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Violences conjugales : la descente aux enfers de Sabrina

Une trentaine de personnes se sont retrouvées à la MJC Le Cadran, le 1er avril dernier, à l’occasion d’un débat sur les violences conjugales organisé avec les associations ALS et FIL. Sabrina, auteur de “La gifle. Ma vie de femme battue”, était venue témoigner de sa descente aux enfers entre 1991 et 2001. Cinq lycéennes de terminale BP carrière sanitaire et sociale du lycée Jacques-Brel présentaient également à cette occasion une courte représentation théâtrale, issue d’un travail volontaire effectué sur ce thème l’an dernier.

“Nous avons écrit le texte et répété avec deux comédiennes, racontent les jeunes filles. C’était très intéressant à faire. Ce sujet ne peut laisser indifférent. Quand on évoque les violences conjugales, il faut aussi évoquer les violences verbales ou psychologiques. Nous, on a des copines dont les amis vérifient le portable, lisent les SMS. Pour nous, c’est également de la violence. On a droit à une vie privée ! Si on lisait les SMS de nos copains, ils seraient absolument furieux. Alors que dans l’autre sens c’est normal”.  Les lycéennes poursuivent : “Quand on a abordé ce sujet l’an dernier au lycée, on a été très surpris de certaines réactions de la part de garçons. Certains nous ont dit qu’une petite gifle ce n’était pas de la violence”.

Après la représentation, Sabrina, auteur de “La gifle. Ma vie de femme battue” (éditions Danger public), témoignait de sa descente aux enfers. “En 1986, à 17 ans et demi, après avoir obtenu mon diplôme de couturière, j’avais la tête pleine de rêves. Je suis partie en Algérie pour terminer mes études en stylisme, et aussi connaître mon pays. C’est là que  j’ai eu le coup de foudre pour celui qui deviendra mon mari et tortionnaire pendant presque dix ans. Avant mon mariage déjà, il y avait eu des moments violents. Ils se sont reproduits plusieurs fois. Je l’ai malgré tout épousé en 1991.

“Une semaine après mon mariage, pendant mon voyage de noces, il m’a fracturé la mâchoire. Un an plus tard, nous avons eu notre premier enfant, et même pendant ma grossesse il m’a frappée à coups de poing et de pied, et fouettée avec un tuyau à sept mois de grossesse. Je suis revenue en France quelques jours avant mon accouchement et 24 heures après la naissance de mon fils, j’ai subi l’intolérable dans ma chambre d’hôpital : il m’a sortie du lit, m’a frappée et m’a cassé le nez ! J’étais en sang et j’ai menti aux infirmières en leur disant que j’avais glissé dans la baignoire, tellement j’avais honte. La violence a toujours été présente, malgré la naissance de mon deuxième enfant.

Sabrina a eu le déclic quand son mari est devenu menaçant envers les enfants. “C’est à ce moment-là que j’ai compris qu’il fallait partir. Mes deux enfants m’ont donné une force inouie. Pourtant mon mari m’a menacé : il voulait emmener les enfants en Algérie. Il m’a dit qu’il me tuerait si je partais. Les coups, la violence, les insultes, l’humiliation ont été mon quotidien pendant 9 ans. Même après mon divorce, j’ai connu encore plusieurs années de harcèlement.

“Il faut fuir dès le premier signe de violence, conseille-t-elle, immédiatement porter plainte. Prendre contact avec des associations. Appeler le 3919. Et surtout ne jamais les croire les hommes quand ils disent qu’ils ne recommenceront pas. Les femmes sont victimes et pas coupables. Il y a des limites à l’amour. Aujourd’hui je suis une femme libre, sereine. Mes enfants vont bien. Je m’investis dans différentes associations.”

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