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Les parents d’Inès “déçus et choqués” par la justice

“Inès est toujours très perturbée, assure son père. Elle crie la nuit, se réveille plusieurs fois et ne veut pas dormir ailleurs que dans notre chambre. Elle a peur de tous les chiens, elle sursaute. Elle est très complexée par les cicatrices qu’elle a sur le corps. Or, la chirurgie réparatrice n’est pas envisageable avant la fin de sa croissance.” Inès est suivie par un psychothérapeute. Elle a cependant pu reprendre l’école et s’en sort “plutôt bien”, d’après ses parents.
Dans son malheur, la fillette a eu beaucoup de chance. Bref rappel des faits. En janvier 2010, deux rottweillers s’échappent du domicile de leurs propriétaires, aux Minguettes. C’est un passant, handicapé mental, qui leur aurait ouvert le portail, lequel n’était pas fermé à clé. Dans leur errance, les molosses croisent la route d’Inès, qui se promène en compagnie de son oncle, boulevard Lénine. Les deux chiens attaquent la petite fille, la mordent aux jambes et au dos, sous les yeux horrifiés des témoins. Son oncle et des passants parviennent à faire lâcher prise aux molosses et conduisent l’enfant à l’hôpital. Elle y subira une intervention chirurgicale. Les rottweillers, quant à eux, ont fini par être retrouvés, puis euthanasiés par la SPA de Brignais. Les parents d’Inès ont alors porté plainte, avant de voir le procureur de la République classer l’affaire sans suite, en août, au motif que l’homme qui a ouvert le portail ne peut être considéré comme responsable pénalement.
“La décision du procureur de la République nous a choqués, indiquent les parents. Le déroulement de l’enquête également : les policiers ne voulaient pas que nous portions plainte contre X, mais contre la personne qui a ouvert le portail. Mais pour nous, ce n’est pas lui le responsable. Les coupables, ce sont les propriétaires ! Comment peut-on être à ce point insouciant ? Ces chiens, ce ne sont pas des yorkshires ! Ils ne prenaient jamais la peine de fermer leur portail, en se disant que personne n’oserait entrer, en voyant les chiens à l’intérieur. Mais être responsable, c’est aussi empêcher ces bêtes de sortir, puisqu’elles sont capables de tuer un être humain.”

“Mise en danger de la vie d’autrui”
Aujourd’hui, les parents hésitent à poursuivre l’action en justice. Pourtant, selon leur avocate, Maître Ingrid Botella, entamer une action sur un terrain judiciaire n’est pas dénué de sens. “Une citation directe des propriétaires des chiens est possible, pour mise en danger de la vie d’autrui et non respect de la législation en matière de détention de chiens classés comme dangereux. Ils ont par exemple affirmé qu’ils ne savaient pas qu’il fallait suivre une formation, pour posséder ce genre de chien. Ce n’est pas un argument recevable, car nul n’est censé ignorer la loi.”
Selon une source proche du dossier, l’examen psychologique de l’homme qui a ouvert le portail ne s’est pas non plus déroulé dans les meilleures conditions. Comme il ne parle pas assez bien le français, son frère traduisait pour lui. Craignant que celui-ci ne déforme volontairement les réponses pour obtenir la non-responsabilité pénale, le praticien hospitalier chargé des tests légaux a refusé de les effectuer. C’est finalement un médecin libéral qui a accepté de mener l’examen dans ces conditions.
Me Botella refuse par ailleurs de faire le procès d’une race de chiens. “À l’époque, je m’étais opposée à leur euthanasie, assure-t-elle. Le rottweiller n’est pas plus agressif qu’un labrador. Il s’agit avant tout d’une question d’éducation. Selon moi, il faut se retourner contre les propriétaires, les véritables responsables dans cette affaire.”
Pour rappel, la détention d’un chien classé comme “dangereux” est soumise à l’obtention d’un permis. Si, lors d’un contrôle, celui-ci fait défaut, le contrevenant s’expose à 3 mois d’emprisonnement et 3 750 euros d’amendes. L’atteinte involontaire à l’intégrité des personnes ayant entraîné une incapacité temporaire de travail et l’homicide involontaire provoqués par un chien sont punis de peines pouvant atteindre 10 ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende.

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