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“C kwa ki t’1digne ?” de Traction Avant : “J’ai l’seum !”

Qu’est-ce qui indigne les jeunes ? La question entraînent de multiples réponses, récoltées par Traction Avant qui va présenter le 21 février au cinéma Gérard-Philipe une étape de ce grand projet, baptisé “C kwa ki t’1digne ?”. Et qui trouvera sa conclusion sur scène à la fin de l’année.

“Indignez-vous !” préconisait le toujours fringant Stéphane Hessel en 2010. Ce grand résistant et déporté avait alors 93 ans et était, moins que jamais, prêt à baisser les bras. Décédé en 2013, il n’a malheureusement pas pu connaître le nouveau projet de Traction Avant Cie, qui lui aurait forcément plu. Après Le Courage des oiseaux, spectacle montré au Théâtre de Vénissieux en décembre 2018, la compagnie vénissiane a décidé de retravailler avec la jeunesse (lycéens, EPJ, centres sociaux, etc.) sur le thème de l’indignation. Marc Bernard, le directeur artistique de TAC, résume : “Nos objectifs sont multiples : donner l’occasion à la jeunesse de s’exprimer et relayer cette parole, contribuer à révéler l’émergence de sujets qui préoccupent la jeunesse, travailler autour de ces sujets, les faire devenir oeuvre, collectivement, accompagner artistiquement cette jeunesse et contribuer au renforcement de l’estime de soi, engager un travail sur l’oralité et la prise de parole.”

Écrit façon “djeuns“, le titre, C’est quoi qui t’indigne ?, a trouvé une nouvelle transcription : C kwa ki t’1digne ? Outre Marc, on retrouve dans ce projet financé dans le cadre de la Politique de la Ville, le CUCS (contrat urbain de cohésion sociale), la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) et le CGET (Commissariat général à l’égalité des territoires), le réalisateur Slimane Bounia et le scénariste et comédien Sylvain Bolle-Reddat.

Une première étape a consisté à rencontrer une soixantaine de personnes : lycéens de Jacques-Brel et d’Hélène-Boucher, jeunes des Francas et des centres sociaux des Minguettes, participants du précédent spectacle de Traction Avant, Le Courage des oiseaux, etc. Filmés par Slimane Bounia face caméra, leurs propos s’enchaînent, se heurtent, créent des dialogues, portés par la fluidité de la mise en scène.

“Ils ont suivi des ateliers d’écriture avec Sylvain Bolle-Reddat, poursuit Marc Bernard. À partir de leurs colères, ils écrivaient de petits textes qui ont été retravaillés avec Sylvain. On a entendu des paroles extraordinaires, comme cet enfant de 9 ans qui aime le Nutella et qui remarque qu'”en plus de faire grossir, il fait couper des arbres” ou cette personne qui nous dit : “Parfois, la colère est le seul moyen de se faire entendre.” De nombreux sujets ont été abordés : la discrimination liée à la couleur de peau, l’homophobie, les violences au sein du couple, la grande solitude et des choses plus généralistes comme la pauvreté, la guerre. Il faut dire que certains ont fui des lieux de combats. Un autre, qui venait des centres sociaux des Minguettes, nous a dit qu’il était en colère lorsqu’il voyait, à un feu rouge, un automobiliste remonter sa vitre devant quelqu’un qui mendie. Sa seule réponse, nous a-t-il dit, c’est le doigt sur le bouton et, zip, il ferme la fenêtre. Ce sont des témoignages qui brassent.”

Des phrases fortes et émouvantes

Dans toutes ces vidéos, on entend des phrases fortes. Comme ce pompier volontaire, en colère parce qu’il n’a pu réanimer une vieille dame. Citons quelques-uns de ces propos : “L’indignation, c’est la perte de l’estime ; la colère me rend triste ; on voit mes nerfs dans mon regard ; ça me révolte de savoir qu’on ne naît pas raciste et qu’on le devient ; j’aimerais changer cette société ; dans cette société, les femmes sont toujours inférieures aux hommes ; je suis harcelé parce que homosexuel ; quand j’entends dire que les musulmans sont des terroristes, ça me touche parce que je suis musulman ; la colère c’est comme un dédoublement de personnalité ; la colère fait faire des trucs bizarres ; la différence, c’est dans le regard des autres ; j’ai vu la guerre dans mon pays…”

La deuxième étape du projet consistera à écrire un court-métrage à partir de toutes ces paroles. La troisième étape sera le tournage. “Nous allons faire un atelier de création mi-janvier pour un tournage qui se déroulera du 1er au 3 février. Les portraits vidéos et le court-métrage seront projetés au cinéma Gérard-Philipe le 21 février à 18h30.”

La dernière étape du projet aura lieu en décembre 2020, lors de la création d’un spectacle vivant, décliné en différents langages artistiques : danse, rap, théâtre, slam….

21 février à 18h30 : présentation des portraits vidéos et du court-métrage au cinéma Gérard-Philipe. Entrée libre sur réservation au 04 72 90 11 84.

Et aussi…
La compagnie reprend pour les scolaires son joli conte poétique et musical Ma maison sur le dos. Ce sera à la salle Érik-Satie le 28 janvier à 10 heures. Tarif par élève : 4 euros (accompagnateurs gratuits).
Réservations : 06 13 24 15 07 – 04 72 90 11 84.

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