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1945 – 2019 : Pour Michèle Picard, « il faut que les leçons de l’Histoire sèment l’espoir »

Le 2 septembre, la commémoration de la libération de Vénissieux l’a rappelé : « il n’y a pas de liberté sans mémoire ».

« 1939 – 1945 À ceux qui ont donné leur vie pour la liberté ». Le monument de la Libération, dans le parc Louis-Dupic, rappelle à chacun le sacrifice ultime fait par des héros ordinaires pour l’avénement de « jours heureux » dans une France libérée. Chaque année, Vénissieux commémore la journée où elle a conquis, au prix du sang, le droit de faire flotter de nouveau le drapeau tricolore au balcon de son hôtel de Ville, le 2 septembre 1944.

Soixante-quinze ans plus tard, ce 2 septembre 2019, de nombreux élus et habitants de Vénissieux se sont donc retrouvés autour du monument, pour un moment solennel de recueillement et d’hommage. « Le chant des partisans », les dépôts de gerbes et une minute de silence ont ouvert la cérémonie.
Puis Roger Gay, président départemental de l’Anacr (Association nationale des anciens combattants et amis de la Résistance), a remémoré le moment où « prenait fin la longue nuit de l’occupation ». Il a dit « l’importance de se souvenir, mais aussi de veiller, alors que les messages de haine qui ont conduit au pire ressurgissent, y compris en Europe. Il n’y a pas de liberté sans mémoire. L’action et le message de la Résistance ne sont pas des braises à entretenir, mais une flamme à transmettre ».

Prenant la parole à sa suite, Michèle Picard a prononcé un discours mêlant la grande Histoire et celle des Vénissians, rappelant le lourd tribut payé au quotidien par la population civile au cours de la seconde guerre mondiale. « Pendant cette guerre atroce, au cours de laquelle jamais l’Homme n’avait poussé aussi loin les limites de la barbarie, Vénissieux a souffert. Elle a souffert physiquement, à travers des destructions importantes, et elle a souffert dans les cœurs, avec toutes ces familles meurtries, endeuillées, à qui il manque un frère, une sœur, une mère, un père, un oncle, un voisin. Le monstre du nazisme et de la pensée d’extrême droite a semé l’horreur et l’effroi, sur tout le Vieux Continent ».

L’activité industrielle de Vénissieux et les prises de position collaborationnistes de la famille Berliet et des patrons de l’usine Sigma en font une cible privilégiée. Les bombardements alliés de mai 1944 provoquent la mort de 28 personnes au Charréard, rue Paul Bert et dans le vieux village, et quelque 600 blessés. Vénissieux est la ville du Rhône ayant le plus souffert des bombardements anglo-américains : plus de 900 immeubles sont endommagés ou totalement détruits, 35 usines subiront le même sort. Détruite à 50%, la Ville recevra la Croix de Guerre en 1945, à ce titre.

Dans son allocution, Michèle Picard a aussi rappelé l’incroyable sauvetage des 108 enfants juifs du camp de l’Arsenal, en août 1942, le plus important en France, qui a contraint Vichy à ne pouvoir « honorer » ses engagements auprès des Nazis. « Avec le camp d’internement des juifs, puis le camp de prisonniers allemands, à la sortie de la guerre, avec ces nombreux ouvriers des usines locales, engagés dans le maquis de l’Azergues, la seconde guerre mondiale a marqué notre ville, et y a laissé une empreinte indélébile. S’en souvenir, c’est prévenir le pire, et faire en sorte que les leçons de l’histoire, sèment l’espoir », a conclu Michèle Picard.

Dans l’assistance, une jeune fille vêtue à la mode de 1944 : Thiphaine Morel, étudiante en Histoire, passionnée par l’engagement des femmes dans la Résistance, notamment celui de Jeanine Sontag, membre des FTP-MOI. « Je m’habille ainsi pour rendre hommage à ces combattantes souvent ignorées, rendre leur présence vivante ». Expressions consacrera bientôt un article à cette étonnante demoiselle.

Photos : Raphaël Bert – Expressions

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