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Aïssa Azzouzi – À 54 ans, il est responsable adjoint de l’EPJ Pyramide. Généreux, hyperactif et assoiffé de connaissance, il nourrit aussi de véritables passions pour les arts martiaux et le secourisme.

Aïssa Azzouzi – À 54 ans, il est responsable adjoint de l’EPJ Pyramide. Généreux, hyperactif et assoiffé de connaissance, il nourrit aussi de véritables passions pour les arts martiaux et le secourisme.

« Tous les ans, je me fixe pour objectif de passer trois diplômes. C’est ce qui me permet d’éviter la routine, sourit Aïssa Azzouzi, responsable adjoint de l’EPJ Pyramide. Je pars du principe que je ne connais pas tout, et que l’on apprend plus de choses avec des doutes qu’avec des certitudes. C’est mon choix. Pour ne pas vivre de ses acquis, il faut les remettre en question en permanence. » À 54 ans, Aïssa n’est pas près de raccrocher les gants. D’autant que ce boulimique de la connaissance est aussi passionné de sport et féru de secourisme.

Aïssa Azzouzi est né à Givors en 1965. Après avoir obtenu un baccalauréat scientifique à dix-huit ans, il se dirige vers une carrière sportive avec l’équipe de France de Kung-Fu. Il accrochera par la suite à son palmarès les titres de champion d’Europe et de vainqueur de la coupe du monde de boxe chinoise, et sera plusieurs fois champion de France de kick-boxing et de full-contact. Entre autres.

À l’époque, il se définissait déjà comme un combattant. « Dans un assaut, tu ne te poses pas de question, tu fonces. L’objectif, c’est de ne pas être touché et de toucher l’autre. Esquiver et faire mal. Si je peux éliminer l’adversaire en trois secondes, je le finis », assène-t-il. Trois décennies plus tard, la passion est intacte et Aïssa continue de s’entraîner aux sports de combat. « C’est rare, mais certains jours j’y vais un peu à reculons. Alors je me fais violence et tout revient très vite, explique-t-il. Le jour où j’arrête, c’est que je ne suis plus vivant ! Peut-être que je suis un peu drogué aux endorphines* (rires) […] Après, ce qui me plaît dans la boxe, c’est que l’on donne et l’on ramasse des coups, mais les combats se terminent toujours par un bisou. »

Le sport permet aussi de créer des liens. Qui lui permettront, à 26 ans, de mettre sa carrière de sportif de haut niveau au service de l’animation. « Dans mon quartier des Vernes à Givors, je voyais beaucoup de gamins faire des bêtises. Comme j’avais passé un diplôme d’entraîneur de karaté, j’ai proposé au centre social de les entraîner bénévolement. L’idée, c’était de leur permettre de faire quelque chose, de canaliser leur énergie. » LLa recette fonctionne. L’un de ces jeunes deviendra plus tard chef de service à la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et conseiller technique de ligue de Kick-boxing, tandis que d’autres se dirigeront vers la kinésithérapie, la médecine ou encore le métier de cheminot. « La plupart sont restés dans le monde du sport, et j’en revois encore un certain nombre aujourd’hui, je ne les ai jamais quittés. » Le secret de cette réussite ? « Établir la confiance et la complicité, considérer les jeunes comme des personnes à part entière et ne pas prétendre à la connaissance absolue. »

Au service des autres
Dès lors, sa carrière professionnelle est tracée. Quelques années plus tard, il finance lui-même son Brevet d’État d’animateur technicien de l’éducation populaire et de la jeunesse, une formation de dix-huit mois. Il occupera tour à tour des postes d’animateur et de directeur de centre de vacances et de loisirs, de surveillant de baignade, d’agent de médiation pour la ville de Givors puis de responsable du secteur jeunes à la MJC de Saint-Priest. Avant d’intégrer à Vénissieux la direction de plusieurs équipements polyvalent jeunes à partir de 1999.

C’est en 2000 qu’Aïssa découvre le secourisme. À 35 ans, il entame une formation d’un an au brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA) avec la section oullinoise de la Fédération française de sauvetage et de secourisme. L’association lui propose d’intégrer l’équipe pour participer à des postes de secours et à des interventions. Ce sera le début d’un nouvel engagement et l’occasion de se former à de nouvelles disciplines. « En pratiquant le secourisme, je gagne la satisfaction d’aider les gens, qu’il s’agisse d’un accident, d’un arrêt cardiaque ou d’autre chose, note Aïssa. C’est parfois très dur – j’ai vu des gens dans le coma – mais il y a aussi des moments plus légers. Je me souviens d’avoir discuté avec des chanteurs au Transbordeur : Renaud, Linda Lemay ou Bouba pour ne citer qu’eux. »

Ces expériences, ces connaissances, Aïssa prend toujours plaisir à les transmettre. Sur son CV, la liste de ses formations et diplômes fait d’ailleurs la part belle aux titres de formateur, d’éducateur ou d’instructeur. Pour Samir Toumi, directeur de l’EPJ Pyramide, il s’agit d’une qualité rare et appréciable : « Il y a de moins en moins de gens qui s’investissent autant pour les autres, que ce soit pour les former ou simplement les aider. Il donne énormément de son temps et de son énergie. Des gars comme lui, faut les trouver ! Heureusement qu’il est en bonne santé. Parce qu’un animateur de terrain, à 54 ans, c’est rare. Dans ce travail, il faut la distance, le recul et la sagesse pour gérer les conflits. Lui, il a tout cela à la fois, la forme physique en plus. »

À l’heure où nous mettons sous presse, Aïssa termine un diplôme d’éducateur spécialisé. L’an dernier, il avait ramené deux titres de champion du monde et une médaille d’argent, obtenus respectivement en kick-boxing, semi-contact et light-contact. L’aventure continue.

(*) Endorphines : molécules produites lors de l’effort, qui provoquent une sensation de bien-être

1 Commentaire

1 Commentaire

  1. YAVUZ

    7 avril 2019 à 13 h 54 min

    Respecter l’Homme qui court après le savoir… Merci Aissa de ta pédagogie sur le terrain !

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