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Portraits

Amine Noua, déjà tout d’un grand

À 20 ans, Amine Noua vient d’intégrer le groupe pro de l’ASVEL. Ce jeune basketteur qui a grandi à Vénissieux n’en finit plus d’étonner. Et ce n’est que le début.

« J’ai accouché d’Amine à l’hôpital de la Croix-Rousse, le 7 février 1997, se souvient Aïcha Noua, la maman qui habitait alors Lyon 1er. Il mesurait 55 centimètres et pesait 4,7 kg. Les sages-femmes n’arrêtaient pas de défiler et de s’extasier. » Tout juste né et déjà remarqué !

Et 19 ans plus tard, Amine Noua, fils de Mohamed, né au Maroc, et d’Aïcha, née en Algérie, est considéré comme un authentique espoir du basket français. Il a même intégré le groupe élite de l’ASVEL l’été dernier, signant son premier contrat pro. Du haut de ses 2,02 mètres — il y tient — une taille presque anodine pour un basketteur pro, Amine est le benjamin du groupe villeurbannais qui compte quatre autres joueurs dépassant également le double mètre : Sy, Watkins, Uter et Hangoué. Animé d’une soif d’apprendre au quotidien, et résolu à se faire une place, non plus sur le banc villeurbannais mais au soleil du basket international, Amine met toutes les chances de son côté. « Le basket, c’est ma passion. Et je fais tout pour y parvenir : hygiène de vie (presque) irréprochable, intensité aux entraînements, respect à la lettre des temps de récupération et de repos imposés par les techniciens ».

Et bien évidemment, il est toujours à l’écoute de son entraîneur J.D. Jackson, éventuellement de Tony Parker, voire de Nordine Ghrib. À 51 ans, ce dernier présente quelques similitudes avec Amine : tous deux ont démarré le basket à Vénissieux, à l’ALVP pour être précis. Et tous deux se sont retrouvés à quelques années d’intervalles dans la Maison Verte à des postes bien évidemment différents. Dirigeant puis entraîneur et enfin manageur pour l’un, apprenti basketteur puis pro pour le second.

Sportif tous terrains

Avant d’être ce grand garçon qui respire basket jour et nuit, Amine a goûté à tous les sports qui se présentaient à lui. Ses parents ont insisté pour que les trois fistons, Ichem (23 ans), Lahcène (22 ans) et Amine (20 ans) fassent du sport. Bon nageur au CMO-V, discipline qu’il a longtemps pratiquée en complément du football à l’USV, de la gymnastique, de l’athlétisme et du rugby à l’USV, Amine finit par s’essayer au basket. D’abord sur les conseils de sa maman. Celle-ci n’est pas la seule à remarquer que son benjamin, encore poussin, est déjà bien plus grand que la moyenne des basketteurs de son âge. « Au moins 1,55 m alors qu’il n’avait pas dix ans. »

Le papa, qui reste un mordu du foot — n’a-t-il pas évolué au plus haut niveau au Maroc ? — laisse faire. D’autant qu’Amine trouve rapidement ses marques à l’ALVP, prend du plaisir sous les paniers, ne laisse pas indifférent ses différents entraîneurs dont la jeune Samira, très vite impressionnée par la qualité de cet espoir. D’ailleurs dès le premier test avec l’ASVEL, « l’affaire » est conclue, Amine portera le maillot vert. « Quand sa maman est venue me voir pour m’annoncer son départ, j’ai simplement ajouté que cela allait être très dur, sourit Christine Thiébault, présidente du club vénissian. Qu’il lui faudra beaucoup travailler. Et que si ça ne marchait pas à l’ASVEL, il pourrait toujours revenir à l’ALVP. »

Mais Amine reste vert, s’imposant dans toutes les catégories. Chaque année, il est appelé en sélections nationales : U 15, U 16, U 17… et U 20. Blessé et opéré en 2015 du tendon rotulien, il n’honorera pas son passage chez les U 18. Et s’il passe directement chez les U 20, c’est qu’il est tout simplement surclassé.
Pas encore 20 ans, et déjà titré à de multiples reprises. Il a été champion de France avec les moins de 18 ans de l’ASVEL, en étant désigné MVP (most valuable player), c’est-à-dire meilleur joueur lors de la finale remportée devant Poitiers. En 2014, il participe aux championnats du monde des U17, la France termine 8e, et lui 4e marqueur de la compétition avec 18,7 points de moyenne par match. Deux ans plus tard, si la sélection nationale est éliminée dès le 1er tour, Amine affiche les meilleures stats de l’équipe de France. Il y a un an, l’hebdomadaire Basket Hebdo l’avait classé 9e dans le Top 10 de la génération 97.

La NBA évidemment !

2016 marque vraiment le début du flirt poussé avec l’élite, avec les pros. En fin d’exercice dernier, il aura joué 40 minutes. Depuis octobre, il a déjà multiplié par six son temps de présence sur le parquet. Même s’il a profité des blessures ou des indisponibilités d’Adrian Uter, puis de Nikola Dragovic, Amine Noua grignote du temps de jeu, fait même des apparitions en Ligue des champions. Et lors du court revers concédé en octobre dernier à Varèse (83-82), il fait le buzz, s’offrant un dunk « à l’américaine » vu et revu sur le web.

Et dire qu’il a été à deux doigts d’être prêté à Rouen (Pro B), comme l’ont été ses compères villeurbannais Charles Galliou et Stéphane Gombauld, partis prendre du poids à Antibes et Saint-Chamond. « Avant ce début de saison prometteur, beaucoup de clubs le voulaient, s’est confié à la presse spécialisée, Gaëtan Müller, président délégué de l’ASVEL. Mais avec Tony Parker et coach J.D. Jackson, on a estimé qu’Amine était capable d’arracher du temps de jeu, minute par minute, à condition qu’il ne se frustre pas, même quand la situation pourrait sembler injuste… Il a toujours eu un discours et un comportement positif. »

D’abord frileux à l’idée de l’intégrer, J.D.Jackson a revu sa copie. « Je pensais qu’il était essentiellement un joueur avec du talent. Mais il a montré qu’il avait de la hargne, qu’il ne craignait pas d’aller au charbon, qu’il était le parfait « back-up » (N.D.L.R. : premier remplaçant d’un poste, en l’occurrence celui d’intérieur). C’est sympa de l’avoir, il est promis à un bel avenir. »
L’avenir, c’est bien évidemment la NBA. S’il n’en parle pas encore, Amine y songe. Comme tout bon espoir du basket qui se respecte. On se souvient de sa joie non dissimulée au moment d’intégrer le groupe pro. « Depuis que je joue ici, je regarde les matches des pros. J’avais envie d’être sur le parquet. Maintenant que j’y suis, c’est une fierté pour moi, pour mes parents et mes coaches. Mais ce n’est que le début, il me faut travailler, travailler et travailler encore. »

Mohamed et Aïcha nous l’ont confié : « On a accepté beaucoup de sacrifices, donner de notre temps pour suivre, accompagner et encourager Amine. Et quand on voit le résultat, on est comblés. » Et c’est loin d’être fini.

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