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La “génération pilule” a 50 ans

8 MARS – En 1967, Lucien Neuwirth, député gaulliste de la Loire, a rendu légale la contraception en France. Une avancée considérable pour la condition féminine dans l’Hexagone.

C’était il y a 50 ans. Le 28 décembre 1967, la loi Neuwirth, relative à la régulation des naissances, a autorisé l’usage de la pilule contraceptive. Une loi rendue possible grâce aux combats des femmes et à l’engagement de Lucien Neuwirth — décédé en 2013 — qui, avec le Planning familial, a travaillé à son élaboration et à l’abrogation de la loi de 1920. La France était en effet sous le coup d’une loi visant à repeupler le pays, après la Grande Guerre, en pénalisant la contraception, l’avortement, et en interdisant la “propagande anticonceptionnelle”. Pour des millions de femmes, cette législation répressive se traduisait par des grossesses non désirées, l’opprobre social pour les filles-mères, ou des avortements clandestins pratiqués dans des conditions exécrables, et pouvant mener à la stérilité ou à la mort.

Un vrai combat de femmes
Seules les Françaises les plus informées, fortunées, ou étant en contact avec des médecins progressistes pouvaient se procurer ces moyens de contraception avant leur légalisation. Il faudra attendre le début des années 1970 pour que la légalisation de la contraception devienne réalité. “Je ne me doutais pas que j’aurais à me battre encore plusieurs années pour arracher la sortie de tous les décrets d’application de la loi”, expliquait Lucien Neuwirth dans le livre “Liberté, sexualités, féminisme : 50 ans de combat du Planning pour les droits des femmes”. Le premier décret ne sera publié qu’en 1969, et les suivants en 1972.

Pouvoir dissocier sexualité et procréation devenait possible. Avec la loi sur l’avortement en 1974, elle a constitué un des grands acquis du xxe siècle, instituant le droit des femmes à disposer de leur corps, leur permettant ainsi l’accès à une plus grande liberté et à une plus grande autonomie sociale et professionnelle, rappelle le Mouvement du planning familial. Cette loi a également créé les établissements d’information, de consultation et de conseil familial (EICCF) et les centres de planification et d’éducation familiale (CPEF), des structures qui garantissent à toutes et à tous gratuités et confidentialité.

Un tournant en 2013
À la sortie du lycée Jacques Brel, les filles ont bien voulu parler contraception. À 17 ans, Camille a un avis très tranché : “La pilule c’est indispensable, mais elle doit être prescrite par un professionnel. C’est un médicament, on ne peut pas faire n’importe quoi. Mais si on ne veut pas être enceinte, c’est le moyen le plus simple. En revanche, elle ne protège pas contre les infections sexuellement transmissibles (IST). Sarah envisage la pose d’un implant : “Pendant cinq ans, vous êtes tranquilles. Je suis allée au Planning à Parilly, mais c’est un peu loin pour nous qui habitons les Minguettes. Heureusement que les infirmières scolaires sont là car de nos jours, on est encore trop peu informées par nos mères. Les pères, eux, n’en parlent jamais…” Selon Yasmine, la pilule “c’est franchement une belle avancée, je ne sais pas comment faisaient nos grands-mères ou arrière-grands-mères. Elles ont dû faire des enfants non désirés. Je comprends qu’elles se soient battues. C’est un vrai combat de femmes”. Mais toutes sont d’accord sur un point : la contraception c’est aussi une affaire de garçons. C’est pourquoi, dans les collèges et lycées, les infirmiers veillent au grain. Jean Reboul, infirmier à Aragon, informe tous les élèves des classes de 3e et de 4e : “On évoque la contraception et bien entendu, les infections sexuellement transmissibles. Nous avons le droit de délivrer la pilule du lendemain.” Les femmes connaissent de mieux en mieux cette contraception d’urgence. Son utilisation s’est fortement développée depuis juin 1999 ; date à laquelle elle est devenue accessible, en pharmacie sans prescription médicale.

Cinquante ans après, où en sommes-nous ? Il y a eu un grand tournant en 2013. Cette année-là, les femmes se sont interrogées après avoir entendu parler de Marion Larat, une Bordelaise de 26 ans qui a fait un AVC (accident vasculaire cérébral) trois mois après avoir commencé à prendre une pilule de 3e génération — ce terme de “génération” fait référence à l’évolution de leur composition et de leur dosage en œstrogènes et progestatifs. La jeune femme a déposé plainte en décembre 2012 contre le laboratoire. En quelques semaines, les dangers de la pilule apparaissent au grand jour. Et les femmes y ont gagné en vigilance : elles ont retrouvé leur mot à dire, exigeant auprès de leurs médecins informations et explications.

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