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La colère froide des locataires d’Alliade à Monmousseau

Dans la tour du 4, avenue Monmousseau, à Vénissieux, les radiateurs sont restés froids du 4 au 24 janvier. Les locataires sont allés au siège lyonnais d’Alliade, leur bailleur, réclamer la remise d’un mois de loyer. Calmement mais fermement.

“Votre avis nous intéresse” proclame l’affiche apposée sur la porte du siège d’Alliade Habitat, à Gerland. Ça tombe bien, ce matin du 1er février, dix locataires du 4, rue Monmousseau, viennent de Vénissieux pour le donner, leur avis… Du 4 au 24 janvier, au plus fort de la vague de froid, ils n’ont pas eu de chauffage. Ni de réponses à leurs interpellations du bailleur et de Dalkia, prestataire du réseau de chaleur de leur immeuble de 14 étages. Au bout de vingt jours, un plombier a fini par venir. Il a réglé le problème en dix minutes avec une simple purge dans le local technique au dernier étage !

Devant le guichet “Accueil sans RDV” d’Alliade, les locataires demandent poliment à voir un responsable. Pas de scandale, juste un petit attroupement. Le groupe est reçu par Frédéric Lafont, directeur de la gestion du patrimoine, et Philippe Catallo, responsable de la cellule chauffage du service amélioration du patrimoine. Les locataires exposent la situation aux deux cadres, qui semblent découvrir l’ampleur du problème, et surtout sa durée. “Nous avons été prévenus tardivement, explique Frédéric Lafont. On a poussé un peu Dalkia, qui a mis une semaine à intervenir à cause de problèmes ailleurs dans Vénissieux et à Villeurbanne. On croyait que ça avait été vite réglé, puisque qu’on n’a pas eu d’autres alertes, jusqu’à ce matin.”

Les alertes n’ont pourtant pas manqué. Dès le 4 janvier, premier jour sans chauffage, les locataires interpellent leur gardien. Puis le prestataire chauffage indiqué sur une affichette dans le hall. Puis leur bailleur… “On a tous téléphoné plusieurs fois, raconte Soufiane, jeune porte-parole du groupe. On a appelé Dalkia, sur un numéro surtaxé. On nous a répondu “on cherche, on est occupés, ce sera bientôt réglé”. Deux jours après, comme rien ne bougeait, on s’est déplacé.” Seuls ou à plusieurs, ils se rendent à l’agence technique du 8e arrondissement de Lyon. Qui les renvoie à l’agence commerciale du 7e. Là, on leur dit “on ne peut pas vous recevoir, faites un courrier”. Ils envoient des lettres, certaines avec accusé de réception. Sans réponse. “On m’a donné un numéro de dossier, mais aucune précision”, constate Mohammed.

“Trois semaines à être trimballés, s’agace Aziz. Il faut venir à dix, accompagnés d’un journaliste, pour être enfin reçus ?” Aziz habite au 4e étage de la tour. Il vit dans cette résidence depuis 1968, avec ses parents d’abord, désormais avec son épouse et ses enfants de 7 et 8 ans. “On avait mis le radiateur électrique dans la chambre des petits, et nous, on dormait en anorak. “

La délégation amène une pétition signée par 31 locataires. “Dans cette tour, beaucoup de personnes sont âgées ou ne maîtrisent pas bien le français, et sont mal à l’aise avec les administrations, explique Soufiane. Elles n’osent pas se faire remarquer, même pour réclamer leur dû.” Mais les personnes rencontrées dans le hall d’entrée racontent toutes la même galère, et les expédients parfois risqués pour y faire face : cuisinière allumée, four qui fonctionne la porte ouverte… “Quand ma fille avait trop froid, je la réchauffait avec le sèche-cheveux”, confie Mme Bentoumi, une locataire du 7e étage.

Frédéric Lafont écoute avec attention. S’il reconnaît un (flagrant) “problème de transmission de l’information”, il incrimine Dalkia, à la fois en tant que gestionnaire du réseau primaire de chaleur (via sa filiale Vénissieux Énergies) et comme prestataire du réseau secondaire de la résidence. “Depuis qu’ils ont fait des travaux sur le réseau, plein de bailleurs ont des problèmes” assène-t-il. Philippe Catallo renchérit : “Il y a souvent de l’air dans les tuyaux. Nous avons demandé en septembre à Dalkia de venir purger notre réseau. Nous n’avons pas eu de retour sur cette prestation. Nous allons faire un audit sur l’ensemble de notre patrimoine, voir dans tous les logements pour vérifier.”

Quels dédommagements ? “Il y a eu dysfonctionnement, admet le directeur du patrimoine. On appliquera une pénalité à Dalkia, et cette somme viendra en déduction de vos charges. On fera un geste commercial.” Mais les locataires demandent plus, l’équivalent d’un mois de loyer. “On est prêts à aller en justice, prévient Soufiane. Si on a du retard pour le loyer, vous savez nous trouver très vite. Mais quand on a 10° chez nous, il n’y a plus personne ! On a été patients, maintenant à vous de faire un effort.” Frédéric Lafont s’engage à monter rapidement une rencontre avec Jean-Jacques Bartoli, directeur Clients et territoires d’Alliade Habitat, “pour voir ce que l’on peut proposer”.
En aparté, Philippe Catallo évoque une résidence située à Gorge-de-Loup, où Alliade Habitat vient de rembourser deux mois de charges de chauffage à une dizaine de locataires. Une piste de négociation ?

Bis repetita. Ce lundi 6 février, on apprenait qu’une partie de la tour était de nouveau en panne de chauffage. Les locataires concernés ont prévenu Dalkia et Alliade. Espérons que cette fois il n’y aura pas de dysfonctionnement dans la transmission de l’information…

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