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La colo, un temps pour grandir

De moins en moins d’enfants partent en colonies. Pourquoi une telle désaffection alors que les colos sont sans doute la plus belle école de l’autonomie ? L’Association pour la promotion des activités socio-éducatives de Vénissieux (Apasev) propose des séjours dans deux centres municipaux situés en Savoie et dans les Hautes-Alpes.

Il est toujours bénéfique pour l’enfant de quitter pour un temps ses parents et son lieu de résidence

De moins en moins d’enfants partent en colonies. Pourquoi une telle désaffection alors que les colos sont sans doute la plus belle école de l’autonomie ? L’Association pour la promotion des activités socio-éducatives de Vénissieux (Apasev) propose des séjours dans deux centres municipaux : l’un à Champagneux en Savoie pour les 6-9 ans, le second au Noyer dans les Hautes-Alpes pour les 9-13 ans.

Les chiffres sont là. La fréquentation des colonies est en baisse partout en France. Dans une étude, l’Observatoire des vacances et des loisirs des enfants et des jeunes (OVLEJ) dresse un constat inquiétant. Le taux de départ des 5-19 ans en séjours collectifs de plus de cinq nuitées n’était plus que de 7,5 % en 2011… contre 14 % en 1995.
À Vénissieux, la situation est identique : en juillet et août derniers, des dizaines de places sont restées vacantes dans les deux centres municipaux : “Daniel-Féry” à Champagneux, en Savoie, qui accueille les 6-10 ans, et Le Noyer pour les 9-13 ans dans les Hautes- Alpes. Dans le même temps, les maisons de l’enfance situées à Vénissieux ne parvenaient pas à faire face à la demande !

À quelques semaines des grandes vacances, la présidente de l’Apasev, Véronique Callut, n’a qu’un seul souhait : qu’un maximum d’enfants puissent partir hors de Vénissieux. “Dans les milieux populaires, on sait que les enfants ont peu d’occasions de sortir de leur environnement, souligne-t-elle. C’est pourquoi il serait dommage que toutes les places ne soient pas pourvues. Rester dans une maison de l’enfance tout l’été à Vénissieux n’est pas la solution, même si les activités y sont intéressantes. L’enjeu est donc de promouvoir les départs hors du territoire habituel de résidence.”

Il n’est plus à prouver que les loisirs, tels que l’Apasev et la Ville de Vénissieux les promeuvent, sont porteurs d’éducation et participent à l’épanouissement des enfants et des jeunes. “Nous veillons à ce que l’enfant puisse être acteur de son séjour, insiste Véronique Callut, qu’il participe aux activités et puisse faire ses choix.” Concernant la sécurité — inquiétude première des parents — la présidente rappelle que “tous les animateurs sont titulaires d’un BAFA. Le ministère de la Jeunesse et des Sports nous impose de vérifier systématiquement leur casier judiciaire. Et nos lieux d’hébergement sont régulièrement inspectés.”

Le coût des séjours serait-il une autre raison au non-départ des enfants ? “Pour un enfant, une journée en colo revient à 84 euros, répond Véronique Callut. L’Apasev facture 25 euros aux familles, la Ville de Vénissieux finance le reste, soit 59 euros. Par ailleurs, nous pouvons mettre en place des facilités de paiement. Il faut savoir qu’avec les chèques vacances, les bons de la CAF ou les participations des comités d’entreprise, les séjours ne reviennent pas si chers.”

Apprendre à se séparer
Pour les parents, inscrire leur enfant en colo n’a toutefois rien d’évident. Aux inévitables questions qu’ils se posent sur la sécurité de l’encadrement, s’ajoute celle de la maturité de leur enfant. Pour la psychologue Nora Aubert, le but des colos est aujourd’hui avant tout éducatif : “C’est offrir à l’enfant une expérience de vie où il apprendra à être autonome, notamment sur le plan affectif, à faire face seul et à sa manière à certaines situations, à rompre le lien de dépendance qui le rattache à ses parents, à affirmer et développer sa personnalité. Au-delà des bénéfices physiques, on peut entrevoir des bénéfices psychologiques, affectifs, cognitifs, psychomoteurs.”

Accompagner son enfant dans sa prise d’autonomie c’est lui donner la possibilité de faire d’autres expériences, à l’extérieur du cocon familial. “On ne fait pas un enfant pour soi, observe Mathilde, maman d’un petit Arthur de six ans dont ce sera la première colo en juillet. Il n’est pas nécessaire de partir très loin. Avant le départ, nous lui expliquerons comment ça va se passer pour le rassurer. En tant que parents, nous faisons confiance aux animateurs et aux équipes de direction. On sait qu’ils vont prendre soin de lui.”
Il est conseillé aux parents de montrer des photos du lieu de vacances, de parler ensemble des activités qui seront organisées, d’expliquer les règles de vie. Si l’enfant est inquiet, c’est normal. Il a peur de l’inconnu, surtout si c’est la première fois qu’il part en dehors de sa famille. Les parents doivent tout simplement le rassurer. Et une fois parti — c’est un certitude — il va beaucoup s’amuser.

Gare à la tentation de glisser un portable dans les valises ! Le téléphone n’est pas sans inconvénient Il ravive en effet l’angoisse de séparation. Chaque fois que l’enfant entend ses parents, il pleure, alors même que cinq minutes avant il s’amusait. Mieux vaut donc écrire une carte postale ou garder le contact par téléphone avec l’équipe d’encadrement. Sans oublier que le blogs de l’Apasev vous feront part des activités au quotidien. Malgré la défiance injustifiée dont elle est l’objet, la colo reste assurément une belle école d’autonomie.

“On y apprend tout ce qu’on n’apprend pas avec les parents, sourient les animateurs. Elle offre un formidable terrain d’expérimentation dans un cadre sécurisé. L’enfant doit gérer ses affaires, choisir les activités. On y apprend surtout à faire des choix Les colonies de vacances sont l’un de rares endroits où l’enfant échappe à la compétition, au classement, à l’évaluation”… et à ses parents. Comme l’observe Nora Aubert, “c’est bien parce que l’enfant s’est détaché de ses parents qu’il deviendra capable de s‘attacher à d’autres personnes, qui peuvent être de nouveau modèles possibles pour la construction de sa personnalité”.

 

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