Une des autres grandes références du film, avoue-t-il, est “le cinéma de studio de Tim Burton”. Le film a été tourné à Prague. “Un vrai château aurait donné un cachet historique. Reconstitué en studio, nous sommes à nouveau dans le conte.”
“Comment extirper l’essentiel d’un roman de 750 pages ?”, s’est interrogé quelqu’un dans l’assistance. “Hugo arrête souvent l’histoire, répond Jean-Pierre Améris. Par exemple, pour la scène de la chambre des Lords, non seulement il décrit tout cela avec beaucoup de détails mais il cite même les membres. Cela a été un long travail de trois ans pour tirer un scénario de ce roman. Avec Guillaume Laurant, l’habituel scénariste de Jean-Pierre Jeunet, nous avons donné forme à ce matériau. Le personnage est comme pris dans un train fantôme. Sa fragilité et sa faiblesse me touchent. C’est un antihéros ballotté par les événements.”
Fatalement, une des questions du public concernait Gérard Depardieu : “Je l’ai toujours vu et entendu dans ce rôle, a répondu le réalisateur lyonnais. Pourtant, la description d’Ursus dans le roman ne lui correspond pas. Il m’a répondu qu’il acceptait au bout de trois semaines.”
Sur le tournage, Depardieu teste Améris. “Je suis tatillon, c’est vrai. Un jour, il arrive en me disant qu’il venait d’avoir Benoît Poelvoorde au téléphone, avec qui j’avais tourné “Les émotifs anonymes”. “Il me l’a confirmé, m’annonce Depardieu : t’es vraiment chiant !” Il y a eu un petit boycott du film à cause de ses déclarations et de son départ. Les acteurs, faut les voir sur scène, à l’écran. Dans la vie, Depardieu est un homme en souffrance. Ce qui n’excuse pas qu’il dise n’importe quoi. Mais qu’est-ce qui fait que les hommes que l’on a adorés deviennent les bouffons de la société ? On l’a idolâtré, aujourd’hui on lui crache dessus.”
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