Alors qu’elle était journaliste, Caroline Glorion a fait la connaissance d’ATD Quart-Monde et de son fondateur, le père Joseph Wresinski. “Il m’a fait changer de regard, explique-t-elle, sur la lutte contre la misère.” À l’occasion de l’avant-première de son film, “Joseph l’insoumis”, au cinéma Gérard-Philipe ce 20 septembre, en partenariat avec ATD Quart-Monde, la réalisatrice est venue à Vénissieux avec deux de ses interprètes, Laurence Côte et Jacques Weber. Plus de 200 spectateurs ont assisté à la projection.
Jacques Weber, qui incarne Wresinski, avoue qu’il n’avait jamais entendu parler de Joseph. “Je connaissais mieux l’abbé Pierre et c’est intéressant de se demander pourquoi. Ce que disait l’abbé Pierre est plus facile à entendre. Dès qu’on parle de charité, on est dans un domaine connu mais quand on rentre dans l’exigence, c’est plus difficile. On peut donner à Emmaüs des vieux manteaux élimés. Mais consacrer deux heures par semaine à dispenser des cours dans un quartier défavorisé, ce n’est pas facile. Du coup, Joseph Wresinski est moins connu car il s’était lancé dans une action politique au-delà des discours.”
Caroline est tout autant persuadée que son film, qui raconte l’histoire d’un bidonville à Noisy-le-Grand dans les années cinquante, est éminemment politique. “Joseph Wresinski a dû se battre contre les autorités, contre le maire de Noisy-le-Grand et même contre les gens à l’intérieur du camp.”
Laurence Côte joue l’un de ceux-là. La plupart sont interprétés par de véritables “gens du quart-monde”. “Il n’y avait pas de scission entre les acteurs et ceux qui n’en étaient pas, commente-t-elle. Caroline a animé des ateliers avec eux. Beaucoup de femmes venaient, qui racontaient leur enfance. “Mon personnage n’adhère pas du tout à la politique du père Joseph. Pour elle, c’est “chacun sa gueule” et “s’il y a de la soupe, je la prends”. Si j’étais dans le manque, peut-être que je ferais pareil !”
Après cette avant-première, “Joseph l’insoumis” sera diffusé sur France 3 le 18 octobre à 20 h 45. “On voudrait qu’il ait une carrière sur grand écran, remarque Jacques Weber, mais c’est plus important que le film passe à la télé. Il sera tout de suite vu par trois ou quatre millions de personnes.”
Quant à la salle qui l’accueille pour cette avant-première, le comédien ajoute : “Gérard Philipe était un homme qui conciliait son travail d’acteur et l’engagement politique.”
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