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L’AFPA dans un très mauvais pas

Le directeur général, Philippe Caïla, interpellé par les syndicalistes jeudi dernier

Lâchée par l’État, lourdement endettée, l’AFPA (Association nationale pour la formation professionnelle des adultes) est dans une situation très délicate. L’inquiétude est forte dans le personnel, y compris chez les cadres. Le Comité central d’entreprise (CCE) a décidé le 10 février dernier de déclencher une procédure de droit d’alerte en raison de “risques majeurs” pour l’organisme. Les élus ont estimé à l’unanimité que l’association était menacée au niveau de “son fonctionnement, ses missions et son personnel”. En visite au centre de Vénissieux le 3 mars dernier, le directeur général de l’association, Philippe Caïla, a été accueilli par une intersyndicale.

Officiellement, l’Association de formation professionnelle des adultes fait toujours partie du service public de l’emploi. Mais dans les faits, on en est loin. Depuis la loi de décentralisation de 2004 (sous le gouvernement Raffarin), l’AFPA n’est plus directement subventionnée par l’État. Elle doit désormais gagner ses marchés à travers des appels d’offres, au même titre que n’importe quel autre organisme de formation. Grâce aux conventions passées avec les Conseils régionaux, les centres AFPA sont parvenus jusqu’ici à limiter les dégâts. Mais cela n’a pas empêché les effectifs de fondre de 11 000 à 9 200 personnes au niveau national, et de 800 à 560 en Rhône-Alpes.
Plus grave, le désengagement de l’État se traduit par un énorme trou financier. Les comptes font apparaître un déficit prévisionnel de 8 millions d’euros pour 2 011. “Pour fonctionner l’an dernier, l’association a dû souscrire des prêts à hauteur de 180 millions d’euros auprès des banques, explique Mylène Charre, déléguée régionale CGT. Nous avons payé jusqu’à 10 000 euros d’agios par jour !” Aujourd’hui, les banques posent leurs conditions pour laisser le robinet ouvert. Elles veulent des garanties sur le patrimoine immobilier. Sauf que ce patrimoine appartient toujours à l’État. Il était prévu que ces biens soient transférés à l’association, mais l’opération a été jugée inconstitutionnelle le 17 décembre dernier.

Droit d’alerte
Bref, on l’aura compris, l’AFPA est dans une situation extrêmement délicate. Et le personnel légitimement inquiet. À tel point que le Comité central d’entreprise (CCE) a décidé le 10 février dernier de déclencher une procédure de droit d’alerte en raison de “risques majeurs” pour l’organisme. Les élus ont estimé à l’unanimité que l’association était menacée au niveau de “son fonctionnement, ses missions et son personnel” en raison de sa situation économique.
À Vénissieux, des salariés ont interpellé le directeur général de l’association, Philippe Caïla, lors de sa visite le 3 mars dernier au centre du boulevard Jodino. Au-delà des difficultés financières, ils ont dénoncé la dégradation des conditions de travail et l’évolution qui fait s’éloigner l’AFPA de sa mission de service public. Le directeur général s’est retranché derrière la nouvelle organisation : “Nous sommes dans une situation de mise en concurrence avec d’autres organismes de formation (…). La différence avec mes prédécesseurs, c’est que je suis le premier qui ne sait pas comment il va finir l’année financièrement parlant. Avant il suffisait de lire la loi de finances pour savoir d’où allaient venir les deux tiers du chiffre d’affaires (…). Mon objectif, d’ici 2014, c’est que l’AFPA soit autonome financièrement”.

“Peur d’un scénario à la France Télécom”
Mais ce discours ne rassure pas les syndicats. Loin s’en faut. “Le projet stratégique 2010-2014 de la direction a été validé malgré l’opposition de l’ensemble des organisations représentatives du personnel, souligne Mylène Charre. Même la CFE-CGC qui représente les cadres y est opposée. Ce plan stratégique prévoit de partager l’AFPA en quatre grands secteurs, nous craignons ensuite qu’il y ait une séparation, une filialisation des différentes activités. Ce qui permettrait à la direction d’agir plus librement pour supprimer des emplois et dégrader davantage les conditions de travail. On a peur de vivre un scénario similaire à celui de France Télécom ou la transformation s’est faite au prix d’une grande souffrance pour le personnel.”
Les salariés de Vénissieux ne sont pas les seuls à s’alarmer. L’inquiétude touche tous les sites AFPA. “La situation est bien pire à Roanne ou à Chambéry où c’est l’existence même des centres qui est en jeu”, précise la déléguée CGT.

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