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L'OPATB tombe à l'eau : le logement public privé d’isolation

Quand on parle chauffage à Vénissieux, on pense immédiatement à la chaufferie urbaine des Minguettes. Depuis le début des années 2000, le site de la rue Einstein fait régulièrement l’actualité. Encore tout récemment avec la livraison d’une nouvelle chaufferie bois et l’annonce d’une prochaine installation fonctionnant au gaz. L’enjeu, on le sait, est de sortir du tout pétrole, d’utiliser des énergies moins coûteuses pour faire baisser la facture des usagers.
On évoque plus rarement en revanche l’isolation des logements. C’est pourtant une source potentielle d’économies au moins aussi importante. Un bâtiment bien protégé des rigueurs climatiques peut diviser sa facture de chauffage par deux ! De ce point de vue, l’annonce de l’échec de l’OPATB (Opération programmée d’amélioration thermique et énergétique des bâtiments) de Vénissieux est une très mauvaise nouvelle.

L’information a été donnée lors de la dernière séance du conseil municipal par Pierre-Alain Millet, adjoint en charge de ces questions au sein de l’équipe municipale. “Le dispositif national des OPATB s’achève fin 2010, la convention de Vénissieux n’ayant toujours pas été validée par les partenaires elle ne pourra pas se faire”, regrette l’élu.
La ville avait fait acte de candidature en 2001. Son dossier avait été retenu dans le cadre d’une démarche expérimentale qui ne concernait qu’une vingtaine de communes ou agglomérations en France. Dans le Rhône, Vénissieux était la seule concernée. L’OPATB devait porter sur un secteur couvrant les Minguettes, le Centre, Max-Barel et le Monnery. Soit un peu plus de 12 000 logements, pour la plupart collectifs et relevant à 70 % du parc social. Les copropriétés privées représentant environ 20 % et l’habitat individuel 10 %. Les études menées avaient montré qu’un investissement de 20 millions d’euros permettrait d’économiser 30 MW/h, soit un quart de la consommation des usagers. “C’est considérable, cela aurait eu un impact significatif, observe Pierre-Alain Millet, mais il fallait mettre 20 millions dans la machine.”
Or, en matière de logement social – qui constitue on l’a vu le gros de l’affaire – il n’existe aucun financement direct pour l’amélioration énergétique des bâtiments. Qui plus est, c’est l’État qui reste compétent dans ce domaine particulier, même si depuis 2005 la compétence générale du logement a été transférée au Grand Lyon. Le Grand Lyon qui a également récupéré la maîtrise d’ouvrage de l’OPATB. On se retrouve donc dans la situation d’une démarche globale, censée profiter aussi bien aux logements publics que privés, ainsi qu’à quelques bâtiments tertiaires, mais où le principal poste de financement n’est pas couvert. “Pour faire simple, résume Pierre-Alain Millet, disons que les difficultés de financement ont rendu impossible l’accord. Le Grand Lyon n’a pas voulu s’engager dans un processus où il n’était pas leader, alors que paradoxalement ce dossier relève officiellement de sa compétence.”

“On ne lâche pas le morceau”
La Ville regrette cette issue. “On aurait souhaité que l’on s’engage dans l’opération, même avec une colonne dans le tableau où il était inscrit “0” pour le logement social. Car au bout du compte, le résultat c’est qu’on ne fait rien. L’OPATB n’étant pas signée, on perd toutes les autres possibilités de financements pour le parc privé, ou encore ce que l’ADEME (N.D.L.R. : Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) avait prévu pour l’animation du dispositif, les actions de sensibilisation… Cela dit, on ne lâche pas le morceau. Nous avons engagé des discussions avec l’ADEME pour voir s’il n’y a pas un moyen malgré tout de mobiliser ces sommes.”
Concernant le parc privé, le Grand Lyon a lancé un PIG (Programme d’intérêt général). De nouvelles études seront menées. Dans le meilleur des cas, une opération d’amélioration thermique des bâtiments et de l’habitat individuel privés pourrait être opérationnelle à la fin de l’année 2011.
Mais le logement public – qui représente sur le secteur d’élection de l’OPATB près de 8 000 logements ! – sera privé d’isolation. “Le problème de fond, insiste l’adjoint, c’est l’absence de subventions directes pour l’amélioration du parc social. C’est une critique forte que l’on peut faire au Grenelle de l’environnement.”

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