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Ali Menad Hamarid, jeune et engagé

Ali Menad Hamarid (18 ans) travaille sur une application de recyclage de bouteilles en plastique. Décoré de la médaille de la solidarité lors du Festi’jeunes 2025, cet enfant des Minguettes multiplie les engagements sociaux et environnementaux depuis l’enfance.

« Il est plus beau d’éclairer que de briller seulement ». Cette invitation à l’altruisme et à la solidarité, signée Thomas d’Aquin, correspond à l’état d’esprit qui anime Ali Menad Hamarid. Car depuis son plus jeune âge, cet habitant du quartier Léo-Lagrange préfère mettre à disposition ses ressources et sa bienveillance au service du bien commun plutôt que de se mettre en lumière par des coups d’éclat narcissiques.

Mais comment parvenir à améliorer son cadre de vie, avec des moyens modestes, sans s’éparpiller ? « Toujours essayer, et agir dans des domaines qui passent trop souvent aux oubliettes alors qu’ils prennent une part importante dans nos vies », nous répond notre interlocuteur.

Parmi ses champs d’action, la protection de l’environnement occupe une place de choix. D’un ton calme et posé, Ali Menad se réclame de l’écologie incitative, plutôt que de l’écologie restrictive. Alors qu’il entre cette année en Licence 2 Droit et Finance, Ali Menad planche depuis quelques mois sur l’élaboration d’une application de recyclage.

RecyLyon invitera les habitants à recycler leurs bouteilles en plastique en échange de bons d’achat. Si ce type de machines existe déjà sur le parking de certains supermarchés, comme Carrefour Vénissieux, Ali Menad souhaite dupliquer le concept en partenariat avec le petit commerce et le réseau TCL : « Avec la poubelle intelligente, chaque bouteille jetée donne des points qui donnent accès à des bons de réduction dans des commerces locaux et à l’achat de titres de transport. »

Le projet n’est pas entrepreneurial mais associatif. Il ne s’agit pas ici de générer des bénéfices mais de compter sur la bonne foi des commerçants : « Je veux juste inciter les gens, particulièrement les jeunes, à recycler. Car aujourd’hui, rien ne les incite à le faire. Lorsqu’il n’y a pas de récompense, l’être humain répond rarement présent. Et on ne se rend pas forcément compte de l’ampleur des dégâts dans notre environnement. Je ne vais pas changer le monde mais au moins, réaliser un petit quelque chose à mon échelle. »

Des bons d’achat en échange de bouteilles

Reste à trouver l’emplacement adéquat et convaincre les partenaires : « Pour la phase de test, je compte installer la machine dans un quartier défavorisé. Si les habitants des quartiers ne sont pas touchés par cette cause, c’est qu’ils sont touchés par la précarité et qu’ils ont d’autres problèmes au quotidien. Pourquoi ne pas en installer une à États-Unis ? Le marché et les transports en commun génèrent un flux important. »

Pour se lancer, le Vénissian s’est tourné vers la Ville de Lyon, qui lui a octroyé une bourse de 550 euros. L’enveloppe est insuffisante pour élaborer un prototype mais d’autres sources de financement devraient se débloquer. « Une poubelle intelligente coûte plus de 1 500 euros. Je compte intégrer un laboratoire de l’université pour concevoir la machine. Je développe l’appli bénévolement. »

Le profil du garçon a tapé dans l’œil des élus vénissians, qui ont fait sa connaissance un peu par hasard. Le 14 juin dernier, lors du Festi’Jeunes, la Ville lui a décerné la médaille de la solidarité. « On avait découvert Ali dans le cadre de la Bourse au permis, le dispositif qui aide les jeunes à financer leur permis de conduire, raconte Nacer Khamla, 1er adjoint au maire. Ses engagements associatifs tous azimuts avaient étonné tout le monde. Il sortait vraiment du lot. Sa réflexion et son attrait pour le développement durable aboutissent sur des idées pratiques qui peuvent inspirer d’autres jeunes. »

Au fil de l’échange, Nacer Khamla a rapidement compris que l’œuvre de futur lauréat ne se résumait pas à RecyLyon, loin de là. Depuis sa première action concrète, à l’âge de 9 ans, le jeune homme n’a jamais vraiment dévié. « En CM1, à l’école Louis-Pergaud, un de mes camarades de classe se faisait harceler, rembobine-t-il. Tous les autres étaient, au mieux, passifs face à cette situation. Alors j’ai décidé de proposer des ateliers contre le harcèlement scolaire pour que ça n’arrive plus. J’ai par la suite créé un club sur ce thème en 6e, au collège Paul-Éluard. Ce n’était pas très populaire, et mal vu par certains. On n’était que cinq élèves à y participer, plus les professeurs. » C’est d’ailleurs dans ce même établissement qu’il participe à la création de la fresque promouvant les bons aspects du quartier. Une création toujours visible, dans la cour, près du préau.

Un déclic outre-Atlantique

Depuis la rentrée universitaire 2025, il s’investit pleinement dans la vie étudiante. Responsable du pôle solidarité de l’Association du Collège de droit de sa fac, dont il a été le vice-trésorier, il coordonne la mise en place de tutorats. Également trésorier de L3DD (Lyon 3 Développement durable), il assure le suivi financier de l’épicerie solidaire et des stocks de paniers distribués chaque jeudi. Et porte désormais la casquette de secrétaire général d’Auximore, association caritative de la faculté pour laquelle il s’attelle à la communication.

Entre-temps, le dynamisme d’Ali Menad s’est affirmé pendant les années lycée. Sa participation au programme Jeunes ambassadeurs de l’engagement associatif, que porte l’Ambassade des États-Unis en France, a fait office de confirmation. « J’étais en 1ère à La Martinière Monplaisir (Lyon 8e), se rappelle-t-il. Ce séjour de deux semaines en famille d’accueil, à Washington et à Chicago, en famille d’accueil, m’a servi de déclic. J’y ai appris le management tout en prenant part à des œuvres caritatives comme des maraudes ou des distributions de paniers solidaires. À nouveau, j’ai participé à la création d’une fresque dans un lycée. »

Qu’il aboutisse ou non, RecyLyon ne sera qu’une étape dans un parcours nourri par des idéaux. Plus que jamais, Ali Menad souhaite se construire professionnellement en accord avec ses principes. « Après ma licence, je poursuivrai en droit de l’environnement. Que ce soit dans le public ou le privé, les perspectives ne manquent pas. »

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