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Pourquoi les Atsem font-elles la grève des cantines ?

Une partie des Atsem de Vénissieux refuse la nouvelle organisation du temps de travail liée au passage à la semaine de 4 jours, en particulier le nombre de mercredis travaillés. Explications.

Une partie des Atsem de Vénissieux refuse la nouvelle organisation du temps de travail liée au passage à la semaine de 4 jours, en particulier le nombre de mercredis travaillés. Explications.

« On ne comprend pas : quand on amène nos petits en classe le matin, elles sont là, le soir aussi, par contre elles s’en vont de 11h30 à 13 heures et ça empêche les enfants d’aller à la cantine. On n’a pas tous la possibilité de récupérer nos gamins à midi ! Pourquoi font-elles ça ? » À l’image de cette maman, nombre de parents d’élèves s’interrogent sur la mobilisation d’une partie des Atsem de Vénissieux.

Les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem) sont chargés d’assister les enseignants de maternelle pendant la classe. La Ville de Vénissieux emploie 170 Atsem (dont 2 hommes), présents jusqu’aux classes de grande section, ce qui est assez rare, la plupart des communes n’en employant qu’en petite et moyenne sections. À leur mission d’appui aux enseignants s’ajoutent l’encadrement du service de cantine et l’entretien des locaux scolaires. Elles travaillent huit heures par jour et le mercredi matin.

À partir de septembre prochain, les écoles repassant à la semaine de quatre jours, il n’y aura plus classe le mercredi. Le temps de travail hebdomadaire des agents doit donc être réparti différemment. « Au début, la direction générale de l’administration nous a proposé de travailler 9h15 par jour, sans le mercredi, explique Nadera Hamitouche, représentante CGT des Atsem. Avoir nos mercredis libres était tentant, mais cela faisait des journées trop longues le reste du temps. Nous avons refusé cette solution. »

Jean-Maurice Gautin, adjoint au maire en charge des ressources humaines, explique que la Ville a alors proposé aux Atsem de faire quatre journées de huit heures et 36 mercredis matins sur l’année. « Puis, dans le cadre de la concertation, et pour tenir compte de la pénibilité du travail, nous avons divisé de moitié le nombre de mercredis travaillés, ramené à 18 par an, soit un mercredi sur deux. Ces jours-là seront consacrés à trois heures de concertation, d’échanges professionnels et de formation, ce qui était aussi une demande forte des agents ». Cette solution implique quatre journées de travail de 8h45. Lors d’un vote organisé par la section CGT des Atsem, le 11 mars, 92,8 % des agents se sont prononcés pour une autre organisation : « Nous préférons un mercredi sur trois, soit 13 mercredis de quatre heures, indique Nora Attou. Nous avons besoin de ce rythme pour faire du bon travail ».

Le 23 mai, un premier débrayage sur le temps de midi avait obligé 17 écoles à ne pas assurer la restauration scolaire. « Depuis le 3 juin, ce mouvement est reconduit chaque jour, déplore une directrice d’école. Cela contraint les parents à s’organiser du jour au lendemain pour faire manger leurs enfants à la maison ou avec un pique-nique dans la cour de récréation. » Le 6 juin à midi, une soixantaine d’Atsem se sont de nouveau retrouvées devant l’hôtel de ville. « À la mairie, ils disent “Nous sommes Charlie“  mais ils ne nous laissent pas nous exprimer », lance au mégaphone Djamel Boudoukha, gardien d’école et élu CGT.

Jean-Maurice Gautin rappelle que les organisations syndicales et l’administration communale se sont rencontrées une dizaine de fois pour préparer la refonte des rythmes scolaires. « Sur ce dossier, nous avons consenti des efforts importants. Notre proposition respecte à la fois une durée de travail journalière équilibrée, mais aussi les contraintes budgétaires imposées par le gouvernement aux communes. Il faut tout de même se rendre compte qu’avec le retour à la semaine de quatre jours, l’État a supprimé le fonds de soutien à la commune, soit une perte de 820 000 euros par an ! Compte tenu de nos efforts et de ces contraintes, il est assez étonnant que le syndicat campe sur cette position. Mais notre porte reste ouverte. »

« Nous respectons le droit de grève encadré par la loi, a rappelé le maire de Vénissieux dans un communiqué de presse le 4 juin, tout comme nous avons l’obligation d’assurer un accueil où les conditions de sécurité sont garanties. » Application concrète de cette déclaration : le 6 juin, pour suppléer au débrayage des Atsem, le service de restauration scolaire a été assuré par d’autres agents municipaux dans plusieurs Maternelles.

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