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Inacceptables expulsions

À Vénissieux, où un habitant sur trois vit au-dessous du seuil de pauvreté, les expulsions locatives sont une réalité tangible. Le Réseau d’alerte et solidarité suit actuellement la situation de onze familles.

Les membres du Réseau d’alerte et de solidarité des Vénissians suivent actuellement la situation de onze familles menacées d’expulsion

La trêve hivernale passée, les expulsions locatives ont repris. Et avec elles, leur cortège d’humiliations, de traumatismes et de situations inextricables. À la date du 24 mai, 29 étaient programmées, selon Saliha Prudhomme-Latour, 3e adjointe chargée des politiques sociales, de la lutte contre la grande pauvreté et des personnes âgées. Certes, c’est moins que l’an dernier à pareille époque, où ce chiffre atteignait déjà 41. Mais comme le rappelle l’élue, le véritable bilan ne pourra se faire qu’en fin d’année, avec pour comparaison les 70 programmations de 2016 et ses 33 expulsions menées à terme. Un chiffre en augmentation de 37,5 % par rapport à l’année 2015… lui-même en augmentation de 15 % par rapport à 2014.

Pour le maire, Michèle Picard, cette situation en révèle une autre, bien plus inquiétante. “Vénissieux enregistre des chiffres alarmants, puisque 30 % de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté. Pour 2016, les services sociaux de la ville ont enregistré 15 000 demandes d’aides, toutes demandes confondues”, avait-elle souligné le 31 mars dernier pour étayer les arrêtés anti-expulsions qu’elle venait de prendre, et qui ont été suspendus le 12 mai par le tribunal administratif. “Sans le travail phénoménal réalisé en amont par les services de la ville et les partenaires sociaux, le bilan serait beaucoup plus élevé”, ajoutait l’élue.

Du côté du Réseau d’alerte et de solidarité des Vénissians (RASV), on s’insurge que des expulsions aient été programmées alors que les arrêtés étaient encore en vigueur. “Nous avons par exemple appris qu’une famille a rendu les clefs de son appartement pendant cette pèriode, pour ne pas que ses voisins soient au courant, dénonce l’un des animateurs du Réseau, André Mazuir. Ils sont allés vivre chez l’un de leurs enfants, ce n’est pas une solution !”

Des situations terribles

Actuellement, le Réseau suit la situation de onze familles, dont les expulsions ont été programmées. Parmi elles, une dame âgée qui devait être expulsée la semaine du 22 mai, mais qui a finalement obtenu un délai supplémentaire d’un mois et une semaine, grâce notamment aux discussions engagées par le Réseau et la Ville. Elle devrait être hébergée ensuite dans une résidence de personnes âgées à Vénissieux. Mais son fils qui vivait sous le même toit, âgé d’un peu moins de quarante ans, n’a pas bénéficié de solution de relogement.

Autre situation, celle d’une famille monoparentale en délicatesse avec l’un de ses voisins (lequel s’est plaint au bailleur), et qui fait face à un impayé de loyer de 1900 euros. Malgré une pétition ayant réuni la signature de sept autres voisins, le bailleur n’a pas accepté un versement de 1 000 euros qui devait être réalisé par le département au titre du Fonds de solidarité pour le logement (FSL). Il continue d’exiger l’expulsion de la maman et de son fils, tous deux en situation de handicap. Elle devrait intervenir le 15 juillet. D’ici là, elle pourra peut-être bénéficier d’une solution de relogement grâce à la loi DALO.

André Mazuir évoque aussi un autre cas. “C’est une dame atteinte d’un cancer, qui tient parfois tout juste debout. Elle a déjà subi trois ou quatre tentatives d’expulsion. Le loyer n’est pas payé depuis très longtemps, il y a 7 000 euros de dettes, soupire-t-il. Malgré tout, l’expulsion reste programmée début juin. Si la discussion ne peut aboutir, on ne laissera pas faire.”

Maëva, qui milite également au sein du Réseau, se souvient d’une autre expulsion, aboutie celle-ci. Celle d’un homme qui vivait seul avec un enfant, dans la tour 71 de la Darnaise. Suite à une séparation compliquée, il s’était retrouvé sans ressource suffisante pour payer son loyer. “La seule chose que j’ai pu faire, c’est accompagner l’expulsion. Mais je n’ai pas pu entrer dans le logement. Il y avait six policiers avec l’arme au poing devant la porte, avec des enfants obligés de passer devant, témoigne-t-elle. Ce monsieur a dit clairement qu’il n’avait plus rien à perdre, c’est une situation inquiétante que nous continuons à suivre, même si nous n’avons pas eu le temps d’organiser la solidarité.” Actuellement, la famille vit dans un T2 dans une commune voisine.

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