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Les jeunes, en première ligne face à la crise

Les jeunes paient un très lourd tribut à la crise, comme le démontre le bilan de la Mission locale, rendu public lors de son assemblée générale, le 26 mai.

Qu’il s’agisse d’emploi, de formation, de santé ou encore de logement, les jeunes paient un très lourd tribut à la crise. C’est ce qui ressort notamment du bilan de la Mission locale de Vénissieux, qui vient d’être rendu public à l’occasion de son assemblée générale, le 26 mai. La structure, financée par l’État, la Région et la Ville, accompagne les jeunes de 16 à 25 ans non scolarisés, pour les aider à s’insérer professionnellement et socialement. “Il s’agit d’une prise en charge globale, qui intègre l’orientation, la formation, l’emploi, mais aussi le logement et la santé”, souligne Martial Guiguet, le directeur.

En 2015, 881 jeunes ont passé pour la première fois les portes de la Mission locale. Ces nouveaux inscrits, pour la moitié d’entre eux, résident dans des quartiers prioritaires Politique de la Ville. Ils sont venus soit de leur propre chef (24 %), soit sur les conseils de leurs proches (34 %). “Ce sont principalement la précarité financière, un salaire peu élevé pour ceux qui en ont un, la difficulté à obtenir le permis de conduire, qui caractérisent encore cette année les difficultés que rencontre notre public”, détaille Martial Guiguet.

On notera aussi que ces premiers venus, qui portent le nombre total de jeunes suivis à 2 670 (contre 2 748 en 2014), sont majoritairement peu qualifiés. 52 % n’ont pas de diplômes. 29 % sont sortis en cours de 1er cycle de l’enseignement secondaire, ou ont abandonné leur CAP ou BEP avant l’année terminale (niveau 5). Et seulement 5 % disposent d’un diplôme de niveau Bac + 2 ou supérieur (niveaux 3, 2 ou 1). En 2015, 659 jeunes ont toutefois occupé un ou plusieurs emplois. Soit cent de moins qu’en 2014, et un tiers de moins qu’en 2007. Mais à l’époque, le nombre de CDI signés s’élevait à 226, contre 88 en 2015. Quant au nombre de contrats aidés, il est désormais quatre fois plus important. La crise est passée par là…

À situation difficile, prise en charge particulière. “Dans le contexte de crise de l’emploi, les jeunes ont besoin de temps. La durée moyenne des parcours est de 25,7 mois, soit plus de deux ans”, rappelle Martial Guiguet. En 2015, cet accompagnement s’est traduit par plus de 16 000 contacts, dont près de 60 % d’entretiens individuels de 30 à 45 minutes. Ils interviennent parallèlement à des actions spécifiques — ateliers, informations collectives — construites pour répondre à certaines problématiques, comme l’emploi, l’orientation ou la santé.

Des financements en baisse
La santé, justement. Là aussi, les difficultés sont grandes. “La particularité de ces jeunes, c’est qu’ils sont majoritairement sans situation professionnelle, donc non couverts par la médecine du travail. N’étant pas scolarisés, ils ne bénéficient pas non plus de la médecine scolaire ou universitaire, relève le directeur. D’autre part, ils sont parfois dans le déni. Ils pensent :”Je suis jeune, je n’ai pas besoin de me soigner” et ils n’acceptent pas l’idée qu’un problème de santé puisse devenir un handicap pour l’insertion.”

Quant au logement, il est toujours l’une des clefs de l’insertion. La Mission locale dispose d’un service dédié, qui prend en charge, d’une part les jeunes qu’elle suit déjà, et d’autre part des personnes de 26 à 30 ans. En 2015, 318 ménages ont été accueillis, dont 222 pour la première fois. 226 jeunes ont été aidés dans leur recherche, et un peu plus de la moitié d’entre eux ont trouvé une solution de relogement.

Pourtant, si les financements de la Ville pour 2015 et 2016 sont en hausse, ceux de l’État et de la Région sont en baisse. “Nous avons travaillé dans un contexte difficile et des contraintes budgétaires accrues alors que les missions affectées augmentent”, a indiqué le président, Saïd Alleg, lors de l’assemblée générale. Ce que précise Martial Guiguet : “Nous avons dû faire face à une perte globale de 82 000 € de financement (N.D.L.R. : sur un budget de 1,084 million), soit l’équivalent de deux postes à plein-temps. Il a donc fallu faire des économies sur les charges de personnel, en ne procédant pas au remplacement d’un salarié parti, en retardant ceux des salariés absents, et en faisant appel, nous aussi, à des contrats aidés.”

Plus d’informations sur le site de la Mission locale

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