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Budget 2015 : face à l’austérité, un exercice contraint

Deux semaines après avoir débattu des orientations financières, les élus ont voté un budget 2015 qui compose avec l’austérité gouvernementale. Pour compenser la baisse de ses ressources, la Ville préfère adapter son niveau de vie plutôt que de toucher aux impôts locaux.

Graphique budget

112,8 millions d’euros, dont 90,3 de dépenses de fonctionnement et 22,4 de dépenses d’investissement. Tel est l’équilibre général du budget 2015 adopté par le conseil municipal le 27 avril. Des sommes qui peuvent impressionner mais qui masquent un budget contraint.

Nationalement, l’heure est en effet à l’austérité et les collectivités territoriales n’ont d’autre choix que de s’adapter. La Dotation globale de fonctionnement versée à la Ville de Vénissieux sera cette année inférieure de 2 millions d’euros, soit un recul de près de 19 % ! Et même si cette perte est en partie compensée par une augmentation de la Dotation de solidarité urbaine (DSU), les transferts de l’État sont globalement en retrait.

Les dotations et subventions ne sont pas les seules à s’éroder. Les compensations fiscales se réduisent aussi. Les exonérations de taxes directes locales sont en recul de 5,6 % sur 2014. “C’est l’une des principales marges de manœuvre de l’État pour imposer l’austérité aux collectivités”, indiquait Bayrem Braïki, l’adjoint aux finances, lors de sa présentation. Sans parler de la compensation de taxe professionnelle versée par la Métropole de Lyon, qui stagne depuis… 2003.

“L’austérité imposée par le gouvernement va nous faire perdre 7 millions d’euros d’ici 2017, précisait le maire, Michèle Picard. C’est considérable et c’est un choc sans précédent pour tous les territoires en France, et plus particulièrement pour les villes populaires.”

Un choc que les villes ne peuvent affronter qu’en jouant sur trois leviers : l’augmentation de leurs recettes propres (les impôts locaux), la baisse des dépenses et le recours à l’emprunt. Si de nombreuses communes ont opté pour une hausse de la fiscalité locale (notamment Lyon), Vénissieux s’y refuse pour l’instant. Pour la 4e année consécutive, les taux d’imposition n’évoluent pas dans un souci de préservation du pouvoir d’achat de la population, déjà bien entamé par la crise. En compensation, les élus ont décidé de recourir davantage à l’emprunt (12 075 570 euros, + 7,5 %), et de maîtriser plus rigoureusement les dépenses. D’ici à fin 2015, l’effectif municipal comptera 24 postes en moins, des départs en retraite non remplacés. Des économies seront en outre réalisées sur les fluides (eau, gaz, électricité, chauffage…). L’investissement marque le pas également, avec une diminution de 12,5 % des dépenses d’équipement. L’enveloppe consacrée aux nouvelles constructions reste cependant conséquente : elle s’élève à 16,8 millions d’euros, dont 5,4 millions pour la réalisation du nouveau groupe scolaire du centre.

L’opposition demande plus d’économies

Avec ce budget 2015, les élus étaient appelés à se prononcer sur les taux des taxes directes locales, sur les subventions aux associations et organismes publics qui participent à la mise en œuvre de la politique municipale, et sur l’évolution de la dette. Sans surprise, l’opposition (droite, FN, PS) a voté contre ou s’est abstenue. Un seul vote positif : celui des élus socialistes concernant les subventions.

En substance, l’opposition reproche à la majorité municipale de ne pas suffisamment réduire ses dépenses et d’hypothéquer l’avenir en alourdissant la dette par un recours excessif à l’emprunt. “Les Vénissians apprécieront que cet exercice budgétaire soit celui des records, a déclaré Maurice Iacovella (“Rassemblement des Vénissians”). Les records de l’épargne brute la plus faible de la décennie et du recours à l’emprunt le plus important. (…) L’austérité devrait vous inciter à revoir drastiquement tous les postes lourds du budget de fonctionnement. Au lieu de cela, vous réduisez symboliquement quelques postes de charges générales.”

“Entre 2009 et 2017 l’épargne brute aura été divisée par trois, ajoutait Lotfi Ben Khelifa (PS). Cela ne peut s’expliquer par des baisses de dotation ou de fiscalité qui sont en hausse de 7 %. Sur la même période, les dépenses de fonctionnement augmentent de 17 %. Vos dépenses augmentent donc beaucoup plus vite que vos recettes et cela va gravement limiter les capacités d’investissement de notre commune.”

Des arguments contestés par la majorité. À commencer par le maire qui a rappelé que si la dette augmente, “l’endettement par habitant baisse et reste largement inférieur à celui des communes de même strate.” Nacer Khamla (élus communistes et apparentés) observait que “certaines villes ont choisi de rogner sur la culture et le sport, de raboter les subventions, d’augmenter les impôts (…), alors qu’à Vénissieux notre choix est de maintenir un service public de qualité, de défendre un budget social actif et de garantir un équilibre financier cohérent pour l’intérêt général”.

Idem pour le Parti de gauche, Souad Ouasmi se félicitant que “la Ville de Vénissieux et sa majorité aient su proposer un projet solide, ceci sans augmenter les impôts en dépit d’un élastique très tendu”. Thierry Vignaud enfin, pour le Mouvement républicain et citoyen, s’est fait plus polémique, qualifiant le PS et la droite de “triste attelage hétéroclite” dans leur opposition à ce budget 2015. “On a vraiment l’impression du mariage de la carpe et du lapin. En tout cas, mesdames et messieurs de l’opposition, si malgré tout vous arrivez à faire des petits, je n’en veux pas.”

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