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Culture

Détournements (théâtraux) au foyer Les Cèdres

L’effet a de quoi surprendre. Nous sommes derrière l’un des bâtiments du foyer Les Cèdres, aux Minguettes, et les résidants sont réunis dans le parc. Sur une poubelle, dans les arbustes, sur un toit, aux fenêtres, des comédiens sont allongés. Plus haut, le long de la façade, des mannequins pendent, autant de corps suspendus dont on ne sait pas bien s’ils sont faits de chair ou de caoutchouc.

La troupe du Blöffique Théâtre a investi, lundi, ce foyer Adoma pour proposer un spectacle, “République la libre (en partie brisée)” pour le moins étrange puisqu’il joue sur la déconstruction du langage. Les spectateurs suivent les comédiens le long des escaliers, dans les ascenseurs, dans les couloirs de la résidence où sont installés des éléments de décor, telles de fausses boîtes aux lettres azurées. Le long des murs, ils écoutent attentivement les comédiens et se regardent, un sourire aux lèvres. Ils ne comprennent pas tout -certaines phrases étant proprement incompréhensibles, telle “Je vient part la prezêntez antz retgistrez mes mâlles atvez vütz moontz Cüpts…”-. On les saisit parfois phonétiquement, d’autres fois elles semblent issues d’une langue étrangère, d’ailleurs il est question de hongrois. Certains des résidants, qui maîtrisent peut-être mal le français, peuvent se sentir du coup déculpabilisés. Magali Chabroud, metteur en scène de ce spectacle particulier, parle de “détournement des objets du quotidien et de la langue”.

Ce spectacle est bâti à partir de textes d’Henri Michaux, Raymond Devos, Valère Novarina ou Samuel Daiber, un Suisse qui passa un grand nombre d’années interné dans une institution psychiatrique et qui inventa un langage particulier. Parmi les autres auteurs, citons encore Katalin Molnar, qui explore elle aussi la question de la langue. Nous nous retrouvons bien sûr du côté de l’art brut, ce concept créé par le peintre Jean Dubuffet, puisqu’on trouvera également dans le spectacle des allusions à Constance Schwartzlin-Berbérat et Heinrich Anton Müller, deux autres artistes familiers de l’internement psychiatrique.

Quand tout le monde se retrouve dans le parc autour d’un verre, à l’issue de la représentation, les conversations vont bon train. Les résidants sont satisfaits que des comédiens se soient intéressés à eux, au point de venir jouer chez eux.
“République la libre (en partie brisée)” sera encore jouée mardi 6 et  mercredi 7 juillet, à 18h30 et 20h30.
Entrée libre. Nombre de places limité.
Réservation : 06 38 89 86 57.

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