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Bosch : 700 km à vélo pour défendre leur usine

Sébastien Binsse est technicien au bureau d’études de l’usine Bosch de Vénissieux. Il n’est pas syndiqué, mais il a été séduit à l’idée de pédaler jusqu’à Stuttgart, où se trouve le siège social du groupe allemand. “C’est une façon de dire que l’on veut rester dans le groupe, que les salariés du site vénissian sont déterminés à garder leurs emplois. Dans mon esprit, c’est une étape intermédiaire, une manière intelligente d’attirer l’attention avant d’envisager des actions plus traditionnelles et revendicatives.” Ils sont une douzaine comme Sébastien à avoir pris le départ de Vénissieux le 26 mai. Arrivée prévue en Allemagne le 4 juin, après des étapes stratégiques au siège de Peugeot à Montbelliard (PSA est le principal client de l’usine vénissiane) et au Parlement européen de Strasbourg. Pour la CFDT, à l’origine de cette initiative, il s’agit d’interpeller tout à la fois la direction du groupe, les constructeurs automobiles français et les pouvoirs publics, pour tenter d’empêcher la fermeture du site. Un peu plus de 600 personnes travaillent aujourd’hui dans l’usine du boulevard Marcel-Sembat. Mais les pompes d’injection diesel (CP1H) qui y sont fabriquées n’auront bientôt plus cours. Elles ne répondent pas aux futures normes antipollution. Quant à la nouvelle génération de pompes (CP4), elle sera produite en Allemagne et en République tchèque. Ainsi en a décidé Bosch. L’emploi n’est donc garanti à Vénissieux que jusqu’à la fin 2011. Ensuite, c’est l’incertitude totale.

La direction a bien mis en place une “commission de recherche de solutions industrielles”, mais aucune piste n’a pour l’heure émergé. Guy Maugis, président de Bosch France, a annoncé début mai que l’avenir du site vénissian ne se trouvait pas dans la Division diesel systems. Et à l’heure qu’il est, aucune alternative n’est évoquée. La direction se borne à répéter qu’elle “continue à travailler à la recherches de solutions”, sans davantage de précision. Les syndicats sont pour leur part convaincus que des solutions existent, mais que la volonté est absente. “La vérité c’est que Bosch a décidé de se retirer progressivement du territoire français”, nous confiait récemment Guy Fernandez, délégué CGT. La CFDT dénonce également ce désengagement national. Elle observe que “la totalité cumulée des investissements pour la vingtaine de sites Bosch en France en 2010 équivaudra à la moitié de ceux qui sont consacrés à la seule usine de Bursa en Turquie.”

La douzaine de cyclistes qui pédale actuellement en direction de Stuttgart pourra-t-elle inverser cette tendance lourde ? “Si on n’y croyait pas on ne le ferait pas”, répond Sébastien Binsse. La CFDT veut croire que cette initiative médiatique “dérange la direction”. Marc Baeumelin, responsable technique du site de Vénissieux, qui a reçu la presse juste après le départ des cyclistes, ne tient pourtant pas ce discours. Il qualifie même cette initiative de “sympathique”. (voir la vidéo ci-dessous)

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