En place dans le parc de Parilly jusqu’au 21 juillet, date à laquelle il commencera à être démonté, le chapiteau monté en préfiguration de la Cité internationale du cirque vient d’accueillir une colonie artistique d’été portée par les UtoPistes, en collaboration avec le centre d’art Madeleine-Lambert.
Ce 11 juillet, Mariadele Gorgoglione et Claire Leroy, les chargées de communication, indiquent : « Nous avons mélangé des groupes de la maison de l’enfance Jules-Guesde et du CLAE Clos-Verger, ce qui représente 27 enfants qui viennent tous les matins jusqu’au 17 juillet, âgés de 7 à 12 ans. Ils vont pratiquer des ateliers de jonglage avec Carlo Cerato et Isaline Hugonnet et d’arts plastiques avec Julie Digard. Et, ce soir, ils verront également Abdel Senhadji de la compagnie XY, qui mène un autre projet au pied des bâtiments de Vénissieux, Portées de quartier. Il fera une démonstration d’acrobatie. »
Coordinatrice des maisons de l’enfance dans le secteur de Parilly, Naouël Harbaoui insiste sur la chance pour les enfants de pouvoir participer à ce type d’ateliers. « Ils peuvent découvrir les arts du cirque et participer à un spectacle sous chapiteau, ce qui n’est pas donné à tout le monde. C’est un premier partenariat avec les UtoPistes et j’espère qu’il pourra s’installer sur le long terme. »
Expérimentations et pédagogie
Sihem, qui est animatrice à la maison de l’enfance Jules-Guesde, précise que les enfants sont volontaires. « La directrice a mis en place ce projet cirque et se sont inscrits des grands, qui étaient en CM1 et CM2, avec un qui est en 6e. »
Sous le chapiteau, un groupe d’enfants s’active à peindre de grands tissus, sous l’œil de Julie Digard. « C’est pour jongler », explique une petite fille. Mais à la question « Comment peut-on jongler avec du tissu ? », elle répond qu’elle ne sait pas.
Carlo Cerato, qui a commencé l’art de jongler à onze ans, reconnaît que, pour les enfants, « le rythme est intense », ce qui leur permet de « mieux se concentrer ». Avec Isaline Hugonnet — qui a découvert le jonglage à 14 ans et a décidé d’en faire son métier « à la fin du lycée » —, et les enfants, Carlo expérimente. « Nous voulons partager avec eux, leur faire passer quelque chose. Mais aussi expérimenter. Ils ont créé des objets et on ne sait pas si ça va marcher. C’est aussi une façon de leur montrer comment on touche aux objets et comment on les utilise. »
Isaline ajoute : « Nous remarquons leurs capacités pour tel ou tel objet. » Et Carlo donne un exemple : « Nous avons eu un enfant qui s’est ennuyé pendant un jour et demi. Puis, on l’a fait travailler avec des plumes de paon. Il s’y est intéressé et s’est ensuite bien amusé. Le jonglage amène un autre contact avec la matérialité. On s’interroge sur comment on s’interface avec des objets. Il y en a qui cassent, pour lesquels on doit faire plus attention. »
À l’issue de cette colonie, les enfants donneront un spectacle auquel pourront assister les familles. Il se tiendra le 17 juillet à 17 heures.
Ce projet est soutenu par des subventions de la Drac (dans le cadre de L’Été culturel) et de la Métropole (Quartiers d’été), auxquelles s’ajoute « la volonté de la Ville de Vénissieux d’offrir un accès au plus grand nombre ».
Vers le label de « Pôle national cirque »
La Cité internationale des arts du cirque devrait s’installer le long du périphérique (boulevard Laurent-Bonnevay), sur un terrain du Grand Parilly, en 2029. Elle porte le statut provisoire de « Pôle national cirque en préfiguration ». Mathurin Bolze, directeur artistique de la compagnie MPTA et fondateur du festival Utopistes, espère obtenir prochainement — probablement d’ici la fin de l’été — le label de « Pôle national cirque ». Instauré en 2010, il récompense les structures (14 labellisées à ce jour) dédiées aux arts du cirque.
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