Lorsque la source d’approvisionnement change, pour le consommateur, rien ne change. C’est ce à quoi s’engagent Eau du Grand Lyon, la Métropole de Lyon et la préfecture du Rhône, qui annoncent cette opération réalisée sous haute surveillance. 13 jours durant, l’établissement public chargé de la gestion de l’eau potable dans l’agglomération lyonnaise est contraint de réduire la production du captage de Crépieux-Charmy de 50 %. Ce site stratégique, qui s’étend sur les communes de Vaulx-en-Velin, Décines-Charpieu, Meyzieu et Jonage, capte l’eau de la nappe phréatique du Rhône pour fournir environ 90 % de l’eau potable de la Métropole.
Deux captages en relais
Cette réduction de pompage s’explique par une opération de nettoyage du fleuve Rhône réalisée plus en amont, en Suisse. Cette dernière consiste à évacuer des sédiments (argile, limon, sable) accumulée dans la retenue du barrage de Verbois pour limiter le risque d’inondation de certains quartiers de Genève. Cette vidange entraîne une hausse de concentration de sédiments dans le fleuve, qui devient plus foncé, comme en période de crue. « Si cette turbidité est temporaire et disparaîtra d’elle-même, elle nécessite une adaptation de la production d’eau potable pour ne pas endommager le fonctionnement du champ captant principal de Crépieux-Charmy », explique la collectivité.
Pour maintenir une production quotidienne de 220 000 m3 d’eau, Eau du Grand Lyon active deux captages secondaires. Celui de Quatre-Chênes, à Saint-Priest, alimente Saint-Priest, Feyzin, Mions et Corbas. Celui de Garenne, à Meyzieu, alimente Meyzieu, Jonage, Chassieu et Décines-Est. Le lac des Eaux Bleues, au Grand Parc Miribel-Jonage, vient en complément.
Pas de risque pour la santé
Avec ce dispositif temporaire, la qualité de l’eau doit être garantie. « La courte durée de cette opération ne justifie pas de recommandations spécifiques ou de restrictions d’usage de l’eau », assurent la Métropole, Eau du Grand Lyon et les services de l’État, qui informent tout de même le public de dépassements ponctuels des seuils réglementaires de qualité de l’eau dans les deux captages secondaires : « À Quatre-Chênes, des traces de Piclorame, un herbicide, sont détectées en moyenne à 274 ng/L, au-dessus du seuil réglementaire de 100 ng/L. Toutefois, cetet concentration reste très inférieure à la valeur sanitaire maximale fixée à 900 000 ng/L par l’Anses, ce qui ne présente aucun risque pour la santé sur une courte durée d’exposition. À Garennes, des PFAS (substances perfluorées) sont mesurées à des niveaux proches du seuil réglementaire (100 ng/L pour une liste de 20 PFAS). » Ces captages font l’objet « d’une surveillance renforcée, avec plusieurs analyses par semaine. »
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