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Game of drones

A 25 ans, Yohan Didier est pilote de drone professionnel. Le jeune homme a tourné le dos à son métier de dessinateur industriel.

Jeudi 3 mars, parc de Parilly. Le ciel est dégagé, le vent souffle timidement. Les conditions sont parfaites pour un petit vol matinal. Au milieu d’une pelouse verdoyante, Yohan Didier déroule une petite piste d’envol en toile frappée d’un « H » en son centre. De son sac de randonneur, il sort un drôle de scarabée mécanique et déploie délicatement ses ailes. La grosse bestiole, baptisée « DJI Air 2S », pèse moins de 600 grammes pour 30 centimètres d’envergure.

En quelques secondes, le drone s’élève à la verticale en bourdonnant. Ce concentré de technologie peut atteindre 4 000 mètres de hauteur tout en filmant le paysage en très haute définition. « Par contre, on ne dépassera pas les cinquante mètres, prévient ce Vénissian de 25 ans, occupé à manipuler sa radiocommande. En France, la hauteur maximale de vol est de 120 mètres au-dessus du sol mais ici, on est limité : il y a un hôpital pas loin et il ne faudrait pas gêner les allées et venues des hélicoptères. » Le scénario de vol a été soumis à la préfecture, qui lui a donné son aval.

Ces règles de pilotage, Yohan les connaît sur le bout des doigts. Car depuis un an, ce résident du centre-ville est un mordu de drone. Au point d’en faire son métier. Depuis le 9 février, Yohan est officiellement télépilote de drone. La Direction générale de l’Aviation civile lui a délivré son certificat d’aptitude un mois auparavant. Le diplôme d’État est venu récompenser une formation de deux semaines. Dès lors, la microentreprise Yddrone réalise toutes sortes de prestations vidéos et photos aériennes.

Vol au-dessus des fjords

Le jeune homme est ouvert à tous types de collaborations. Avec son multicoptère, il peut constater l’évolution de la construction d’un immeuble, vérifier l’état d’une infrastructure, mettre en valeur un monument historique, immortaliser un mariage, ou encore suivre la trajectoire d’une voiture sur une route.

S’il ne quitte pas le plancher des vaches, le pilote avoue prendre beaucoup de plaisir à guider son drone dans les airs, les yeux rivés sur son écran de vol : « On se met dans la peau d’un oiseau. La caméra, ce sont les yeux de l’aigle. On voit tout d’un autre point de vue. On découvre des endroits inaccessibles, comme lorsqu’on remonte le cours d’une cascade. »

Tous les vols ne sont pas aussi pittoresques. Dans un cadre professionnel, Yohan Didier se réserve des missions plus terre à terre. « Les prises de vues de chantiers, ce serait plutôt pour un intérêt alimentaire, précise-t-il. À l’avenir, j’aimerais me concentrer sur les reportages cinématographiques, les sports mécaniques et les sports extrêmes, comme la planche à voile ou le skateboard. »

Pour accrocher ses clients, Yohan Didier ne lésine pas sur la prospection et le réseautage. Depuis janvier, son portfolio s’est étoffé. Son escapade dans les îles norvégiennes de Lofoten, au nord du cercle polaire, a abouti sur une vidéo à couper le souffle : « Ce contenu, c’est ma vitrine. Filmer ces montagnes, cette neige, ces étendues d’eau, m’a permis de montrer ce que j’étais capable de produire avec la machine. C’était la première fois que je faisais un voyage seul, sans mes parents. C’était pendant le nouvel an. Le soleil se levait à 11h30 et se couchait à 15 heures. Il fallait bien profiter des quelques rayons de soleil. »

Ce périple dans les fjords en appellera d’autres. « J’aimerais aller au Canada, en Islande, au Japon, et même filmer les falaises normandes. J’ai envie de bouger partout. Cette liberté géographique m’attire beaucoup. On n’est pas toujours derrière un bureau. Avec un PC, un téléphone et un drone, on peut exercer n’importe où. »

 

Les autres facettes de ce métier-passion attirent Yohan Didier : « J’adore le montage vidéo, depuis toujours. Quand j’ouvre mes fichiers vidéo, je m’en remets plein les yeux. Je ne vois pas le temps passer. »

Étonnamment, sa toute première expérience avec un drone n’a pas été particulièrement convaincante. « C’était il y a cinq ans, relate-t-il. Mon petit frère avait acheté un Phantom 1. L’appareil était trois fois plus gros que celui que j’ai actuellement. Il n’avait pas de caméra. La prise en main était difficile. Ça ne m’avait pas transcendé. »

Une vidéo YouTube comme déclencheur

Le déclic est venu seulement l’année dernière, en visionnant une vidéo de VTT de descente sur YouTube : « J’ai commencé à regarder plein d’autres vidéos de drone. Très vite, je me suis renseignée sur le matériel et les formations. Tout correspondait à mes valeurs. La nature et les montages créatifs, dans un milieu émergeant : ça m’a parlé. »

À l’époque, Yohan réfléchissait à une reconversion professionnelle. Dessinateur industriel depuis l’obtention de son BTS en 2017, il venait de quitter son entreprise et avait des envies d’ailleurs. Son projet professionnel s’est concrétisé rapidement. « Entre l’idée de devenir pilote de drone et l’immatriculation de mon entreprise, seulement huit mois se sont écoulés. J’aime la voie de l’entrepreneuriat. S’il n’y a pas d’activité, il n’y a pas de résultat et le frigo reste vide. »

La CoCotte, l’incubateur d’entreprises basé aux Minguettes, l’a aidé à échafauder un plan d’affaires : « J’ai été accompagné pour l’étude de marché, la stratégie commerciale, ou encore les prévisions annuelles. »

Désormais, le microentrepreneur est seul aux manettes. Il espère faire décoller rapidement sa petite affaire. « Le nombre de télépilotes augmente de façon exponentielle, observe-t-il. Il y a de la concurrence mais il y a du pain pour tout le monde. Je ne compte pas rester dans mon coin. J’ai encore tellement de choses à apprendre ! J’essaye d’obtenir un maximum de conseils. »

Profil : www.malt.fr/profile/yohandidier

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