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Deux kinés mal voyants installés à Vénissieux

Depuis fin août, Gülay Sahin et Ounes Melkoui, deux kinésithérapeutes mal voyants, ont ouvert leur cabinet rue Albert-Camus. Ils sont accompagnés par Hanene Gabouja, auxiliaire professionnelle.

Depuis fin août, Gülay Sahin et Younes Melkaoui, deux kinésithérapeutes mal voyants, ont ouvert leur cabinet rue Albert-Camus. Ils sont accompagnés par Hanene Gabouja, auxiliaire professionnelle qui assure, le secrétariat médical et la gestion.

Assise devant le bureau, Hanene, auxiliaire professionnelle, avec à ses côtes, Younes et Gülay, les deux kinés puis Marine de Cap emploi.

A 31 ans, Gülay est mal voyante : elle présente depuis sa naissance une maladie génétique évolutive au niveau de la rétine. Elle vient d’ouvrir son cabinet de kinésithérapie aux Minguettes avec son associé Younes Melkaoui. Un quartier qu’elle affectionne particulièrement. « Je suis née à Firminy dans la Loire. À l’âge de 12 ans, nous avons déménagé à Vénissieux. À cette époque, je rêvais de devenir architecte !». Après avoir fait ses études au collège Elsa-Triolet, puis au lycée Jacques Brel, elle se dirige finalement vers la biologie à l’université.

« En master 1, mes problèmes de vue ont empiré, j’ai rencontré le personnel de la mission handicap. C’est à cette époque que j’ai décidé de me lancer dans des études de kinésithérapie ». Elle est alors admise à l’IFMK (Institut de formation de masseurs kinésithérapies) pour déficients visuels d’où elle sort diplômée en juin 2017.

Pendant ses études, les stages se succèdent, notamment à l’hôpital Henry-Gabrielle de Lyon. « Étant mal voyante, ce n’était pas simple car je me prenais toujours les pieds dans quelque chose qui n’était pas à sa place, se souvient-elle. Mais j’ai rencontré des patients qui présentaient des pathologies neurologiques et ça m’a plu. J’ai également travaillé avec une cadre de santé, Marie-Odile Gérard, formidable qui m’a beaucoup aidée. C’est alors que j’ai décidé de m’installer en adaptant mon environnement à mon handicap. Il fallait que je trouve un lieu que je connaisse parfaitement, puisque, mon handicap évoluant, je dois m’adapter constamment. Je voulais aussi m’installer à Vénissieux, j’aime ses habitants, j’y ai grandi, j’y habite. Je me retrouve dans cette population.”

Main dans la main avec Cap emploi et l’Agefih

Les rencontres ont fait le reste. Celle avec Marine Chollet de Cap emploi a été décisive. « On intervient régulièrement sur des postes de salariés en difficulté de santé ou qui présentent tout type de handicap, explique Marine. Il faut beaucoup de courage et d’adaptabilité pour se lancer dans l’aventure. On étudie les besoins : les locaux , le matériel, le financement… Nous avions déjà été en contact avec des kinés mal voyants. Puis nous avons obtenu des aides financières de l’AGEFIH, qui intervient sur l’ensemble des surcoûts dus au handicap. Cette association nous a permis aussi d’embaucher une auxiliaire professionnelle, Hanene. »

Pour Gülay, Marine a été d’un soutien « plus que précieux ». « Elle nous a aiguillés, répondait à nos différents appels. Sa présence a été indispensable. Notre bailleur, SEM patrimonial, a été également très efficace, tout comme les élus de Vénissieux qui ont été à notre écoute. Et le 31 aout nous avons accueilli notre premier patient. »

Ici, l’ordre est de mise, tout est rangé à sa place. Quatre boxes sont à la disposition des praticiens, des pièces larges où il est facile de circuler. Tout est adapté, le sol foncé et les murs blancs assortis d’une bande noire permettant de se diriger plus facilement. Les montres, balances, tensiomètres donnent les informations à voix haute, les ballons utilisés sont à grelot. Mais le plus étonnant reste le matériel informatique : les caméras adaptées aux lunettes qui permettent de voir qui on a en face de soi ; des claviers d’ordinateurs grossis, des téléagrandisseurs, et des ordinateurs qui permettent la lecture à voix haute des ordonnances. Sans oublier des appareils de kinésithérapie totalement adaptés.

Si l’on demande à Gülay les qualités d’un kiné mal voyants, elle répond sans aucune hésitation : « Je fais mon travail avec passion. Au niveau de la déficience visuelle, le handicap devient une force. Il arrive que des patients me disent que j’ai la main, que je touche là où il faut sans jamais me tromper… On a peut-être un toucher plus développé, mais surtout nous développons une mémoire auditive exceptionnelle. »

3 Commentaires

3 Comments

  1. Lemaoui Samira

    15 mars 2021 à 18 h 31 min

    Bravo, avant tout
    J’habite Vénissieux il ya quelques années j’étais une patiente de monsieur Gantois kiné non voyant avec ses mains et sa méthode incroyable. Suite a mon accident de travail jai fais une rééducation dans son cabinet, il m’a bien aidé. En voyant votre page sur le journal j’ai étais très contente je veux votre numéro de téléphone svp merci.

  2. Sisi

    16 février 2021 à 22 h 10 min

    Bravo!

  3. Melk

    3 février 2021 à 12 h 40 min

    Trop fière de vous ❤️

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