La liste “Vénissieux fait front” déposée en début de semaine par les deux militants de l’ultradroite, Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac, a été validée, ce vendredi. Mais le préfet a saisi le procureur de la République et a informé le président du tribunal administratif “des conditions particulières de dépôt de cette liste”.
Le FN n’étant pas parvenu à monter une liste sur Vénissieux, Yvan Benedetti, ancien élu FN dans la commune, n’a pas manqué de saisir l’opportunité. Exclu de la formation par Marine Le Pen pour s’être lui-même qualifié sur internet d’antisioniste, antisémite et antijuif, l’ex-dirigeant de l’Œuvre française (mouvement dissous en octobre dernier par le ministère de l’Intérieur) a déposé sa liste à la préfecture en début de semaine. Il était accompagné d’Alexandre Gabriac. Le conseiller régional lui aussi exclu du FN pour avoir été pris en photo faisant le salut nazi, et fondateur des Jeunesses nationalistes, mouvement également dissous en octobre, s’était inscrit sur les listes électorales de Vénissieux fin décembre.
Même si Yvan Benedetti bénéficiait de la présence d’un réseau frontiste à Vénissieux, comment ces deux figures de l’ultradroite sont-ils parvenus à monter une liste de 49 noms à Vénissieux ? En usant de méthodes peu orthodoxes, si l’on en croit nos confrères du Progrès qui ont enquêté auprès des colistiers signataires (édition du 27 février). Plusieurs personnes âgées auraient été abusées, ne sachant pas derrière qui elles s’engageaient, ou pire ne sachant carrément pas qu’elles s’engageaient.
Par ailleurs, Marine Le Pen a demandé au préfet du Rhône de ne pas valider la liste “Vénissieux fait front” dont “la dénomination constitue un acte de parasitisme du nom Front National” puisque c’était le nom de la liste FN présentée en 2008. Elle ajoutait que son parti n’a “rien de commun avec les parasites qui animent cette liste”.
La réponse du représentant de l’État concernant l’enregistrement ou l’invalidation de la liste était donc très attendue ce vendredi. “À l’issue de la vérification administrative, les formalités nécessaires ont été remplies conformément aux dispositions du code électoral : il n’est pas apparu au préfet qu’il avait le pouvoir de ne pas recevoir cette liste », a indiqué le service de presse préfectoral en début d’après-midi.
Le préfet a cependant décidé de saisir le procureur de la République, à qui “il appartiendra d’apprécier si les faits, s’ils sont avérés, sont constitutifs d’une infraction pénale”. Le président du tribunal administratif a également été informé “des conditions particulières de dépôt de cette liste”. Il pourra “le cas échéant, prendre toute mesure qu’il jugerait utile dans le cadre des pouvoirs qui seraient les siens.”
Enfin, si cette liste ultranationale est maintenue, le préfet indique que “ce sera au juge de l’élection, dans le cadre d’un contentieux post-électoral éventuel, d’apprécier l’incidence des candidatures incriminées sur ce scrutin.”
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