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Voyage de mémoire en Algérie

Du 2 au 10 mai, l’association vénissiane Les Voies de l’horizon a mené en Algérie une délégation de 25 personnes, en commémoration des massacres du 8 mai 1945.

Les trois fondatrices des Voies de l’horizon avec les officiels algériens : Amel Khammassi et et Soad Mebarki (2e et 3e en partant de la gauche), Houria Taguine (2e en partant de la droite). Photo DR

Il y a quatre-vingt ans, le 8 mai 1945, alors que la France célébrait la victoire contre la barbarie nazie, une nouvelle atrocité se déroulait en Algérie. Là, à Sétif, une manifestation demandant l’indépendance du pays entraîna des tirs de l’armée française. L’émeute gagna la région, la répression fut féroce et, aujourd’hui, les historiens évaluent le nombre de victimes algériennes entre 3 000 et 8 000 morts — 40 000 selon le gouvernement algérien.

Pour commémorer ce tragique événement, l’association vénissiane Les Voies de l’horizon a effectué un voyage en Algérie du 2 au 10 mai.  Rencontrées à Vénissieux, les trois fondatrices de l’association, Amel Khammassi, Houria Taguine et Soad Mebarki, disent être revenues « le cœur reposé ».

Elles racontent l’accueil chaleureux reçu par la délégation, forte de 25 personnes en provenance de Vénissieux (tels les élus Nacer Khamla et Saliha Prudhomme-Latour), de France, d’Espagne, d’Allemagne, d’Italie et de Belgique, tant du côté des autorités que de la population.

« Le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, Sofiane Chaïb, a été très attentif et à l’écoute. On ne pensait pas rencontrer autant de dignitaires. Ils nous ont même invités à déjeuner à l’Assemblée nationale. Nous ne nous attendions pas à tant d’honneurs ! »

C’est ainsi qu’après avoir visité Alger et des sites archéologiques tels que Djemila, le groupe a suivi la marche mémorielle organisée à Sétif, le 8 mai. « Le maire, les députés et le wali (l’équivalent du préfet) étaient très accessibles, ils échangeaient avec le peuple et nous remerciaient d’être présents et d’être venus vivre avec eux ce moment fort. Pour nous, c’était un devoir de mémoire, un voyage de mémoire. »

 

Au moment de la marche elle-même, « énorme, émouvante », les trois femmes déposent une plaque commémorative sur laquelle est inscrit : « 8 mai 1945 – 8 mai 2025, Les Voies de l’horizon, Vénissieux ». « Le directeur du musée des Martyrs nous a fait visiter le lieu et a ouvert spécialement le cinéma pour nous projeter le film La Bataille d’Alger. Nous avons été interviewées par toute la presse venue à notre rencontre, les radios, les journaux et la chaîne de télé Canal Algérie — NDLR : aujourd’hui TV2. Ils voulaient comprendre notre démarche. Ils nous ont proposé de travailler avec eux durant l’année, de transmettre aux jeunes générations l’histoire du pays. »

Si, pour elles, « le challenge est gagné » — et elles remercient le consul d’Algérie à Lyon de les avoir aidées —, elles ne veulent pas s’en tenir là. Déjà, elles désirent organiser une soirée, à la rentrée, au cinéma Gérard-Philipe avec le film La Bataille d’Alger et projettent de se rendre à Paris le 17 octobre, pour la commémoration de la répression du 17 octobre 1961.

 

Vers une reconnaissance officielle des massacres ?

Dans le même temps, à l’initiative du député de la 14e circonscription du Rhône Idir Boumertit, le groupe LFI-NFP déposait « une proposition de résolution pour que l’Assemblée nationale reconnaisse et condamne les massacres du 8 mai 1945 en Algérie, à Sétif, Guelma, Kherrata et ses environs comme crime d’État. » Et, le 7 avril à Vénissieux, le conseil municipal présentait un vœu pour la reconnaissance de ces massacres, qui fut voté par l’ensemble des groupes de la majorité et une représentante de l’Union des Vénissians indépendants (opposition).

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