Cinq mois déjà que les deux chapiteaux de la préfiguration de la Cité internationale des arts du cirque s’étaient installés dans le parc de Parilly. Ils viennent d’être démontés ces 22 et 23 juillet après donc cinq mois de bons et loyaux services. Ils ont en effet accueilli plusieurs spectacles du festival UtoPistes et également de nombreux enfants venant des écoles et centres de loisirs — dont beaucoup de Vénissieux — pour des ateliers de découverte du cirque.
Le festival était orchestré par la compagnie MPTA, qui est aussi impliquée, avec l’école de cirque de Lyon, dans la future Cité internationale des arts du cirque (CIAC) qui doit s’installer au Grand Parilly, derrière le magasin Ikea, en 2029, avec des financements de l’État, de la Métropole et de la Ville de Vénissieux.
Ce 22 juillet, ce sont donc six stagiaires, deux formateurs du CNAC (Centre national des arts du cirque) et un régisseur de MPTA qui étaient chargés de faire tomber la grande tente. Franck est stagiaire et est satisfait de tout ce qu’il apprend sur place. « Parce que nous sommes des stagiaires, nous allons mettre trois jours pour tout démonter. Hier, nous avons enlevé tout ce qui était à l’intérieur des chapiteaux. Aujourd’hui, nous enlevons la toile du grand chapiteau. Demain, les mâts. Et, après-demain, nous démonterons et remonterons le petit chapiteau, ce qui sera notre épreuve. »
Il explique que, non content d’apprendre les gestes techniques, les stagiaires ont également une formation sur la législation des chapiteaux, tentes et structures itinérantes (CTS). « Une bonne mise en bouche », sourit Franck, qui travaille dans la région lyonnaise depuis une dizaine d’années. Il évoque ensuite la façon pour faire descendre la toile du chapiteau, avec des tire-fort.
Julien, qui est formateur en chef au CNAC, intervient. « Ce que nous faisons est une méthode… enfin, ma méthode. Tous les chapiteaux sont différents, avec des spécificités propres à chacun. Celui-ci, le grand, a plein de défauts, ce qui est bien pour les formations. Mais la vraie difficulté tient à notre matériel. Le CNAC est une école du cirque, un service public dont les tournées sont très réduites. Quand le matériel ne roule pas, il s’abime. Nous passons donc par la location mais notre loueur de camions vient de faire faillite et nous avons dû en trouver un autre. Mais il n’y avait pas de véhicule ou pas de chauffeur… Nous allons revenir sur autre chose pour regagner en autonomie. On vient d’acheter une remorque pour les démontages normaux. Nous dépendons beaucoup du transport. Et ce n’est qu’une petite partie du métier. »
Julien dispense des formations depuis une dizaine d’années. « Les stagiaires vont valider le module « chapiteau » mais, pour être diplômés, ils devront en valider deux autres : « accroches et agrès » et « sons et lumières ». Mais les stagiaires viennent également chercher des rencontres, des échanges d’expérience et du boulot, en se créant un réseau. C’est un petit monde, le cirque ! »
Il indique encore qu’en temps normal, une équipe professionnelle met 35 heures pour monter un chapiteau, « prêt à jouer ». « Il existe 500 tâches différentes, de montage et de réglage, avec en moyenne entre 30 et 35 personnes qui y travaillent. Pas pendant 35 heures mais surtout sur le gros œuvre. Pour le démontage, cela prend 12 heures. »
Une fois le chapiteau démonté, les UtoPistes n’auront pour l’instant aucun autre lieu ou s’installer. « On en saura plus en 2027, nous glisse Mariadele Gorgoglione, chargée de communication aux UtoPistes. Cela dépendra du programme de notre prochain festival, qui aura lieu en 2027. Mais nous continuerons les actions pédagogiques dans le territoire : les écoles, les associations et le réseau social. »
Le cirque quitte le parc pour redonner de la quiétude aux animaux qui y vivent : grands ducs, milans, etc. Julien rappelle même qu’en enlevant le plancher du chapiteau, ils ont retrouvé le nid d’un rongeur qui avait accumulé quantité de petits branchages et de nourriture, dont les restes d’un sandwich. Ce dernier pourra reprendre une vie normale.
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