
Au collège Elsa-Triolet, l’ensemble des AESH et près d’un tiers des enseignants étaient en grève ce jeudi 17 avril.
Cela fait maintenant plusieurs années qu’ils se mobilisent. Les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) alertent régulièrement sur leur situation, qu’ils jugent précaire. Ils dénoncent des salaires insuffisants ainsi qu’une organisation contraignante et des conditions de travail difficiles.
Les AESH sont répartis au sein des Pôles inclusifs d’accompagnement localisé (PIAL). Dans un même pôle, plusieurs écoles, collèges et lycées peuvent être regroupés. L’objectif est de mieux coordonner l’accompagnement des élèves en fonction de leurs besoins, tout en optimisant les ressources humaines dans un secteur donné.
Aux Minguettes, l’un des PIAL regroupe le collège Elsa-Triolet avec les écoles Paul-Langevin et Anatole-France. Au total, 114 élèves sont concernés dans ce réseau, dont 69 nécessitent un accompagnement individualisé. Au sein du collège, 21 élèves sont suivis.
Jeudi 17 avril, l’ensemble des AESH du collège Elsa-Triolet étaient en grève pour dénoncer la situation qu’ils vivent au quotidien. Près d’un tiers des enseignants de l’établissement se sont également mobilisés. Depuis plusieurs mois, ce réseau fait face à un manque criant d’AESH. Sept congés de longue durée n’ont pas été remplacés. Pour pallier cette pénurie, il est demandé aux accompagnants encore en poste dans le PIAL de remplacer leurs collègues absents. Certains AESH du collège doivent ainsi se rendre dans des écoles primaires, au détriment des élèves qu’ils suivent, qui ne bénéficient alors plus de toutes les heures d’accompagnement auxquelles ils ont droit. « Pendant trois jours, je valse entre deux établissements, détaille Audrey Sicuranin, AESH. Certains élèves peuvent aussi avoir plusieurs accompagnants différents, et les parents ne sont pas forcément informés de la situation.»
D’après Chloé Gamaz, enseignante au collège, les profs sont également mis devant le fait accompli lorsqu’un changement de planning impose le transfert d’un AESH vers un autre établissement. « En général, on élabore nos emplois du temps en fonction de la présence ou non d’un AESH, explique Chloé Gamaz, qui est aussi syndicaliste à la CGT Éduc’Action. Les cours ne sont pas les mêmes : en leur absence, certaines notions deviennent plus compliquées à aborder avec les enfants en difficulté.»
Trois commissions de recrutement auraient été organisées par l’académie, sans qu’aucun candidat ne soit retenu. « Vénissieux est l’une des zones les plus en tension », affirme Lucie Berdiel, enseignante au collège et syndicaliste Sud Éducation. L’une des principales raisons de cette démobilisation dans la profession concerne les salaires. Aucune revalorisation n’a été proposée aux AESH malgré leurs nombreuses mobilisations et une grande précarité. Des primes REP et REP+ leur sont bien octroyées, mais elles restent inférieures à celles des enseignants, selon les syndicats. « Il faut surtout comprendre que pour nos retraites, ces primes n’auront aucun effet, souligne Céline Reynaud, AESH. On nous paie mal, et avec ça, on essaie juste de survivre. »
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