Ceux qui pénétraient dans la Halle à grains, le 18 décembre dernier, étaient accueillis par des sourires, un verre de bienvenue et une offre de visiter l’exposition qui se tenait là.
À l’origine de cet événement, les animatrices et animateurs d’ateliers de valorisation par l’art (AVA), en partenariat avec Solid’arté de Lahso, avaient réuni onze personnes, toutes vivant à Vénissieux, envoyées par France Travail et des art-thérapeutes.
Plusieurs artistes — la sculptrice/céramiste Estelle Grandidier, l’animatrice radio Farida Koubissy, alias Dari, la peintre Suzanne Gremmel et le vidéaste François Guiraud — ont guidé leurs « élèves » dans la création, au cours d’ateliers baptisés Un temps pour soi. On voyait ainsi, accrochées à des panneaux ou disposées sur des tables, plusieurs œuvres que personne, au départ, ne se serait cru capable de signer. À l’exception d’un des participants, Josselin Pietri, qui manie l’art depuis de nombreuses années et a déjà exposé plusieurs fois.
Estelle Grandidier insistait sur une autre dimension : « Tout en gardant la qualité de l’enseignement, le but est aussi de tisser des liens avec chaque personne. Certaines se sont vraiment liées d’amitié entre elles. Elles avaient besoin de faire des rencontres. Elles ont même créé un groupe What’sApp. J’espère que ces relations vont continuer. »
Avec Dari, le groupe a participé à des podcasts. « Cela s’est passé en deux temps, témoignait la jeune femme. Il y a d’abord eu un brainstorming pour récolter les infos. Ensuite, tout a été rédigé. Et, enfin, nous avons enregistré. C’était touchant et poignant. Nous avons créé deux groupes de six personnes, pour que la parole soit plus facile. Elles se sont vraiment livrées, sont allées au plus profond d’elles-mêmes, pour dire leurs émotions. Elles sont passées par les larmes et la joie. »
Tous ces ateliers se sont déroulés dans plusieurs salles prêtées par la Ville, telles que le foyer Max-Barel ou la Maison du projet. « J’ai mon propre studio à Solid’arté, à la Croix-Rousse, reprend Dari. Elles se sont déplacées jusque-là. Les gens, en général, se mettent des barrières. Ces ateliers ont été une reprise de confiance en soi ! »
Estelle précisait encore : « L’exposition a entièrement été créée par ce groupe, qui comprend huit femmes et trois hommes. Ils ont eu un maximum d’indépendance. »
Nouvelle expérience encore, celle de participer à un court-métrage, L’Évolution d’un artiste, réalisé par François Guiraud. L’artiste en question est joué par trois acteurs différents (dont Josselin) et l’on entend la voix de ce dernier qui décrit son parcours.
« Nous avons mis six heures pour faire ce film, commentait François : trois heures pour l’écrire et trois pour le filmer. Il y a également eu deux séances de trois heures pour les podcasts et, pour le dessin et la poterie, chaque fois trois séances de trois heures. »
Et, comme l’heure était au plaisir d’être ensemble et d’avoir réussi ce joli tour de force, la musique résonna dans la Halle à grains, le groupe se mit à danser et Théodore se lança dans la « petite surprise » qu’il avait préparée : une démonstration de break dance.
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