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L’association Aide universelle va envoyer une 8e semi-remorque en Syrie

Créée par Musakazim et Mehmet Eren, deux Vénissians d’origine turque, l’association humanitaire de l’avenue Joliot-Curie ne cesse d’intensifier son aide aux réfugiés syriens. Avec une énergie qui force le respect.

Créée par Musakazim et Mehmet Eren, deux Vénissians d’origine turque, l’association humanitaire de l’avenue Joliot-Curie ne cesse d’intensifier son aide aux réfugiés syriens. Avec une énergie qui force le respect.

Quand nous avions rencontré pour la première fois Musakazim Eren, en 2008, il était un débutant dans l’action humanitaire. Seul, sans même l’appui d’une association, ce franco-turc avait entrepris de convoyer en Afrique un ancien car de CRS bourré de vivres, de médicaments, d’ordinateurs et d’autres objets en tous genres. Le voyage avait tourné court pour des raisons administratives mais ce premier échec était annonciateur de nombreuses autres missions. Depuis, Musakazim et son fils Mehmet, dans le cadre de l’association Aide universelle (également nommée “Kardes Eli”) qu’ils ont créée, ont effectué de multiples voyages en Afrique, en particulier au Niger où ils ont construit des cases de santé, des puits et même une école.
Mais depuis début 2013, c’est le terrible sort fait à la Syrie et à son peuple qui mobilise toute leur énergie. Ils s’apprêtent à faire partir une 8e semi-remorque à destination des camps de réfugiés installés au nord de la ville d’Alep.
À toute heure de la journée, toute la semaine, leur entrepôt de l’avenue de la République (juste à côté de Pôle emploi) bouillonne d’activité. Dans un coin des sacs et des cartons qui s’entassent, prêts au chargement ; ailleurs des produits en vrac, pâtes, riz, shampoing, huile, couches, lingettes… qui doivent être conditionnés en colis. “Hier une vingtaine de femmes sont venues nous aider à préparer les paquets”, raconte Musakazim. La conversation est souvent interrompue par l’accueil des donateurs qui défilent en ce lundi après-midi : beaucoup de membres de la communauté turque naturellement, mais pas seulement. “Du fait de notre réseau, les donateurs sont pour la plupart musulmans, précise le fils, Mehmet, mais le cercle s’élargit de plus en plus. Un transporteur de la région nous a récemment fait cadeau d’une semi-remorque. Une association d’Orléans qui nous a repérés sur facebook a envoyé un plein camion de vivres. C’est important car notre action repose entièrement sur les dons et le bénévolat.”

Bientôt des camions-citernes

Originaire de Konya, en Anatolie centrale, la famille Eren est d’autant plus concernée par la tragédie syrienne qu’elle touche quasiment des voisins. Alep n’est qu’à quelques heures de route. Le voyage depuis Vénissieux est en revanche beaucoup plus ardu. Les semi-remorques sont d’abord convoyées jusqu’à Trieste en Italie, d’où elles embarquent en bateau pour la ville de Mersin au sud-est de la Turquie, avant de reprendre la route pour Alep. C’est toujours  le papa qui assure la dernière partie du voyage. C’est lui aussi, avec l’aide de quelques amis sur place qui assure la distribution de l’aide. “Pour passer la frontière nous sommes en partenariat avec la grande association humanitaire turque IHH, mais ensuite nous faisons tout nous-même.”
Musakazim parvient difficilement à décrire la situation des réfugiés syriens, tant dans la région d’Alep que du côté turc où ils sont déjà près de 500 000 à s’entasser. Cette difficulté tient moins à sa maîtrise relative du français qu’à l’incapacité des mots à rendre compte de la détresse des veuves et des orphelins, des traumatismes psychologiques, du manque de nourriture, d’eau, d’abris et de soins médicaux de base… “Ils manquent absolument de tout, résume Mehmet. L’aide humanitaire est très insuffisante en comparaison des besoins. Il y a des drames et des catastrophes plus médiatiques que d’autres, plus populaires si l’on peut dire. Le conflit syrien ne fait malheureusement pas partie de cette catégorie.”
Face à l’immensité de la tâche, les Eren père et fils ont bien conscience que leur action ne pèse pas lourd. Mais chaque personne aidée est une victoire. Ils n’envisagent pas une seconde d’arrêter. Après l’alimentaire et les produits de première nécessité, ils veulent maintenant répondre au manque d’eau. “Autour d’Alep une soixantaine de villages ne sont plus du tout approvisionnés du fait des bombardements qui ont détruit les canalisations, indique Mehmet. Nous venons d’acheter deux semi-remorques citernes de 25 000 litres. L’eau est aujourd’hui la toute première des urgences.”

Association Aide universelle – Kardes Eli.
29, avenue de la République
Tél. : 06 13 52 07 21
Mail : aide-universelle@live.fr
Facebook : “Kardes Eli”

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