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“Les Ghettos de la République” ou la France en marche arrière

À la demande de son éditeur, Jean-Marc Savoye (Le Publieur), André Gerin vient de publier une nouvelle édition du livre paru en 2007, “Les Ghettos de la République”. Le député communiste y fait le constat qu’après cinq ans de mandat de N. Sarkozy, la paupérisation gangrène comme jamais les quartiers populaires. Pourtant, la souffrance des millions de gens qui y vivent n’est pas entendue. Son obsession : que la gauche et le parti communiste s’adressent à cette France silencieuse, désespérée, qui a renoncé à voter ou qui a choisi le vote FN.

 

On était en février 2007 et la campagne électorale battait son plein. Bientôt la présidentielle, puis des législatives. André Gerin publiait “Les Ghettos de la République”, livre préfacé par Eric Raoult, député-maire UMP du Raincy, et conclu par 13 propositions “pour en finir avec la misère”. “Si on veut porter l’intérêt général et en finir avec le Front national, expliquait alors le député-maire communiste de Vénissieux, on doit être capables de discuter analyses et diagnostics au-delà des partis. Cela n’implique pas d’apporter les mêmes réponses mais au moins elles seront stimulantes.”

Cinq ans plus tard, André Gerin, qui a renoncé à son mandat de maire et bientôt à celui de député, publie une édition actualisée des “Ghettos”, complétée d’un sous-titre : “Encore et toujours”. Le socialiste Malek Boutih en signe la préface. Pas étonnant : chargé jusqu’en 2008 des questions de société au secrétariat national du PS, Malek Boutih ne se soucie pas, lui non plus, de caresser ses amis dans le sens du poil. Et si les deux hommes n’apportent pas forcément les mêmes réponses, ils partagent une bonne part de l’analyse, comme nous le confirme ci-contre Malek Boutih.

Mais pourquoi avoir actualisé ces “Ghettos de la République” et les propositions qui l’accompagnaient ? Parce que le quinquennat de Nicolas Sarkozy a fini de discréditer la représentation politique, répond André Gerin, qui appelle les partis de gauche comme de droite à tirer le bilan de trente ans de renoncements : “Nous avons abandonné les Français issus de l’immigration, nous les avons enfermés dans une misère endémique, nous avons ghettoïsé la jeunesse. Nous avons laissé un chômage de masse s’installer dans les quartiers.” Sous l’effet d’un “capitalisme prédateur et d’actionnaires sans scrupules”, les déchirures dans le tissu social se sont encore élargies et dans ce vide ont prospéré violence, trafics, mafias, intégrismes et réseaux islamistes entre lesquels A. Gerin tire un trait d’union. Aux prises avec l’insécurité économique, l’insécurité sociale et l’insécurité tout court, des millions de gens en souffrance choisissent l’abstention ou le vote FN : “Je veux être leur porte-voix, déclare le député. Mon livre est un cri d’alarme. Il est un cri d’espoir que je lance en direction de la jeunesse : ne laissez personne décider à votre place. Il est également un appel à la résistance républicaine : la France ne s’en sortira que si on crée les conditions d’un mouvement populaire massif.”

“Les Ghettos de la République encore et toujours” par André Gerin. Préface de Malek Boutih. Editions Le Publieur. 14 euros.  Version électronique (7,99 euros) disponible sur www.lepublieur.com

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