Au collège Paul-Éluard, les actions engageant les jeunes sur les chemins de la citoyenneté sont multiples et variées. Marianne Koreta, la principale, le sait parfaitement et c’est avec plaisir qu’elle a remis à ses élèves, le 2 juin dernier, les diplômes de Petits Citoyens en présence de nombreux parents.
« C’est la troisième année et les élèves sont de plus en plus nombreux, annonçait-elle. Il existe chez eux des compétences et qualités que nous voulons valoriser, pour mettre en lumière les actions qui se passent au collège. Toutes les attestations ont été signées par la rectrice. »
Parmi ces actions, citons celles concernant le procès fictif de Ben Ross — deux classes de 3e se sont inspirées du roman de Todd Strasser, La Vague —, le projet « Horde impressionnable poétique humaine originale puissante », dont les initiales forment le mot « hip-hop » ou la prévention du harcèlement.
Furent encore récompensés le projet « De l’empathie à la non-violence pour déjouer le racisme et l’antisémitisme », la distribution de chocolat chaud, le tutorat des 3e vers les 6e, la fresque du bien-être, les commémorations avec des élèves porte-drapeaux, lecteurs ou participants aux cérémonies des 11 novembre et 8 mai et, enfin, la participation aux concours mémoriels.
« Les territoires perdus de la République n’existent pas ! Que de talents vivent dans ces quartiers décriés et combien demandent à s’exprimer. »
Nadia Bachmar, enseignante de CM1 de Louis-Pergaud
Dans cette section, se trouvaient également les onze élèves du projet « Vénissieux la belle, la rebelle », initié en 2019 par leur enseignante de CM1 de Louis-Pergaud, Nadia Bachmar. Avec l’association Envole-moi envolons-nous, créée depuis le spectacle et le ralliement de Jean-Jacques Goldman, ceux-là viennent de participer à une grande marche mémorielle qui s’est déroulée fin avril en Allemagne, au cours de laquelle ils ont parcouru à pied près de 80 km en quatre jours. Une marche qui reprenait celle de la mort imposée par les nazis aux déportés en 1945, entre le bunker Valentin de Brême et le camp de Sandbostel.
Nadia Bachmar rappelait qu’il s’agissait de « s’interroger sur l’égalité ». « Dans le spectacle, nous mettions en parallèle les poilus de la guerre de 14 et les tirailleurs africains, ces grands oubliés de l’égalité, auxquels les enfants ont rendu hommage en se rendant au Tata sénégalais de Chasselay. » Elle concluait : « Les territoires perdus de la République n’existent pas ! Que de talents vivent dans ces quartiers décriés et combien demandent à s’exprimer. »
Toujours joué par les élèves, le spectacle Vénissieux la belle, la rebelle a été repris au Théâtre de Vénissieux ce 7 juin.
Présent également à Éluard, Jean Curial, président régional de l’Amicale du camp de Neuengamme — qui a accompagné les élèves tout au long de ce projet — soulignait : « J’étais avec ces jeunes gens à la marche en Allemagne, à laquelle mon père avait participé en tant que déporté. Ils ont été admirables, d’un réconfort et d’un soutien fantastiques ! Et je remercie leurs parents qui leur ont permis d’assister à toutes ces cérémonies et voyages. »
La principale concluait : « Je suis fière de mes élèves qui montrent de vraies compétences citoyennes qu’il faut mettre en avant. »
Signalons enfin la qualité de l’intermède musical interprété par des élèves, accompagnés à la guitare par un professeur. Ils surent mettre une sacrée ambiance avec un I Will Survive survolté.
Une fresque sur le vivre-ensemble
C’est un projet qu’ils ont financé, imaginé, puis créé. Tout au long de l’année, une classe de 6e du collège Paul-Éluard a travaillé sur la thématique du vivre-ensemble. Plusieurs disciplines ont été impliquées : l’histoire-géographie, le français, les sciences de la vie et de la Terre, ainsi que les arts plastiques. « Des associations sont intervenues pour définir avec les élèves des notions telles que le sexisme, la grossophobie, la xénophobie…, détaille Julia Greco, enseignante d’arts plastiques. Nous avons également abordé le vivre-ensemble dans sa globalité : la nature, les animaux, les relations humaines. »
Une fresque a été réalisée sur cette thématique. Les élèves ont été accompagnés par Floé, une graffeuse connue pour ses représentations de femmes puissantes, généreuses, aux multiples facettes et riches en couleurs. « J’ai dessiné des hommes et des femmes tout en mettant en avant le girl power, car les filles sont souvent plus discrètes, explique Floé. J’ai l’habitude de créer des personnages aux formes hors norme, et j’inclus des symboles comme des bouches en forme de cœur. » Dans cette création, elle a voulu célébrer l’amour universel et la tolérance.
Les élèves et l’artiste ont présenté leur œuvre aux parents et aux équipes pédagogiques. « Nous avons vendu des chocolats à nos proches pour financer les peintures, annoncent-ils avec une grande fierté. Floé a fait les contours, puis nous avons peint l’intérieur des personnages. C’était une très belle expérience, apaisante et qui célèbre la diversité. » L’artiste a tenu à féliciter les élèves pour leur engagement. « C’était génial, assure Floé. Nous avons passé un super moment, bien rigolé, et surtout, réalisé un très beau travail. » En plus de la vente de chocolats, les enseignants ont pu bénéficier de subventions issues du pass Culture, de la Métropole et de la Cité éducative.
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