
Les salariés d’Ikea Lyon Grand Parilly (ici, une partie des grévistes, côté parking), ont rejoint un mouvement de grève de grande ampleur
Mercredi 18 juin, les clients du plus grand Ikea de France ont pu trouver, comme à l’accoutumée, leurs meubles en kit et accessoires de décoration favoris. En revanche, ils n’ont pas eu l’occasion de se délecter des traditionnelles boulettes de viande (Köttbullar) et autres roulés à la cannelle (Kanelbullar) après avoir fait leurs emplettes. Face à l’ampleur du mouvement de grève du jour, la direction de l’établissement de la rue Simone-Veil a fait le choix de fermer le restaurant et le bistro suédois pour maintenir le niveau de service habituel en magasin.
Selon les responsables syndicaux rencontrés à l’entrée, entre 70 et 100 salariés ont fait valoir leur droit de retrait, sur un effectif d’environ 150 en journée. Le nœud du problème se situe au niveau des Négociations annuelles obligatoires (NAO 2025), qui devaient se conclure le soir-même. Sur leur tract, l’Unsa et la CFE-CGC dénoncent les « 12 marches en arrière d’Ikea » et se disent « prêtes à entamer les 12 travaux d’Hercule. » Parmi les points discordants figurent la prime de transport dévalorisée, le passage de l’augmentation collective de septembre à janvier sans rétroactivité, ou encore une charge de travail accrue.
« La conjoncture est difficile »
De son côté, la CGT met en avant l’absence de bonus, ainsi qu’une augmentation individuelle atteignant « +1,5 % d’augmentation dans le meilleur des cas. » « Le bonus, qui représente un salaire, est tombé aux oubliettes, fustige Samir Tertag (secrétaire général CGT). Et la participation a été sabrée. Elle représente à peu près un salaire et demi. » Selon ce responsable syndical, le mouvement est d’une ampleur inédite : « C’est du jamais vu. Aujourd’hui, 24 des 35 magasins sont en grève. Les entrepôts suivent. On a une belle société, tout le monde se tutoie, mais quand il faut récompenser les salariés, il n’y a plus personne. »
D’après Michel Jean (UNSA), la direction nationale fixe des objectifs inatteignables à ses équipes : « On avait surperformé pendant le Covid mais aujourd’hui, les gens ont peut-être moins besoin d’acheter de meubles. Le chiffre d’affaires ne progresse plus mais la conjoncture est difficile. Pour nos clients comme pour nous. »
Contactée, la direction d’Ikea soutient que le dialogue social est tout sauf rompu : « Lors des trois premières journées de négociations pour Meubles Ikea France, la direction a soumis ses propositions aux partenaires sociaux en réponse à leurs revendications. Le budget négocié s’élève à 2 %, et jusqu’à 2,7 % en incluant les mesures liées à l’ancienneté et la classification. »
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