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Depuis plusieurs semaines, la bronchiolite est en phase épidémique dans tout l’Hexagone. Cette maladie, qui touche principalement les bébés, se manifeste par une gêne respiratoire : toux, respiration rapide et sifflante, parfois accompagnée d’un rhume et d’une fièvre modérée. L’infection concerne surtout les enfants de moins de deux ans et peut entraîner de graves complications. Elle constitue l’une des premières causes d’hospitalisation pédiatrique durant la période hivernale.
Ces dernières semaines, le nombre d’enfants hospitalisés a fortement augmenté. Dans son dernier bulletin national en date du 10 décembre, Santé publique France note tout de même que les indicateurs semblent se stabiliser en ville, « à des niveaux proches de ceux observés la saison précédente à la même période ». Toutefois, la vigilance reste de mise. En Île-de-France, première région touchée, une quinzaine d’enfants ont dû être transférés vers des hôpitaux de régions limitrophes en raison du manque de lits disponibles.
Des disparités géographiques
Une étude menée par des praticiens des Hospices civils de Lyon et des chercheurs universitaires, en collaboration avec l’Université de Princeton (États-Unis), s’est penchée sur les déterminants environnementaux et sociaux du risque d’hospitalisation pour bronchiolite chez les nourrissons au sein de la métropole de Lyon. « Nos pédiatres constataient depuis longtemps des disparités géographiques dans les cas sévères de bronchiolite du nourrisson. Nous voulions comprendre pourquoi les enfants résidant dans certains quartiers lyonnais présentaient un risque d’hospitalisation plus élevé que d’autres », explique le docteur Jean-Sébastien Casalegno, virologue aux HCL et directeur de l’étude.
Pendant huit ans, de 2015 à 2023, près de 3 000 cas de bronchiolite ont été répertoriés et analysés chez des enfants de moins de deux ans. Cette recherche, publiée il y a quelques semaines, confirme l’existence d’inégalités territoriales, avec des taux d’hospitalisation nettement plus élevés dans les communes du sud-est de la métropole, dont Vénissieux. Ces différences s’expliquent par quatre facteurs principaux : le niveau socio-économique, le surpeuplement des logements, les conditions climatiques et la pollution atmosphérique. « Plus une famille est défavorisée sur le plan socio-économique, plus le risque pour l’enfant d’être hospitalisé pour une bronchiolite est élevé », souligne le docteur Casalegno.
Un vaccin et un anticorps disponibles
Pour lutter contre ce phénomène, plusieurs pistes sont envisagées par les professionnels de santé, qui incitent notamment les femmes enceintes à se faire vacciner ou à faire administrer aux nouveau-nés un anticorps protecteur contre la bronchiolite. Depuis le 1er septembre, une immunisation par l’anticorps Beyfortus est proposée à chaque nouveau-né qui connaît sa première saison d’exposition à la bronchiolite. Les nourrissons nés avant cette date peuvent bénéficier d’une immunisation de rattrapage, administrée par un médecin, une sage-femme, un infirmier ou en service de protection maternelle et infantile (PMI). Le vaccin Abrysvo est également disponible pour les femmes enceintes : il permet la production d’anticorps transmis ensuite au fœtus via le placenta.
Une étude pionnière
Pendant près de deux ans, des virologues, pédiatres, urbanistes, climatologues et épidémiologistes ont analysé les déterminants environnementaux et sociaux des risques d’hospitalisation pour bronchiolite chez les bébés de la métropole de Lyon. Entre 2015 et 2023, près de 3 000 cas de bronchiolite chez des enfants de moins de deux ans ont été analysés. Publiée début décembre, l’étude montre des inégalités territoriales marquées, avec un taux d’hospitalisation plus élevé dans les communes du Sud-Est lyonnais, dont Vénissieux.
Quatre facteurs majeurs expliquent ces écarts : le niveau socio-économique des familles, avec une forte corrélation entre revenu médian et risque d’hospitalisation ; le surpeuplement des logements qui favorise le risque de transmission ; les conditions climatiques avec des températures et des taux d’humidité différents selon les territoires, la pollution atmosphérique, plus élevée dans les zones urbanisées ou industrialisées, susceptible d’aggraver les symptômes.
Pour le docteur Jean-Sébastien Casalegno, virologue aux HCL et directeur de l’étude, ces résultats montrent que la bronchiolite n’est pas seulement liée à l’agressivité du virus, mais est en lien direct avec l’environnement de l’enfant : « Il faut que ces données puissent être prises en compte pour bâtir les futures politiques territoriales », estime-t-il. Jean-Sébastien Casalegno propose notamment d’aménager les espaces urbains avec davantage de végétalisation, une réduction de la pollution et une amélioration des conditions de vie dans les logements.
Alerte rouge pour la grippe

Ces dernières semaines, les microbes sont au cœur de toutes les conversations : rhume, gastro-entérite, grippe ou encore bronchiolite. Chaque hiver, ils font partie de notre quotidien. Cette année, la grippe touche l’ensemble de la France avec une forte intensité. La phase épidémique a été officiellement déclarée avec plusieurs semaines d’avance. Tous les voyants sont au rouge à quelques jours des fêtes. L’activité grippale est en forte augmentation dans toutes les classes d’âge. D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le sous-variant de la grippe A (H3N2), appelé « sous-clade K », présente une transmissibilité accrue. Les symptômes restent néanmoins classiques : fièvre élevée, fatigue intense, toux et courbatures.
Déjà l’an dernier, la grippe s’était révélée « d’une ampleur et d’une sévérité importantes », selon Santé publique France. Plus de 17 000 personnes avaient perdu la vie après avoir contracté le virus. L’OMS recommande à la population de se faire vacciner, la vaccination permettant de se protéger contre les formes graves et de limiter les hospitalisations. Les autorités sanitaires appellent également à la vigilance et rappellent l’importance des gestes barrières : port du masque en cas de symptômes ou dans les lieux fréquentés, aération régulière des espaces clos et protection des personnes les plus fragiles.






























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