Les Whispering Architectures de l’artiste Raphaël Emine, influencé par Gaudi, le facteur Cheval, mais aussi par ce que produit la nature
Si l’on veut se familiariser avec l’art contemporain, le centre d’art Madeleine-Lambert (Maison du peuple) offre en ce moment un choix important. Nous avons déjà évoqué, dans notre précédente édition, l’exposition Hocus Pocus que le centre d’art a montée avec la médiathèque Lucie-Aubrac à partir des collections de la Ville, sur le thème de la magie. Elle est visible jusqu’au 31 octobre.
Trois autres manifestations sont proposées jusqu’au 20 décembre au sein du centre d’art : les Whispering Architectures de Raphaël Emine, auxquelles s’ajoutent deux plus petites expos dans une petite salle différenciée, Contrepoint et MUMI.
« Influencé par les architectures de Gaudi, du facteur Cheval, d’Hector Guimard mais aussi par ce que produit la nature, comme les termitières, Raphaël Emine utilise les impressions 3D, en partant d’un dessin à plat ou généré par l’intelligence artificielle. »
Directeur du centre d’art et commissaire des expositions, Xavier Jullien désigne les sculptures. « Elles ressemblent à des choses naturelles mais aussi à des pièces aéronautiques ou biologiques. L’artiste est connu pour ses céramiques qu’il place dehors et qui accueillent des insectes et des végétaux. Pour cette expo, conçue spécialement pour ce lieu, il a mélangé le primitif, l’expérimental, avec une dimension de recherche. »
Il ajoute que l’on peut revenir plusieurs fois voir le travail de Raphaël Emine : « On constate chaque jour de petites différences. » Ainsi ces petites fleurs qui n’y étaient pas il y a quelques jours ou d’autres qui ont disparu. « Des champignons ont également poussé et ont disparu, peut-être que d’autres vont apparaître. »
« Jouer avec le côté drôle du musée miniature »
Dans la petite pièce attenante, des œuvres appartenant à la collection municipale sont accrochées aux murs ou disposées dans les vitrines d’un grand meuble. Ce dernier est le projet MUMI — pour musée miniature — de l’artiste lyonnais qui se fait appeler Le Gentil Garçon. « Il a été invité en 2016 lors du Voyage à Nantes pour exposer au palais Dobrée, indique Xavier Jullien. Il voulait montrer de petits objets et s’est lancé dans la fabrication d’un musée à l’intérieur du musée. Cet objet était intéressant pour notre type d’espace. »
Dans les vitrines et sur les étagères du MUMI se côtoient des œuvres de la collection municipale et de l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne (IAC), ainsi que des prêts d’artistes. Citons les céramiques de Myriam Mechita, la sculpture d’un pied de Zoreh Zavareh ou de petits formats de Raphaël Emine. « Nous voulions jouer avec le côté drôle du musée miniature », affirme le directeur du centre d’art.
Sur les murs, une série de tirages digitaux d’aquarelles d’Olivia Hernaïz illustrent le milieu de l’art tandis qu’une sérigraphie de Yann Sérandour détourne une gravure ancienne, elle-même reproduisant le célèbre tableau de Watteau, L’Enseigne de Gersaint. « Du tableau à la gravure et de la gravure à la sérigraphie, les artistes utilisent des médiums de plus en plus faciles à diffuser. » Quant à la Boîte noire de Mathieu Grenier, c’est une photo de l’une des salles d’expo de l’IAC qui documente sur la manière de présenter des œuvres.
À propos de cette deuxième pièce d’exposition du centre d’art, Xavier Jullien parle d’un « espace projet » : « Nous pouvons ainsi montrer une partie de la collection municipale ou des sorties de résidence artistique. La dimension didactique du lieu est affirmée ! »
Jusqu’au 20 décembre au centre d’art Madeleine-Lambert (Maison du peuple) : expositions Whispering Architectures de Raphaël Emine, Contrepoint et Mumi.
Renseignements : 04 72 50 89 10.
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