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Bergerie urbaine : dessine-moi un mouton… en ville

Pendant tout le mois d’août, des déambulations d’un troupeau de moutons se sont déroulées dans les rues et les parcs de la ville. Une opération menée par l’association Bergerie urbaine, avec le soutien de la Métropole, de la Ville et du GPV.

 

Pendant tout le mois d’août, des déambulations d’un troupeau de moutons se sont déroulées dans les rues et les parcs de la ville. Une opération menée par l’association Bergerie urbaine, avec le soutien de la Métropole, de la Ville et du GPV.

Ceux qui se sont promenés cet été du côté du jardin de l’Envol ou aux Minguettes ont cru avoir la berlue en voyant brouter les pelouses par une quinzaine de moutons, guidés par quatre bergers.

L’un d’eux, Bastien, explique qu’ils font partie de la Bergerie urbaine, une association d’agriculture urbaine pratiquant l’élevage de moutons. “Nous faisons des pâturages itinérants dans toute la Métropole, avec plusieurs bergers qui guident le troupeau d’espaces verts en espaces verts, via les trottoirs.”

Le jour où nous les rencontrons, les moutons paissent tranquillement dans le parc des Minguettes, entourés d’une nuée d’enfants ravis de les approcher, de les caresser et de les nourrir en leur tendant des rameaux. C’est l’un des autres aspects importants de la Bergerie urbaine : la pédagogie.

“Les gens nous posent beaucoup de questions et découvrent une vraie sensibilisation aux enjeux actuels de la consommation, de l’écologie et de l’urbanisme.”

L’association pratique une véritable gestion pastorale sur sites sécurisés, soit 12 hectares réparties sur la Métropole. “Nous avons une production agricole, reprend Bastien, avec de la viande et de la laine. Notre prochaine vente de viande se fera fin octobre. Le site n’est pas encore complètement défini mais ce sera sûrement dans un restaurant. Nous mettons également en place une agriculture collaborative, à l’image des jardins partagés. Ainsi, des bénévoles qui nous aident ont droit à une part de la production de viande et de laine.”

La Bergerie est présente à Vénissieux dans le cadre de “Cultivons l’été”, une opération soutenue par le Grand Lyon, la Ville et le GPV. Des déambulations ont ainsi eu lieu les 6, 7, 24 et 25 août.

“Nous sommes en résidence au jardin de l’Envol, souligne Bastien. Aujourd’hui — NDA : le 25 août — est notre quatrième parcours à Vénissieux. Nous avons déjà été au parc des Minguettes, à Pyramide, Léo-Lagrange et, là, nous revenons au parc. Des nuits ont également été organisées au jardin de l’Envol, c’est-à-dire entre 17 et 19 heures. Les moutons restaient alors une nuit au jardin.”

Habitués aux stimuli urbains
Vénissian lui-même, Bastien est content de cette collaboration avec le GPV et de l’accueil des riverains. Et quand on remarque que les moutons sont particulièrement dociles et ne semblent pas du tout craintifs, se laissant toucher sans fuir, il évoque alors “le long processus de domestication” au cours duquel les animaux s’habituent aux stimuli urbains. Ils peuvent ainsi marcher le long des trottoirs sans s’effrayer du bruit des voitures.

“Ces déambulations dans la Métropole ont aussi l’avantage de diversifier l’alimentation des moutons, de leur faire manger d’autres essences végétales dont certaines peuvent prévenir la présence de parasites. Ainsi, ils adorent le lierre qui est un excellent vermifuge. Ils ont l’intelligence de brouter plein d’herbes différentes. C’est de la phytothérapie, de l’aromathérapie. Grâce à cela, nous n’avons pas besoin d’utiliser des vaccins, des vermifuges ni des traitements.”

Comment se retrouve-t-on berger urbain ? Bastien a suivi les cours de Sup’Écolidaire, à Limonest, établissement d’enseignement supérieur dédié à la transition écologique, solidaire et citoyenne. Il y a présenté un mémoire de recherche sur l’agriculture urbaine. On le sent enthousiasmé par ce qu’il fait et cette passion est communicative.

“Nous avons 26 moutons en tout, de race vendéenne. L’année dernière, nous avons eu la naissance de 15 petits agneaux. Notre objectif est d’arriver à la soixantaine en 2022 mais pas plus, pour rester un troupeau à taille humaine. Nous recherchons d’autres sites, d’autres parcelles sécurisées.”

Il est évident, Bastien l’a affirmé et les moutons l’ont prouvé, que ces moutons se sont habitués à la ville, à ses bruits et à ses étranges créatures qui tendent les mains pour les toucher. En multipliant ces escapades à travers tout le Grand Lyon, il serait bénéfique aussi de domestiquer la population, de lui apprendre à côtoyer d’autres espèces animales que les chiens, chats, canaris, pigeons et rats. Et de s’ouvrir un peu plus à l’agro-écologie et au fait qu’agriculture et élevage ont été, dès ce que l’on a appelé la révolution néolithique, les ferments des civilisations à venir.

Mais il est l’heure de repartir. Tous les moutons sont affalés dans l’herbe, repus. “Je les guide à la voix, commente Bastien. Avec des sons aigus ou graves qui leur indiquent la direction ou qui les poussent.”

Un petit cri strident répété deux fois et voilà que le troupeau se lève et se remet tranquillement en marche en direction du quartier Division-Leclerc.

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