Les façades sont encore nues. À l’intérieur, les immenses tapis de la salle de prière attendent d’être déroulés. Et le lustre qui ornera la coupole de 16 mètres de diamètre reste à accrocher. Pourtant la visite de la mosquée turque de Parilly est déjà un plaisir des yeux. Grandeur des volumes, luminosité, qualité des marbres, finesse des sculptures et des calligraphies… De la belle ouvrage assurément. Et un budget à l’avenant : 4,3 millions d’euros au lieu des 2,5 millions annoncés au départ. La communauté turque de Vénissieux et du sud-est lyonnais a assuré 70 % du financement. Le reste étant apporté par le mouvement islamique Milli Gorüs, qui compte plus de 500 000 membres en Europe.
“Nous avons largement dépassé les prévisions mais le résultat en vaut la peine », observe Sifayi Ozcan, le coordinateur du projet. Bien plus qu’un lieu de culte, la mosquée de la rue des Frères-Amadéo sera un véritable lieu de vie, dans la tradition ottomane. On y trouvera une grande bibliothèque, six salles de classes, une crèche, une salle polyvalente, un salon de thé, une épicerie, un restaurant et même un salon de coiffure ! “Ces lieux seront évidemment accessibles à tous, prend soin de préciser Sifayi Ozcan. Nous avons prévu trois autres entrées en plus de celle qui sera réservée aux fidèles. L’ouverture sur le quartier et la ville est un aspect important de notre projet. C’est également une nécessité économique. Les recettes générées par les commerces permettront de faire face aux frais de fonctionnement et d’entretien. »
Des frais qui s’annoncent élevés. La mosquée compte en effet trois niveaux de 1200 m2 de SHON, et un parking de 42 places en sous-sol. L’association Milli Gorüs a par ailleurs acheté un terrain de 2300 m2, rue Marcel-Pagnol, pour aménager 160 places supplémentaires. Elle répond ainsi à l’une des principales critiques adressées au projet : le risque d’un manque de stationnement eu égard à la fréquentation attendue de la mosquée.
En décembre 2009, alors que le gros œuvre de l’édifice était déjà achevé, c’est pour ce motif doublé d’un défaut d’affichage de chantier que le tribunal administratif, saisi par une association turque concurrente, avait décidé l’annulation du permis de construire délivré par la commune. Le chantier avait été stoppé pendant dix mois. Le temps que la Ville de Vénissieux conteste ce jugement devant la cour d’appel et obtienne gain de cause.
« Tout cela est derrière nous maintenant, se félicite Sifayi Ozcan. C’est un long chantier qui s’achève. Si tout va bien, nous pourrons ouvrir les portes à l’occasion du prochain mois de ramadan qui débutera courant juillet. »
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