À trop se focaliser sur les exploits des rugbymen du LOU – qui sont devenus ce week-end champions de France de Pro D2, ce qui leur donne le droit de jouer pour l’élite – on en oublierait presque que le club lyonnais qui évoluera à Vénissieux la saison prochaine compte sur une quarantaine de sportives pour apporter la touche féminine qui fait défaut à cette discipline. Malgré une saison pleine de promesses, les “Louves” ont échoué dans leur quête d’accession à la 2e division. Simple partie remise ? C’est ce qu’espèrent les deux entraîneurs vénissians.
Créée discrètement il y a cinq ou six saisons, l’équipe féminine du LOU a promené sa force tranquille tout au long de son championnat au point de se retrouver en haut de poule de Fédérale 3. A sa tête, deux Vénissians : Roger Robin et Carine Rudigoz. Le premier a pris la direction du stade Vuillermet il y a bien vingt ans et offre la particularité d’avoir entraîné toutes les catégories, des seniors à l’école de rugby et maintenant les féminines. La seconde, qui démarre dans le coaching, est aussi une fana de rugby comme l’atteste son CV : rugbywoman à Rillieux, puis Sassenage, Romagnat, Herm, Bourg et Saint-Priest, elle a signé au LOU il y a deux saisons. Parfois joueuse, elle consacre le plus clair de son temps à encadrer l’équipe de filles qui a réussi une saison remarquable, devançant Sélestat grâce au match retour et prenant les commandes du groupe en fin de championnat. Hélas ! Dimanche, en demi-finale d’accession en Fédérale 2, le XV féminin s’est incliné 15 à 3 face aux Pachy d’Herme (club proche de Dax). “Match bizarre, résume Roger, le technicien vénissian. Mené 5 à 0, on est revenu à 5-3 sur une pénalité de Castellani. Ensuite, on a eu beau assiéger leur camp, on n’a pas pu redresser la barre, on s’est même fait contrer en deux fois pour s’incliner assez lourdement. Tant pis, on recommencera la saison prochaine. Dommage que seul le vainqueur de ces matches d’accession puisse accéder à la poule supérieure !”
Si l’on excepte ce match perdu, qui aurait misé sur une trajectoire aussi rectiligne ? Roger Robin qui (co)dirige cette équipe senior, s’en amuserait presque. “J’avais accepté de relever ce défi proposé par Alain Savoie, président du LOU Rugby, à condition de ne démarrer ma mission qu’en octobre, de n’assurer qu’un entraînement hebdomadaire et de pouvoir sécher quelques déplacements de l’équipe. Le tout, pour des raisons professionnelles. Le plus fort, c’est que je me suis pris au truc ! J’ai souvent participé à deux entraînements par semaine et j’ai effectué quelques déplacements… dont celui qui a mis un terme à notre saison. En tous les cas, je retiens que ce groupe peut voir loin. Avoir accepté un tel challenge, car c’en était un pour moi, m’a rappelé des moments forts quand j’étais joueur, quand le rugby véhiculait des valeurs saines dans un esprit totalement amateur.”
Des valeurs qui ont également séduit Corinne Grégoire (dite Coco), capitaine d’équipe. “J’ai découvert ce sport grâce à mon ami, rugbyman au SAL de Saint-Priest. Et je ne le regrette pas ! Au LOU, on est sept ou huit à avoir évolué ensemble depuis six sept ans, ça crée des liens. On progresse à chaque match et on a réussi à construire une équipe compétitive. Et il n’est pas rare que l’on se retrouve après et en dehors des matches pour faire nous aussi une troisième mi-temps.”
Clémentine Varvier qui, dans le cadre de ses études, a découvert le rugby en Australie, et Laurianne Dedau, chargée de com’ à Décathlon, illustrent à leur manière la convivialité qui règne entre les “Louves”. La première assure que l’esprit d’entraide, certainement dû au fait que bon nombre de joueuses ont découvert le rugby à la fac, est un “plus”. Quant à Laurianne, éloignée des terrains jusqu’en septembre en raison d’une opération des ligaments croisés, elle vient régulièrement encourager ses partenaires aux entraînements et lors des déplacements.
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