
L’intelligence artificielle au service de la réalité étendue offre de larges perspectives en entreprise
Lorsque l’on évoque l’usage de l’intelligence artificielle (IA) en entreprise, le nom ChatGPT apparaît spontanément sur toutes les lèvres. Et pour cause : depuis 2022, le célèbre agent conversationnel (chatbot) d’OpenAI est bien utile pour synthétiser des documents, rédiger des e-mails marketing ou encore des offres d’emploi.
Quant au terme « réalité étendue » (XR), il renvoie bien souvent au monde du jeu vidéo, où son usage se démocratise depuis le milieu des années 2010 avec l’émergence de casques de réalité virtuelle (VR).
En parcourant les allées du salon XR Days, organisé les 14 et 15 octobre à Parilly, dans les locaux de La Ruche industrielle, on s’aperçoit bien vite que la convergence des deux technologies est une réalité bien palpable. Les 52 partenaires présents ne s’y sont pas trompés. Cette 4e édition rassemble aussi bien des industriels (Airbus, Renault Group, Safran…), que des acteurs technologiques (Siemens, HTC Vive) et scientifiques.

Les lunettes de réalité augmentée sont de plus en plus utilisées dans l’industrie
« L’IA aime la XR et la XR aime l’IA, affirme Bertrand Félix, cofondateur de la plateforme collaborative ‘La Ruche industrielle’. Elles sont faites pour être combinées. L’intelligence artificielle joue plusieurs rôles : elle sert d’assistant virtuel, parle à nos sens, élimine l’interface, analyse des données et apporte des conclusions. Elle génère également des environnements. Quant à la réalité étendue, elle augmente la performance dans trois phases : la conception, l’industrialisation et la partie diagnostic-réparation. Embarquer l’IA dans une technologie de visualisation avancée offre des gains de temps et d’argent considérables. C’est comme ça que Stellantis teste 15 grilles d’aération en une journée, lorsqu’un prototype physique à 80 000 euros le fait en un mois. »
Mariage XR-IA : pour l’industrie, mais pas seulement
Selon Benjamin Poussard, ingénieur de recherche chez Amvalor, l’IA et la XR sont devenues incontournables dans l’industrie, particulièrement dans la gestion des pannes : « La maintenance prédictive a pris le pas sur la maintenance curative. Mais l’IA existe sous bien des formes grâce à sa capacité à générer du contenu. On développe de plus en plus de cas d’usages. »
À l’image d’Antilogy, qui est capable d’intervenir dans des domaines très variés autres que l’industrie. Ce cabinet de conseil a créé le Bureau des Elfes, un studio où IA générative et XR donnent vie à des agents conversationnels immersifs. Voici un cas concret : avec un casque de réalité virtuelle sur les yeux, on se retrouve dans la peau d’un vendeur de chaussures aux prises avec Madame Lasset, une cliente insatisfaite et particulièrement désagréable. Nous avons six minutes pour désamorcer le conflit. Une fois la session expirée, l’IA évalue instantanément notre prestation orale jusque dans les moindres détails.
« Cet outil de formation est très apprécié, affirme Jules Roques, chargé de développement commercial chez Antilogy. Le cerveau est trompé, on vit une expérience dont on se souvient. » L’outil se décline sous bien des formes, comme l’explique Émilie Gobin-Mignot, co-présidente : « Pour une entreprise de transports publics qui gère le mécontentement des usagers après un incident sur le réseau, pour un briefing sur un chantier, pour un manageur qui prépare ses entretiens d’embauche, ou pour s’entraîner à transmettre un message de sécurité lors d’un accident industriel. »
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