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18 septembre : à quoi s’attendre ?

Demain, de nombreux manifestants devraient répondre à l’appel lancé par l’intersyndicale. Un prolongement de la colère populaire qui s’est exprimée le 10 septembre ?

Le 10 septembre était-il un échauffement en vue du 18 ? C’est ce qu’espèrent les syndicats… et redoutent les membres du gouvernement démissionnaire. « Il est évident que la mobilisation du 18 septembre sera beaucoup plus forte que la mobilisation du 10 quant au nombre de grévistes », anticipait ainsi le ministre des Transports démissionnaire, Philippe Tabarot, sur France Info. Pour lui, ce jeudi devrait donc être « une journée noire ».

Il faut dire que les appels à la grève se sont multipliés dans les transports pour cette journée. C’est le cas par exemple du côté de FO, premier syndicat chez Air France, de la CGT-Cheminots, de l’Unsa ferroviaire et de la CFDT-Cheminots côté SNCF, des principaux syndicats de la RATP (CGT, FO, Unsa Mobilité et la CFE-CGC)… mais aussi, localement, des organisations syndicales du Sytral. Rappelons que ces dernières, déjà mobilisées le 8 septembre (1 500 grévistes, soit un tiers des effectifs des TCL), demandent une augmentation des salaires de base de 7 %, contre seulement 1 % validée par la direction du Sytral, Keolis et RATP DEV. Ce qui les amène à craindre « une hausse des démissions et de l’absentéisme » alors que leurs métiers souffrent déjà d’un déficit d’attractivité.

Une grève très suivie dans les écoles aussi

Au sein de l’Éducation nationale, le mouvement s’annonce très suivi. Le 10 septembre était un mercredi ; de fait, de nombreuses écoles primaires étaient fermées car n’accueillant pas d’élèves. Pour le 18, un jeudi, UNSA, CFDT, CGT, FO, CGC, CFTC, Solidaires et FSU appellent à « une journée nationale de grève » et de manifestations.

Et ce, pour obtenir « des moyens budgétaires à la hauteur des missions des services et politiques publiques », « une protection sociale de haut niveau et l’abandon de la retraite à 64 ans ». « L’Éducation manque de tout et le service public de l’Éducation ne tient que par la conscience professionnelle des personnels », résume ainsi la CGT Éducation. « [Il manque dans les collèges, en cette rentrée 2025-2026], au moins un enseignant dans 55% des établissements, un PsyEN (psychologue de l’Éducation nationale) dans 13,2% des établissements et une AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap) dans 12,2% des établissements », complète le SNES FSU, syndicat national des enseignants du second degré.

« Ce qui est sûr, c’est que le 10 septembre a permis aux salariés d’échanger autour du 18 septembre dans de nombreuses entreprises, commente Gilles de Gea, secrétaire de l’union locale CGT. Ce n’est pas toujours facile de mobiliser dans les entreprises, notamment parce que de plus en plus de gens ne peuvent pas se permettre de perdre une journée de salaire lorsqu’ils font grève, ce qui est plus que compréhensible par les temps qui courent. Mais je pense que les conditions sont réunies pour que le 18 septembre soit un succès et incite le nouveau Premier ministre à prendre en compte la souffrance sociale et la colère que l’on voit monter dans ce pays. »

10 000 à Lyon le 10 septembre

Une colère qui a constitué le point commun des manifestants du 10 septembre. Certes, contrairement à ce qui avait été annoncé, la France ne s’est pas retrouvée à l’arrêt. Il n’empêche : le mouvement « Bloquons tout », né cet été sur Internet, a rassemblé quelque 200 000 manifestants la semaine dernière (dont 10 000 à Lyon), soit plus du double de ce qu’estimaient les services du ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau.

« Ce n’est pas comme en 2018, avec le mouvement des Gilets jaunes, constatait Mathilde, lors du rassemblement organisé sur la place Guichard. On sent que le gouvernement ne voulait pas revoir les mêmes images. Mais la colère, elle est là, et on n’hésitera pas à revenir la crier dans les rues. »

De fait, les revendications étaient multiples. Comme un patchwork de ce qui doit être amélioré en France. On réclamait ainsi, pêle-mêle, plus de moyens pour les hôpitaux, pour la santé en général, pour l’enseignement, pour les centres de formation professionnelle, des augmentations de salaire, des baisses de prix pour les produits du quotidien et pour l’énergie, une taxation plus importante des hauts revenus, mais aussi la reconnaissance de la Palestine et… la démission du président de la République, Emmanuel Macron.

« C’est lui, le responsable de ce bordel, assurait Zohra, directrice d’une école primaire. Il provoque, il joue avec le feu. Il a voulu dissoudre l’Assemblée nationale, mais il n’a pas respecté les résultats des élections qui ont suivi. D’abord, on a eu Michel Barnier, puis François Bayrou, et maintenant c’est Sébastien Lecornu, un autre fidèle parmi les fidèles. Quand est-ce que ça change ? À mon avis, la réponse à cette question ne peut être que « lorsque l’on aura plus le même président ». Et le plus tôt sera le mieux… »

L’appel à la démission d’Emmanuel Macron constituait ainsi le point commun entre les manifestants, qu’ils se revendiquent de droite (ils étaient rares) ou de gauche (beaucoup plus nombreux). « Moi, je ne sais pas si je suis droite ou de gauche, mais je suis anti-Macron, rigolait, avec ses amis, Mouad, étudiant à Lyon 2. Mon campus a été fermé ce jour, mais ça tombe bien, je n’aurais manqué cette journée pour rien au monde. C’est ma première manifestation. Pour les retraites je l’avoue, j’étais resté chez moi, je ne me sentais pas concerné. Mais depuis quelques années, je le constate dans mon entourage, on vit de moins en moins bien en France. Il faut que cela change, quitte à tout recommencer à zéro, instaurer une 6e République, changer les modes de scrutin et les critères pour représenter le peuple. Il y a du travail, mais ça peut être passionnant si on s’y met tous ! »

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