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L’équipement Annie-Steiner inauguré à la Pyramide

Mardi 26 août, ce nouvel équipement installé dans le quartier Pyramide a été inauguré. Il ouvrira ses portes aux habitants le 18 octobre.

Photos Emmanuel FOUDROT

Érigé à l’angle des rues Abbé-Glasberg et Martyrs de la Résistance, dans le quartier Pyramide, l’équipement pluridisciplinaire Annie-Steiner a été inauguré ce mardi 26 août, après des travaux lancés en janvier 2024. Son ouverture au public est prévue pour le 18 octobre.

Cette structure en béton et en bois, répartie sur deux niveaux, dispose d’une toiture végétalisée et d’un espace vert de 300 m². Elle a pour ambition d’incarner un lieu plurifonctionnel au service du lien social et du renouveau urbain. « Il est nécessaire et urgent, dans nos villes et agglomérations, de retisser le lien social, la proximité et l’appartenance, a souligné Michèle Picard, maire de Vénissieux. Cet espace répond aux enjeux socio-éducatifs, culturels et de démocratie participative du quartier. » Édith Meier-Steiner, fille d’Annie Steiner, et Bernard Deschamps, ancien député (PCF) du Gard, étaient également présents.

Un espace moderne et diversifié

Une bibliothèque tout public, répartie sur deux étages, a été aménagée. Elle mettra particulièrement l’accent sur les ouvrages destinés aux adolescents et aux jeunes adultes, ainsi que sur les thématiques scientifiques et techniques. Au-delà de ce public cible, tous les Vénissians pourront emprunter parmi les 7 000 ouvrages proposés. Des espaces de travail, individuels ou collectifs, ont été créés, et l’offre culturelle sera enrichie par des ateliers Mini Ludik ou encore des animations comme À fond les manettes et Geek & Co.

Un FabLab a été installé dans l’équipement. Les habitants et les établissements scolaires pourront y apprendre à utiliser différentes machines : imprimante 3D, découpe laser, sérigraphie, gravure, etc. Des cours permettront aux usagers de s’initier au dessin, à la fabrication d’objets variés et à leur automatisation. Pour les jeunes, des ateliers découverte et des clubs seront proposés. Les adultes pourront bénéficier de formations techniques et de temps en accès libre. Avec cet espace, la Ville souhaite créer une passerelle entre l’éducation et le monde professionnel, tout en valorisant les filières techniques des lycées locaux. Le FabLab contribuera également à répondre aux enjeux de l’inclusion numérique.

Pour les jeunes et la vie associative

Après avoir occupé pendant plusieurs années les locaux de la Maison des fêtes et des familles, l’équipement polyvalent jeunes (EPJ) Pyramide intègre désormais de nouveaux espaces et prend le nom d’EPJ Annie-Steiner. Dans une salle de 165 m², les jeunes disposeront d’un lieu d’expression, d’apprentissage et de construction.« Nous l’attendions depuis longtemps, nous sommes très heureux, a déclaré le directeur de l’équipement lors de l’inauguration. Ce lieu va devenir un espace de vie, d’autonomie et de liberté, pour accompagner ces jeunes vers la responsabilité. » Une autre salle de 60 m² accueillera les permanences des conseils de quartier et divers usages associatifs, à l’exception des événements festifs. 

Le coût total de l’opération s’élève à 3 850 000 euros, financés à hauteur de 2 094 475 euros par la Ville de Vénissieux, 1 300 000 euros par la Dotation politique de la ville et 455 525 euros par le Programme national de renouvellement urbain.


« Annie Steiner », un nom désapprouvé par la préfecture, assumé par la Ville

La Ville a souhaité rendre hommage à Annie Steiner, militante du Front de libération nationale (FLN), d’origine française et fille de pieds-noirs. Devenue agente de liaison, elle transportait des lettres qui ont permis le rapprochement entre le FLN et le Parti communiste algérien. Arrêtée en 1956, elle passa de nombreuses années en prison, notamment à la prison de haute sécurité de Barberousse en Algérie puis en France.

Malgré la participation financière de l’État à hauteur de 1,7 million d’euros, la préfète du Rhône, Fabienne Buccio, a annoncé ce 26 août dans un communiqué qu’elle refusait de se rendre à l’inauguration de l’équipement, « afin de signifier une désapprobation pleine et entière ». Tout en reconnaissant que l’espace est « ambitieux, structurant et répond pleinement aux objectifs de la politique de la ville », la préfecture estime que le nom d’Annie Steiner est « de nature à diviser les concitoyens » et qu’elle « ne peut pas partager ce choix qui va à l’encontre de l’esprit qui a guidé la création de ce nouvel outil de cohésion sociale et d’échange intergénérationnel ».

Edith Meier-Steiner (à gauche), fille d’Annie Steiner, était présente aux côtés de Michèle Picard lors de l’inauguration.

De son côté, Michèle Picard assume un choix « politique et responsable » : « Le nom a été décidé le 7 octobre dernier et j’ai découvert hier que cela posait un problème pour la préfecture, alors même qu’elle avait validé l’invitation. Une municipalité dispose de la libre administration de sa commune. Une histoire se construit à travers de multiples mémoires, et notamment celle de la guerre d’Algérie : il y a celle des harkis, des pieds-noirs, des engagés français, des combattants du FLN. Pour rendre cette histoire visible, globale, ni réécrite ni instrumentalisée, il faut montrer toutes ces mémoires. En nommant ainsi cet équipement, je considère que nous sommes sur la bonne voie pour une histoire et une mémoire apaisées. Annie Steiner était agente de liaison, elle n’a jamais appartenu à un réseau de poseurs de bombes, les historiens le confirment. »


Édith Meier-Steiner : « Ma mère était une femme très forte, très courageuse »

Installée en Suisse, Édith Meier-Steiner a tenu à faire le déplacement pour l’inauguration de l’équipement qui rend hommage à sa mère. « Je suis extrêmement émue, affirme-t-elle. Pour moi, cela signifie une profonde paix entre la France et l’Algérie. » Pour Édith Meier-Steiner, sa mère était une femme « très forte et très courageuse » qui vivait pour son combat et pour « ceux qui n’avaient rien ». « Avec ma sœur, nous allions la voir en prison. Quand il y a eu l’indépendance, elle est rentrée en Suisse mais a souhaité retourner en Algérie pour aider les habitants. »

Édith et sa jeune sœur ne voyaient leur mère qu’une fois par an. « Nous la retrouvions et, parfois, au moment des adieux, il était difficile de la laisser repartir. Mais elle nous expliquait à quel point les Algériens avaient besoin de son aide, et nous comprenions. »

Pendant près de quinze ans, Édith n’a pas pu voir sa mère. En 2020, alors qu’elle s’apprêtait à faire le voyage en Algérie pour lui rendre visite, la crise du coronavirus a bloqué son départ. Annie Steiner est décédée un an plus tard.

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