
Le conseil municipal en 1935. Ennemond Romand est le deuxième à partir de la gauche au premier rang.
C’est en 1935 que Ennemond Romand, premier maire communiste de Vénissieux, accède aux responsabilités. Il succède au socialiste Eugène Peloux, qui avait été confortablement élu en 1929, avant d’effectuer un mandat intéressant, marqué notamment par la construction du nouveau groupe scolaire du Centre et de la Maison du peuple (qui fut inaugurée en juin 1934). Si les communistes devancent les socialistes lors du scrutin de 1935, c’est parce que la sociologie de Vénissieux a profondément changé.
« Au gros bourg agricole des années 1900 s’est substituée une ville industrielle forte de 16 000 habitants, dans laquelle les ouvriers représentent désormais 80 % des actifs, rappelait l’historien Alain Belmont dans nos colonnes en 2015. Des ouvriers que la crise des années 30 frappe de plein fouet et qui prêtent une oreille de plus en plus attentive aux membres du Parti communiste. »
Au soir du 12 mai, les bulletins rendent leur verdict : Ennemond Romand, bénéficiant du désistement du maire sortant arrivé en mauvaise posture au premier tour, obtient 1114 voix, contre 739 à ses opposants de la Liste d’intérêt communal et 415 à ceux de la fédération républicaine. C’est le début localement du communisme municipal, qui a depuis perduré avec des équipes associant différentes forces de gauche.
« Les valeurs de justice sociale et de solidarité s’inscrivent dans l’ADN de la ville, souligne la municipalité pour annoncer ce 90e anniversaire. Elles entrent en résonance avec les politiques publiques développées par les maires communistes et les équipes progressistes qui se sont succédé. Vénissieux conjugue toujours au présent les luttes et les actions initiées jadis par ces femmes et ces hommes engagés au service de l’intérêt général et du vivre ensemble. »

Rassemblement devant la Maison du peuple, le 1er mai 1937
Pour marquer l’événement, rendez-vous est donné le vendredi 16 mai à 18 heures à l’hôtel de ville, autour d’une exposition retraçant « 90 ans de combats, d’actions et de réalisations ». L’expo sera ensuite visible à la médiathèque Lucie-Aubrac du 3 au 14 juin.
Le lendemain, dès 16 heures, la Maison du peuple ouvrira ses coulisses pour des visites insolites conduites par la compagnie Transports en commun (réservation conseillée au 04 72 90 86 68 – resa@lamachinerie-venissieux.fr). La soirée se poursuivra, à 18 heures, par l’inauguration de l’exposition « Nuée Vivante », conçue autour de la collection municipale d’art contemporain.
L’Union locale CGT, qui fête également son 90e anniversaire, se joint à l’initiative en proposant, dès 15 heures, de visiter ses locaux et de découvrir, dans la salle Rivat attenante à la Maison du peuple, une expositions photos sur le passé industriel et syndical de notre ville de 1935 à nos jours.
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