
Dans la soirée du samedi 27 décembre, sur le plateau des Minguettes, les violences liées au narcotrafic ont franchi un palier. Plusieurs coups de feu ont été tirés à l’arme automatique depuis un scooter, notamment dans le quartier Pyramide. Il s’agit très probablement d’un nouvel épisode dans la guerre que se livrent des bandes rivales pour le contrôle du trafic de stupéfiants. Les secteurs visés correspondent du reste à des points de deal bien identifiés.
Des projectiles ont atteint des véhicules, ainsi que des logements, sans faire de victimes. « Par miracle, aucun blessé n’est à déplorer, a réagi le maire, Michèle Picard, dans un communiqué publié ce dimanche. Mais cette situation est intolérable et profondément inquiétante. Je condamne avec force et détermination ces actes d’une gravité extrême et j’apporte mon soutien aux habitants dont je partage la stupeur et la peur. »
« Ces faits illustrent une nouvelle fois la montée en puissance du narcotrafic et la banalisation de l’usage d’armes de guerre en milieu urbain, au cœur même des zones d’habitation, partout sur le territoire national, poursuit le maire. À Vénissieux, malgré la présence régulière et l’engagement constant de toutes les forces impliquées, police municipale, police nationale, centre de supervision urbain… les moyens actuellement déployés ne suffisent pas, ne suffisent plus à endiguer durablement ce phénomène. Les forces de police nationale agissent avec professionnalisme et courage, mais elles sont en sous-effectif et confrontées à une criminalité de plus en plus organisée, violente et mobile. »
Michèle Picard rappelle également les nombreuses démarches effectuées auprès du Gouvernement afin d’obtenir des renforts adaptés à la gravité de la situation. « Aucune réponse concrète et durable n’a, à ce jour, été apportée, déplore-t-elle. Faut-il attendre qu’un nouveau drame survienne, qu’un enfant, qu’un habitant perde la vie dans son propre logement, pour que l’État prenne pleinement la mesure de la menace ? »
En conclusion, le maire de Vénissieux réitère sa demande de renforts immédiats, de moyens d’enquête renforcés, d’une présence policière pérenne, et d’une réponse pénale ferme et rapide. « L’État doit assumer pleinement ses responsabilités régaliennes et déployer, sans délai, des moyens à la hauteur du fléau qui gangrène nos quartiers et met en danger la vie des habitants. La sécurité des citoyens n’est pas négociable. »
Le député Boumertit invite le ministre de l’Intérieur
Sur le réseau social Facebook, le député de la 14e circonscription du Rhône, Idir Boumertit, a réagi à son tour ce dimanche en exprimant son « soutien à toute la population légitimement traumatisée ». Comme le maire de Vénissieux, il demande à l’État d’être à la hauteur de la situation. « Y a-t-il une continuité dans l’action de l’État ou en restons-nous encore et encore à une politique d’actions « coup de poing » sans lendemain ?, interroge le parlementaire. (…). Il y a quelques semaines, le préfet de police Mr Guerin recevait une délégation d’habitants du secteur Croizat en préfecture. Ils ont vécu à de multiples reprises ce type de situation. »
« L’insuffisance de moyens et d’action de la préfecture dans nos quartiers et notre ville populaire est tout à fait inacceptable, ajoute Idir Boumertit. Monsieur le ministre de l’Intérieur Mr Nuñez, je vous invite ! Venez donc à Vénissieux pour faire le constat par vous-même de l’incapacité dans laquelle les forces de sécurité sont, pour accomplir leurs missions. Les Vénissians vous attendent tous ! »





























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