Biodiversité : un refuge pour la faune sauvage en centre-ville

Cette mare, créée il y a un an, favorise la biodiversité du site.

À l’instar de près de 200 collectivités de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Vénissieux  a obtenu en juin le label « Refuge » de la Ligue de protection des oiseaux (LPO). Comme le sont le Fort de Bron et le cimetière de la Guillotière, les refuges les plus proches géographiquement, les 3,7 hectares du parc Louis-Dupic font partie d’un réseau conséquent. Ce véritable poumon vert du centre-ville est ainsi valorisé. Les habitués de ce parc ont pu en découvrir les caractéristiques grâce à une nouvelle signalétique installée après les Fêtes escales.

Le diagnostic ornithologique qu’a réalisé la LPO révèle une grande variété de la faune. Pas moins de 27 espèces d’oiseaux sont recensées, comme les mésanges, les rouges-gorges ou les fauvettes. « On a également des chauves-souris, qui ont pour caractéristique de se nourrir de moustiques, ou encore des lézards, illustre Philippe Laurent, responsable du service Espaces verts de la Ville. L’état des lieux met en avant les qualités du parc. Le patrimoine arboré y est remarquable. Les habitats sont variés, avec des espaces boisés et arbustifs. Certains arbres ont été plantés il y a des décennies. » Le promeneur y observe des tilleuls, cyprès, érables, charmes marronniers et autres micocouliers.

Le label « Refuge » sera particulièrement utile pour suivre l’évolution des populations. Et engage le service Espaces verts, qui connaît ses objectifs pour les trois années que dure la convention : favoriser le développement de la faune et de la flore, intégrer une nouvelle méthode de gestion, laisser des zones enherbées en fauche tardive et sensibiliser les citoyens aux enjeux de la biodiversité.

Des aménagements pour pas cher

Pour être en conformité avec la charte de la LPO, divers aménagements ont été réalisés. Une mare non accessible au public est visible depuis un an à l’angle des rues Jules-Ferry et Jean-Macé, à côté du local des jardiniers. Au moins une grenouille y a déjà élu domicile. « Nous avons aujourd’hui beaucoup de libellules qui dévorent les larves des moustiques, observe Philippe Laurent. La mare est bien régulée. Nous avons installé des gîtes à chauves-souris, à hérissons et des nichoirs à oiseaux selon les espèces : moineaux, martinets ou faucons crécerelles. Des murets de gabions permettent aux lézards de nicher. Tout cela ne nous coûte pas cher. La gestion et l’amélioration des espaces verts fait partie de notre travail. Nous fabriquons tout nous-mêmes. Le seul coût, c’est l’adhésion à la LPO (ndlr : 399 euros pour un refuge collectivité). »

Alors que le parc Louis-Dupic est régulièrement décrié pour la présence de rats, Philippe Laurent se veut rassurant : « Il n’y a vraiment aucun lien avec notre mode de gestion et l’entretien des jardiniers. Malheureusement, beaucoup de gens laissent traîner de la nourriture et abandonnent des déchets. Il y a également beaucoup de travaux sur les réseaux au centre, notamment pour l’aménagement du T10, ce qui contribue au déplacement des rats. »