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Amine Souabni : le foot fauteuil, c’est son terrain

Capitaine de l’équipe de foot fauteuil de Handisport Lyonnais, Amine Souabni nourrit l’ambition de participer aux Mondiaux 2026 en Argentine.

Amine Soubani lors d’une rencontre en élite au gymnase Elsa-Triolet de Vénissieux

En championnat élite, où en est Handisport Lyonnais ?
– On va probablement finir 5e, les trois premières places semblent promises à Villeneuve-d’Ascq, Châtenay-Malabry et Dinan, des équipes clairement un niveau au-dessus. Nous avons été battus par Saint-Étienne, il y a un mois, on devrait finir 5e, juste derrière eux.

Plutôt une saison satisfaisante ou emplie de regrets ?
– Sentiment partagé, on visait la 4e place. Mais vu les difficultés rencontrées (blessures, effectif réduit), on est finalement à notre place.

Que manque-t-il à Handisport Lyonnais pour rivaliser avec les équipes de tête ?
– Ces clubs bénéficient d’heures d’entraînement plus conséquentes que nous, c’est énorme, et ça se ressent en match. Tactiquement, ces leaders nous dominent largement et ils peuvent compter sur de nombreux internationaux, ça aide…

Mais toi aussi, tu es international, vainqueur de la coupe du Monde…
– Je suis seul, et cette année, j’ai raté pas mal de rendez-vous au gymnase Elsa-Triolet de Vénissieux pour des raisons d’ordre médical par exemple. Mais ce n’est pas une excuse, j’ai été moins bon…

Ce qui explique que tu n’aies pas été retenu pour les deux regroupements de l’équipe de France pour préparer le championnat d’Europe prévu en septembre ?
– Exact, je ne figure pas sur la liste après les deux rassemblements de novembre et de mai. Mais, n’oublions pas de rappeler que je vais sur mes 31 ans, et que le foot fauteuil peut désormais compter sur des jeunes talentueux.

Pas d’Europe, mais un excitant Mondial en Argentine se profile dans un an. Avec des ambitions pour ce qui te concerne ?
– Je suis un battant. J’ai conscience d’avoir été moyen cette saison, je vais m’employer à revenir à un haut niveau de performance dès septembre. Prendre part à un deuxième rendez-vous mondial serait exceptionnel…

Comment as-tu découvert le foot fauteuil ?
– Complètement par hasard. C’est en discutant de foot avec un chauffeur qui m’emmenait à l’école, à Gilbert-Dru, dans le 3e arrondissement, que j’ai appris qu’il existait du foot fauteuil à Lyon. J’avais une dizaine d’années. Trois ans plus tard, j’étais licencié à Handisport Lyonnais. J’ai intégré l’équipe senior en 2009, puis évolué au poste d’attaquant au sein d’une équipe qui a accédé à l’élite en 2017. Tout est vraiment lié au foot fauteuil : Alain, le conducteur qui est responsable de l’équipe de foot fauteuil lyonnaise est devenu mon beau-père. Ma sœur également licenciée au club a épousé un joueur licencié à Lille, il est désormais chez nous. Le foot fauteuil est devenu une histoire de famille.

Sans ce hasard qui t’a conduit à être un joueur de haut niveau, aurais-tu choisi un autre sport ?
– Je ne crois pas. Le foot, j’aime bien cela, je suis d’assez près l’équipe de l’OL. Mais il aurait fallu que je trouve une discipline qui convienne à mon handicap (ndlr: il est atteint d’amyotrophie spinale, maladie qui affaiblit ses muscles).

Outre ton impressionnant CV sportif, tu t’es lancé dans une activité professionnelle prenante…
– Je suis auto-entrepreneur dans l’e-commerce. Après ma licence pro en gestion et administration, j’ai cherché un emploi où je sois le moins dépendant possible. Travailler sur ordinateur de chez moi dans le 8e me convient. Je ne suis pas trop loin de Vénissieux et du gymnase Elsa-Triolet que la ville de Vénissieux nous a attribué.

Vénissieux que tu connais visiblement assez bien…
– Jusqu’à mes 14 ans, je passais beaucoup de temps chez mes grands-parents qui habitaient avenue Jules-Guesde. J’ai même eu droit à une reconnaissance de la municipalité : Michèle Picard m’a remis le Trophée Diamant lors des récompenses aux sportifs.

Après le succès des JO et des Jeux Paralympiques de Paris, ressens-tu une forme d’amertume que le foot fauteuil ne soit pas retenu aux JO ?
– Bien sûr. Mais nous savions depuis longtemps que notre discipline ne figurerait pas au rendez-vous de Paris. C’est un sport difficile à classifier en raison des différents handicaps et c’est aussi une discipline coûteuse. Seuls quelques pays peuvent se permettre d’avoir une équipe de foot fauteuil.

À Savoir
– Le foot fauteuil compte un millier de licenciés en France, dont une vingtaine répartis sur trois équipes au club Handisport Lyonnais, qui s’entraîne à Vénissieux.
– Coût moyen d’un fauteuil de compétition : 12 000 à 15 000 euros
– Deux entraînements par semaine au gymnase Elsa-Triolet
– Handisport Lyonnais : 04 78 01 16 32

Amine Souabni est sur son terrain, à Elsa-Triolet

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