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« Les jeunes ont le droit de manifester ». Interview de Louis Boyard, président de l’Union Nationale Lycéenne

Pour le responsable de l’UNL les forces de l’ordre jouent l’intimidation, “pour dissuader les lycéens d’exercer leur droit de manifester”.

Photo © UNL

Trois questions à Louis Boyard, président de l’Union Nationale Lycéenne

Pourquoi les lycéens manifestent-ils ?
Ils se mobilisent contre les réformes qui impactent leur avenir : la réforme du baccalauréat, la réforme de la voie professionnelle, la sélection à l’entrée à l’université par le biais de Parcoursup, le service national universel obligatoire… Et veulent être considérés et entendus. Il y a de nombreuses raisons à cette colère.

Vous dénoncez des violences de la part des forces de l’ordre dans le cadre des mobilisations lycéennes. Mais ne faut-il pas mettre hors d’état de nuire des casseurs qui nuisent d’ailleurs au message du mouvement ?
Le problème, c’est que ce traitement n’est pas réservé à des « casseurs » mais appliqué largement à des manifestants qui ne dégradent rien et ne menacent personne. On constate des atteintes répétées aux droits constitutionnels des lycéens par un usage clairement disproportionné et quasi systématique de la force publique, et un recours abusif aux interpellations préventives, collectives et indifférenciées. C’est inacceptable que des mineurs soient entendus sans l’assistance d’avocat ou sans avertir leurs parents, ou soient déférés systématiquement devant le juge des enfants.

Selon vous, ces procédures relèvent d’une volonté d’intimidation ?
Clairement ! Nous ne sommes pas les seuls à le constater, d’ailleurs. Dans une tribune rendue publique le 11 décembre, un collectif d’avocats et d’enseignants a condamné « les violations graves à la liberté de réunion, de manifestation et d’expression » dont sont victimes les jeunes manifestants et a exigé du gouvernement le respect de leurs droits fondamentaux. Des interpellations se sont déroulées dans des conditions inhumaines et dégradantes qui ne font que jeter de l’huile sur le feu.

Vous évoquez les conditions des arrestations de jeunes à Mantes-la-Jolie, montrant des jeunes maintenus dans des positions humiliantes ?
Oui. Notre syndicat a d’ailleurs porté plainte notamment pour « violences sur mineurs de 15 ans et plus par personne dépositaire de l’autorité publique et en réunion, violations de libertés individuelles et diffusion illégale d’images de personnes identifiables mises en cause dans une procédure pénale. Nous exigeons des autorités le respect de l’État de droit, afin que les jeunes puissent exercer pleinement et sans entrave leur liberté d’expression, de réunion et de manifestation. Les lycéens ont le droit de manifester.

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