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Harcèlement sexiste : la ligne C12 passée au crible

Entre avril et juin derniers, cinq volontaires, sélectionnées par le Sytral, ont réalisé une série de marches exploratoires sur la ligne de bus C12 dans le cadre du plan de lutte contre les violences faites aux femmes. Les premières mesures adoptées à la suite de ces marches viennent d’être annoncées.

Entre avril et juin derniers, cinq volontaires, sélectionnées par le Sytral, ont réalisé une série de marches exploratoires sur la ligne de bus C12 dans le cadre du plan de lutte contre les violences faites aux femmes. Les premières mesures adoptées à la suite de ces marches viennent d’être annoncées.

Au total, elles sont seize. Seize volontaires bénévoles à avoir fait le choix de s’engager dans une démarche citoyenne, menée par des femmes, pour les femmes. Car, comme le rappelle l’une d’elles, « si on ne se mobilise pas, nous les femmes, pour défendre notre cause, qui le fera ? »
« Les marches exploratoires, précise Fouziya Bouzerda, la présidente du Styral, sont un symbole fort de la libre circulation des femmes sur le réseau et participe à l’amélioration du désenclavement de certains quartiers. Nous avons la nécessité de garantir la sécurité de tous et toutes dans les transports. »

Après les lignes 7 et C14 et avant la ligne 52 en 2018, cette année, c’était donc au tour de la ligne C12, et plus particulièrement la portion qui dessert Saint-Fons et Vénissieux, d’être passée au crible par cinq ambassadrices sélectionnées par le Sytral. Parmi elles, deux Vénissianes, Maëva, 68 ans, et Fatima, 42 ans. Les deux femmes, très impliquées dans la vie associative de la ville – l’une préside l’association Ymmne, la seconde Be Foot –, ont pris part à une série de marches exploratoires, réalisées entre avril et juin derniers, à différents moments de la journée, aussi bien tôt le matin que tard le soir. « Notre rôle, expliquent-elles, était d’avoir un regard attentif sur tout ce qui va et ce qui ne va pas. La propreté à l’intérieur des bus, la signalisation sonore et visuelle, la ponctualité, l’attitude des voyageurs, le comportement du chauffeur, on a tout décortiqué ! »

Aidées dans leur mission par Christine Cizeron, chef de projet action prévention à la direction sécurité de Keolis Lyon, les cinq ambassadrices ont ainsi relevé les arrêts mal éclairés, mal placés ou trop isolés, les abribus cassés, squattés ou dotés de bancs trop étroits, les affiches publicitaires jugées « subversives », les temps d’attente trop longs, mais aussi les feux rouges grillés, les passagers grossiers ou les fraudeurs « beaucoup trop nombreux » selon Maëva qui s’est amusée à les compter ! Elles ont pu s’interroger sur leur place en tant que femmes dans les transports en commun : « On s’est demandé par exemple quel était le rôle du chauffeur en cas d’agression. » Elles ont ainsi pris connaissance de l’existence d’un bouton d’appel d’urgence qui relie le conducteur au PC sécurité du Sytral et sont désormais conscientes de l’importance de la vidéoprotection, un « dispositif très dissuasif ».

Rendre les femmes actrices de leur sécurité

Organisées dans le cadre du plan de lutte contre les violences faites aux femmes, ces marches ont bien pour objectif de rendre les femmes actrices de leur propre sécurité et de les aider à se réapproprier les transports en commun. Une fois le diagnostic de terrain réalisé, les cinq volontaires ont présenté des propositions d’amélioration concrètes à un groupe d’experts composé de représentants du Sytral et de Keolys, d’un représentant de chaque commune, de la déléguée régionale aux droits des femmes, etc. Des propositions qui tournaient autour de l’accueil de la clientèle, du contrôle et de l’assistance, de la propreté, de l’éclairage ou encore de l’aménagement des arrêts.

Et l’investissement de ces cinq citoyennes a été payant. Les premières mesures, annoncées fin novembre, suivent leur volonté de permettre aux utilisatrices de la ligne C12 de se sentir plus en sécurité. Dès le mois de janvier, les temps de parcours vont être ajustés afin d’améliorer la ponctualité et la régularité des bus ; un agent de sécurité sera désormais présent sur la ligne sept jours sur sept de 21h15 à la fin du service ; et enfin, au cours du premier semestre 2018, le site www.tcl.fr se dotera d’une page dédiée aux signalements des incivilités et des actes de harcèlement. D’autres ajustements devraient suivre, nous y reviendrons.

Le Sytral se mobilise pour la sécurité des femmes

« Tout le réseau fait bloc face au harcèlement sexiste ». Avec ce mot d’ordre, le Sytral annonce la couleur. Les marches exploratoires s’inscrivent dans un vaste plan d’actions pour la sécurisation des femmes. La campagne d’affichage – qui avait marqué les esprits en début d’année avec des slogans tels que « Une main baladeuse, un pied en prison » ou « Il se conduit comme un porc, je refuse de faire l’autruche » – vient d’être relancée le 25 novembre, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. 5 000 stickers ont fleuri également en 2017 pour indiquer la présence des 7 000 caméras de surveillance. Un guide pratique qui distille informations et ressources pour les victimes et témoins d’une agression est régulièrement distribué sur le réseau. Les conducteurs et agents TCL sont désormais formés à la sécurité et à la prise en charge du public féminin. Un film va être réalisé avec les témoignages des ambassadrices ainsi que des utilisatrices et utilisateurs des transports en commun. Et enfin, jusqu’au 15 janvier, il est possible de répondre à une enquête en ligne (www.tcl.fr) sur le harcèlement sexiste dans les transports et l’espace public. Les témoignages recueillis seront transmis à la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes dans le cadre du Tour de France de l’égalité initié par l’État et du futur projet de loi présenté début 2018.

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