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Roms sinistrés : la question du lendemain

Sept associations appellent à une manifestation, samedi matin, devant la station de métro de Parilly. Elles demandent à l’État de “réunir l’ensemble des acteurs concernés, afin de trouver les réponses adaptées à la prise en charge immédiate de ces familles fragilisées par l’incendie de Vénissieux.” Cette initiative fait suite aux courriers du maire de Vénissieux, Michèle Picard, adressés au préfet et aux présidents du Grand Lyon et du Conseil général, pour que soit organisée dans les plus brefs délais une table ronde.

D’après les premières constatations effectuées hier, sur les lieux du sinistre, par les policiers de la brigade des affaires générales de la Sûreté et les techniciens du laboratoire de police scientifique, l’incendie qui a détruit mercredi en fin d’après-midi un bâtiment désaffecté de l’avenue de la République abritant un campement de Roms serait d’origine accidentelle.
Soixante-trois personnes originaires de Roumanie, dont trente-trois enfants, ont trouvé refuge dans un gymnase de Parilly mis à disposition par la Ville de Vénissieux. La cuisine centrale municipale a distribué un repas mercredi soir. Le Secours populaire a pour sa part fourni des couvertures, et un nouveau repas ce matin. Tandis que Médecins du monde et l’association CLASSES (qui milite pour la scolarisation des enfants des squats) assuraient des soins et un accompagnement.
Cet hébergement d’urgence prendra fin demain matin, comme cela a été convenu dès mercredi soir par Michèle Picard, maire de Vénissieux, et le préfet de la région Rhône-Alpes, Jean-François Carenco. Où iront ensuite les 63 sinistrés ? Certains se verront sans doute proposer une aide au retour. La préfecture, qui étudie au cas par cas la situation administrative de ces personnes, a par ailleurs fait savoir qu’il y aura un certain nombre de reconduites à la frontière. Des solutions d’hébergement en hôtel ont également été proposées aux enfants et leurs mamans, mais d’après les précisions fournies hier par Michèle Picard, “les familles ne souhaitent pas se séparer dans ces moments difficiles”.
Il y a fort à parier que de nombreux sinistrés vont reprendre leur chemin d’errance dans l’agglomération, en cherchant un nouveau campement d’où ils seront bientôt menacés d’expulsion. Pour rompre ce cycle infernal, le maire de Vénissieux a écrit simultanément au préfet, au président du Conseil général, Michel Mercier, et à celui du Grand Lyon, Gérard Collomb, pour que soit organisée dans les plus brefs délais une table ronde. “Seule une gestion globale, sur l’ensemble du département, partagée avec les services de l’État, permettrait de trouver des solutions dans l’intérêt général”, souligne Michèle Picard.
Une vision partagée par les associations qui travaillent au quotidien auprès des Roms. Sept organisations (l’ASET 69, CLASSES, la Cimade, la Ligue des Droits de l’Homme, Médecins du monde, RESF, et Résovigi) appellent ainsi à une manifestation samedi matin, à 8 heures, devant la station de métro de Parilly. Elles demandent à l’État de “réunir l’ensemble des acteurs concernés, afin de trouver les réponses adaptées à la prise en charge immédiate de ces familles fragilisées par l’incendie de Vénissieux.”
En 2010, ces militants associatifs ont comptabilisé “43 expulsions de bidonvilles dans l’agglomération concernant environ 900 personnes”.

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