
Depuis plusieurs années maintenant, les personnels de la cité scolaire Sembat-Seguin se mobilisent régulièrement pour alerter sur le manque de moyens. On se souvient notamment, parmi une kyrielle d’actions revendicatives, de l’organisation des « mardis noirs » au printemps 2023.
La sortie des lycées de l’éducation prioritaire en 2020 n’a jamais vraiment été compensée, rappellent les syndicats. Une situation critique pour les établissements situés dans les territoires populaires comme Vénissieux, Vaulx-en-Velin ou encore Rillieux-la-Pape, qui ne disposent plus de moyens à la hauteur pour accueillir des élèves issus de collèges REP et REP +. Lesquels rencontrent pourtant des difficultés scolaires et sociales spécifiques.
En plus de cette dégradation structurelle des conditions d’enseignement et d’accompagnement, qui s’est notamment traduite par la suppression d’un demi-poste de CPE, les personnels de la cité scolaire Sembat-Seguin sont confrontés en cette fin d’année à plusieurs absences : le poste d’infirmière du lycée général et technologique n’est pas pourvu ; l’infirmière du lycée professionnel – qui était présente seulement deux jours par semaine – est en arrêt maladie et n’est pas remplacée ; de même que le proviseur-adjoint du même lycée.
« Nous ne sommes pas des professionnels de la santé »
Avec le soutien des sections syndicales Sud Éducation, SNES, Force ouvrière et CGT, les représentants du personnel ont pris l’initiative d’adresser en début de semaine un courrier à la rectrice de l’académie de Lyon, Anne Bisagni-Faure, pour l’alerter sur la « nécessité d’accueillir les élèves dans le respect des normes de santé et de sécurité ». Pour pallier les absences, « nous devons prendre des responsabilités qui vont au-delà de nos qualifications, écrivent-ils. Surtout, nos élèves, notamment les plus vulnérables en PAP (Plan d’accompagnement personnalisé) et PAI (Projet d’accueil individualisé), sont exposés à des risques pour leur santé morale et physique. (…) Nous ne sommes pas des professionnels de la santé et il est dangereux d’improviser lors des urgences, relatives ou impératives, dans les classes ou hors des classes. »
Soutien du maire et du député
Ce courrier a également été envoyé aux élus. Dans une publication sur le réseau Facebook, le 26 novembre, le député de la 14e circonscription, Idir Boumertit, dit « soutenir avec force » les représentants de la cité scolaire Sembat-Seguin. Le parlementaire rappelle également qu’il s’est engagé à « interpeller le directeur académique du Rhône (DASEN) chaque fois que les établissements du territoire rencontrent des difficultés ».
Le maire de Vénissieux, Michèle Picard, a pour sa part adressé un courrier à la rectrice de l’académie, le 28 novembre, dans lequel elle affirme « partager pleinement les inquiétudes exprimées ». Avant de demander que « les moyens humains et financiers nécessaires soient rapidement alloués afin de garantir de bonnes conditions de travail pour les équipes et un cadre d’apprentissage serein pour les élèves ».


































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