Mardi 18 novembre, lors du Congrès des maires de France le général Fabien Mandon, chef d’état-major des Armées françaises, a appelé les élus et citoyens à se préparer à un possible conflit avec la Russie d’ici 2030. « Si notre pays flanche parce qu’il n’est pas prêt à perdre ses enfants, parce qu’il faut dire les choses, [à] souffrir économiquement (…), si on n’est pas prêt à ça, alors on est à risque », a-t-il déclaré devant les maires.
Des propos qui ont suscité l’indignation dans une grande partie de la classe politique, tant au niveau national que local. « Non, M. le chef d’état-major, le rôle des maires n’est pas de préparer les citoyens à la guerre, lui a répondu ce jeudi Michèle Picard, maire de Vénissieux et vice-présidente de la Métropole. Il n’est pas non plus d’en faire les relais d’un discours militaire et alarmiste, dépourvu de contre-discours et ignorant toute perspective de paix par voie diplomatique. »
« Défendre la Nation ne signifie pas préparer psychologiquement les Français à accepter l’inacceptable, poursuit l’élue. Notre responsabilité n’est pas d’acclimater nos concitoyens à l’idée de « perdre leurs enfants », ni de « souffrir économiquement ». Elle est de veiller à leur sécurité, à leur dignité, et de porter la voix de l’humanité. »
Et Michèle Picard de pointer l’augmentation de 6,7 milliards, prévue dans la loi de finances de 2026, du budget de la défense, « alors que la pauvreté progresse dans nos communes, que les familles peinent à joindre les deux bouts, et que les élus locaux œuvrent quotidiennement pour préserver la cohésion sociale ». « Il n’est pas acceptable que les maires deviennent les vecteurs d’un discours anxiogène sans horizon de paix. Les Françaises et les Français méritent mieux que cela, poursuit l’élue. Ils méritent que l’on améliore leur cadre de vie, que l’on investisse dans la jeunesse, que l’on favorise la présence de services publics sur tout le territoire. À Vénissieux, nous nous efforçons de promouvoir une culture de paix et de résistance à travers le dialogue, le respect mutuel, le travail de mémoire. »
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